Diata 1 (et le monde se déglingue, moi aussi)

Diata ?
Une "variété" de cossettes de manioc  (détrempées, fermentées, moisies, pourries) revendues moins cher au port de Baramoto ?
Un fufu de dernière catégorie fabriqué par les glaneuses de Kingabwa à partir de déchets et d'épluchures de manioc ?

(brouillons, encore en chantier)

J'ai toujours été autiste.
Avant je le cachais.
Maintenant, je n'essaie même plus (j'ai même oublié comment je faisais avant).

Une fois sorti de l'eau, le poisson n'a même pas de jambes pour courir ni de bras pour se défendre tandis que, une fois sorti de l'eau, le ragondin rigole.

Avant, j'étais un infoutu et j'étais vachement plus marrant, non ? Je tenais mes poissons en laisse pour qu'ils ne s'envolent pas. J'installais un bordel pédagogique itinérant sur un parking, à proximité d'un grand séminaire
Je me suis radicalisé.
C'est la faute aux sorciers, aux "services" et aux crapuleux de la RDC, république dirigée par une bande mafieuse ?  


Tout se déglingue. J'ai des papillons plein la tête
Deux diables tendent une longue corde derrière laquelle les chrétiens sont invités à se placer. Les chrétiens se mettent en ligne. Un coup de pistolet est tiré. La corde tombe sur le sol...
Aussitôt, les chrétiens s'élancent et courent derrière un, deux ou trois poulets-bicyclettes qui se dispersent dans la nature en criant et qu'ils doivent absolument attraper pour le déjeuner... en évitant de tomber dans les feuillées ou de se prendre les pieds dans les lianes, les serpents, les racines. les pièges à loup...

On ne mangera pas de viande ce midi et mon kimbalangbalang retourne à Mélo... pour la troisième ou quatrième fois depuis mon arrivée dans le canton de Djaba. Espérons que, cette fois, Gbedjeha K. Agbenyo (alias Hervé), le pote informaticien de Gougoui, un ami de Roger Atikpati, lui trouvera une bien bonne maladie quelconque aisément réparable, que j'aurai un meilleur accès au réseau et que je pourrai envoyer des mails et recevoir des infos du Royaume de Jupiler et de la République autocratique du Luabongo!

J'ai des araignées et des papillons plein la la la la la tê tête. J'ai des cigognes ou des hérons qui attendent que la bulle d'un poisson vienne crever la surface de l'eau. J'ai des libellules qui brusquement s'im-
mobilisent et changent de direction pour tromper les bergeonnettes. J'ai des manèges de chevaux de bois-moulins à vent qui n'arrêtent pas de tourner, tournoyer, tourniquer, tournailler, tournicoter.
Aussi longtemps que souffle l'harmattan.
Je me réveille en sursaut. Je me lève d'un bond et cherche la porte, marchant dans l'obscurité, les deux bras tendus vers l'avant, faisant semblant de n’y rien voir alors que je suis nyctalope. Je sors de la maison et promène une poussette vide sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute, en pleine nuit, tous phares et feux de position éteints.


Depuis que je suis  tombé dans le trou  (comme disait Victor Matondo, l'ancien mari de Christiane Bourlon), je sens quelquefois ma cervelle trembloter comme de la gélatine dans un bol ou au fond d'une passoire, j'ai l’impression que quelque chose ne fonctionne plus très bien à l’intérieur de ma tête… et d’avoir des mousses, des moisissures, des champignons... ou de la paille dans le crâne, comme une momie… La langue française, elle-même, est devenue pour moi comme une langue étrangère... Je passe mon temps à égarer et à retrouver mes mots, à égarer et à retrouver mon orthographe, à égarer et à retrouver ma grammaire, mes idées, ma caboche... Comme ma grand-mère maternelle occupait une bonne partie de ses journées à rechercher ses lunettes, sa paire « pour voir de près »... Ou un junkie sa dose...
Je suis tout le temps en quête de mes idées et de mes mots perdus. Certains mots de plus en plus me lâchent. Je parle en phrases trouées, coupées, déchirées... ou qui subitement se prennent le pied dans un coin du tapis, glissent sur une merde en sortant des toilettes, trébuchent dans l'escalier suite à une baisse de tension ou parce qu'elles ont trop bu, tombent court, dégringolent ou s’arrêtent, en pleine course. Je grille des feux. Je perds des mailles. Et quand je perds (au foot, aux élections, en amour, aux soldes, aux courses, aux mots), il vaut mieux ne pas me chercher des crosses. Je perds des mots, je manque un virage et je me retrouve dans le fossé ou dans un tas d'ordures abandonnées sur une aire de repos ou la berme centrale d'une autoroute. Complètement détricoté. Je décline, je me défais, je me cogne dans les meubles, je me déglingue, je coule, je pisse, je fonds, je dégouline, je me liquéfie, je suis mort ou je feins de l'être. La situation est d'autant plus grave que j'ai toujours, en matière de mots, été inconstant (plutôt qu’infidèle). Un m ot, je le rencontrais aujourd’hui, je flashais sur lui, je le notais et je l’épousais sur le champ. Je n’écrivais plus que pour lui. Puis je le perdais de vue, peu à peu (d’abord l’orthographe et ensuite le sens) et je finissais par l’oublier complètement. Comme un moins-voyant délaisse son chien devenu aveugle.
Mais il arrivait aussi, parfois, que la passion renaisse. Autrement. Sans plus aucun souvenir des bons ou des mauvais moments passés ensemble. Je me contredis peut-être ? Oui ? C'est aussi un symptôme du mal que je décris.


Qui sont les prétendus souchiens des Etats-Unis, sinon  des  envahisseurs, des usurpateurs, des voleurs de terre, de lacs, de montagnes et de forêts, des destructeurs de nombreuses Nations et de civilisations, des exterminateurs de tous les peuples autochtones ?

Avant, je ne doutais de rien
Maintenant que la marmotte cesse de prendre des bains de soleil et lance des cris aigus, maintenant que les buffles se réfugient dans l'eau pour échapper aux piqûres d'insectes, maintenant que le boa s'éventre devant n'importe qui et à propos de n'importe quoi, maintenant que les mouettes mendient des croutons de pain et que les mots me lâchent et que pètent les durites, le doute s'installe...
Je commence à semer des crottes derrière moi, comme un cheval ou un petit Poucet, pour pouvoir retrouver mon chemin, me rappeler d'où je viens, ne pas me perdre dans la forêt
La Veuve avait mauvaise haleine et le crocodile puait du bec...
Des nephropathes en phase terminale, cocotant le cancer du pancréas, la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson ?

Tout se déglingue. Les gens n'ont plus de projet de vie ni de projet de société, seulement des plans de carrière. On met sur le marché...
- Et on vend au même prix !
des roses avec moins de pétales que les autres. Tout se déglingue. On cloue des petits jésus sur les portes des étables ou des granges. Tout se déglingue. on embauche des singes hurleurs pour chasser les perruches qui squattent les arbres des grands boulevards. Tout se déglingue. On vole la voiture des honnêtes gens qui se sont arrêtés au bord de la route et sont sortis de leur véhicule pour uriner. Tout se déglingue. Les trams sortent de leurs rails ou se laissent distraire, oublient de tourner là où il faut, se trompent de ligne et ne peuvent plus faire marche arrière. Tout se déglingue. Une sinusite se transforme en bronchite puis en embolie pulmonaire. Tout se déglingue. Un chien mord la main du dentiste qui le torture, du curé qui le maudit et du journaliste qui le montre du doigt. Tout se déglingue.  On mutile les morts, on leur coupe la tête et on brise leur squelette pour qu'ils ne se réveillent pas et ne reviennent pas emmerder les vivants. Tout se déglingue. Les casseroles dégorgent et enfants s'échappent de leur enclos. Tout se déglingue. Poursuivie par un soleil, une comète s'enfuit, prend feu, brûle, explose et se disperse pour échapper à son prédateur.
Tout se déglingue. Tombé d'une falaise, ayant rencontré Dieu dans la cage d'escalier (et l'ayant suivi sans hésiter, en remuant de la queue et en bavant) ou s'étant encastré dans un arbre en tentant de capturer un Pokemon, un locataire quittera son appartement sans prévenir, oubliera de payer son loyer et abandonnera sur place une vingtaine de serpents (araignées et scorpions), des carottes trempées dans du miel, trois fusils d'assaut nord-coréens, des gris-gris et une vingtaine de millions de francs CFA en faux billet.

Ce que j'aime
Dans les sardines, c'est l'huile.
Et l'aïl dans les escargots !

Le bourreau n'essuyait pas sa hache entre chaque exécution. 

On n'est pas sourd de la même manière dans des langues différentes
Ni fou, ni même aveugle

Biarrement, elle ne s'était rendue compte de rien ! Elle a descendu l’escalier, toute nue, sans trébucher, avec dignité, comme s'il ne s'était rien passé. Le sang coulait sur ses fesses et à l'arrière de ses jambes... 
Elle a gagné la rue et s'est avancée sur le trottoir en laissant une traînée rouge sur son passage jusqu'à ce qu!un passant l'interpelle effrontément ...
- Eh, mam'zelle ! vous savez que vous avez un couteau planté dans le dos !?
et qu'elle lui réponde sèchement
- Je suis une femme mariée, appelez-moi madame !  
avant de s'écrouler.
Van Goch
se coupant l'oreille pour faire taire ses acouphènes
ne s'aimait pas dans un miroir à Arles

Bethléem 
une étape sur la route de Damas que fréquentaient les trafiquants d'or, de myrrhe et d'encens

Quelque  autres noms qui  me reviennent en boucle
Des noms que je joue les uns contre les autres

Edingwe vs Mal à l'Aise
Anyata vs Chien Méchant
City Tran  vs Mbungu Chai
Tyson vs Chinois 
Imana Nyama Nyama vs Action Zakoto
Mobutu vs Tshisekedi vs Kabila vs Mobutu
Le corbeau (qui perce un sac de riz ou de maïs et le vide à l'aide d'un  tuyau) vs 
- Ont-ils encore besoin l'un de l'autre  ?
le renard (qui rôde autour des poubelles des maternités)
Mal à l'Aise vs Anyata 
Chien Méchant vs City Tran
Mbungu Chai vs Tyson 
Chinois vs Imana Nyama Nyama 
Action Zakoto vs Edingwe
Hérisson vs Brosse à habits 
Adolf Hitler (et ceux de sa bande, Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Hermann Goering) contre Ernst Röhm ?
Lucky Luciano contre Dutch Sclultz (né Arthur Flegenheimer ) contre Jack "Legs" Diamond  (connu sous le nom de « Gentleman Jack ») contre Ellsworth Raymond (surnommé « Bumpy » Johnson)
et, bien sûr, Al Capone (alias « Scarface », le balafré) contre Bugs Moran (alias  « le Branque ») ?
Peut-on, dans la République autocratique du Luabongo, s'attendre à une nouvelle Nuit des Longs Couteaux, à un second Massacre de la Saint-Valentin dans un garage de Ndjili ?
Toujours est-il que, si on veut survivre... on n'a vraiment pas le choix, il faut lutter sur tous les fronts : aussi bien contre le système du Marché que contre le système sorcier, contre Röhm et Bugs Moran, contre Hitler et Al Capone.
Et Noé n'y pourra rien changer...
Zion vs Babylone 

Justin Banaloki, alias Cobra Matata contre Paul Sadala, alias Morgan 
Colonel 106 contre Général Mwami Alexandre
Huguenots contre Yazédi Mithradiens contre Alaouites
Bouddhistes contre Coptes 
Evangélistes contre Zorastriens 
Animistes contre Papistes 
Nephropathes vs Nephrologues
- Ils me disent que je suis en phase terminale !  Je veux bien le croire, moi, si ça peut faire plaisir à mes médecins !  Je ne suis vraiment pas contrariant... mais ça dure, ça dure et ça n'avance pas ! Il n'y a pas de progrès... et je n'ai pas que ça à faire, quoi !
Exhibitionnistes vs  Voyeurs 
Franco vs Rochereau
Werrason vs JB Mpiana
V-Club vs TP Mazembe 
Rocco Granata vs Salvatore Adamo 
Muhammad Ali vs George Foreman vs Floyd Mayflower vs Conor Mc Gregor
Donald Trump vs Kim Jong-un
 

Tout se déglingue. Les moineaux...
- I
ls ne servent plus à rien !
et les autres oiseaux des bois, de parcs, des champs et des jardins disparaissent. Suivis par...
- Elles ne sont plus rentables !
l
es abeilles, elles ne sont plus rentables. Les concierges d'immeubles et les médecins de campagne aussi. Les populations de fées et des papillons de prairies sont en diminution constante.
Les pluies sont devenues acides et les aras ont perdu leurs couleurs. Les hirondelles manquent de boue pour maçonner leurs nids et les goélands de Saint-Malo craignent une intoxication alimentaire en haute mer et préfèrent s'alimenter à la terrasse des cafés. Les vers de terre, supplantés par les engrais chimiques, meurent empoisonnés dans leurs galeries. Les terribles dinosaures sont devenus...
- De grande taille, certes !
des herbivores à plumes.
Les récoltes sont dévastées par des chenilles. Les nains de jardins et les princes charmants désargentés, tous partis travailler à la mine, sont devenus des mineurs artisanaux... mais ne sont pas en mesure de concurrencer les excavatrices des grandes sociétés minières et sont, à présent, traités comme des rats pesteux, traqués et abattus par les gardes industriels. Les taupes et les lapins sont qualifiés d'espèces terroristes pour avoir foutu le bordel dans des rangées de tombes...
- Disciplinées, en rang, au garde-à-vous !
du cimetière militaire de Saint-Symphorien à Mons ou du Flanders Fields de l'armée américaine à Wevelgem ou ailleurs...
ou pour avoir provoqué un glissement de terrain ayant entraîné la chute de la sainte croix et la destruction de nombreuses pierres tombales d'une valeur archéologique inestimable...
ou pour avoir dévasté des pelouses de dispersion appartenant à d'importantes entreprises de crémation et même des terrains de golf et des courts de tennis...
si bien qu'une solution finale doit absolument être envisagée pour éradiquer cette espèce.
Tout se déglingue.
Les roulottes de forains ne tournent plus comme avant sur les champs de foire et dans les petits villages de France et du Sénégal. 
On ne les voit plus nulle part... ni à Ouville-la-Bien-Tournée, dans la Calvados , ni à Ognons, près de Senlis (dont le seigneur, jadis, faisait défiler son personnel en rang, selon un cérémonial bien établi), ni à Oussouye, la capitale du royaume des Floups. Et Monsieur Loyal aurait dû vendre son chapiteau et changer de métier. Après avoir animé une troupe de lanceurs de couteau et de clowns au chômage qui se produisait dans les salles de fête des maisons de retraite. Monsieur Loyal serait devenu bonimenteur d'une foire aux jambons. Après avoir, pendant un certain temps, placé des antennes de télévision sur les toits des fermes d'Auvergne, cherché de l'or au Limousin et pêché des perles dans la Casamance, Monsieur Loyal serait devenu aboyeur-videur de boîtes à marins à Dakar ou à Toulon.

Tout se déglingue.L'histoire n'est plus ce qu'elle était. On nous a raconté des craques.
 
Chaque société fabrique et subit ses escrocs et ses tartuffes.Peut-on être un « philosophe des Lumières » et, tout à la fois, l’agent secret, le gigolo ou le bouffon salarié d’un despote ? Peut-on peindre le sourire de la Joconde et, tout à la fois, proposer d’empoisonner des arbres fruitiers ? Une saison en enfer et l’abandon des vieux parapets justifient-ils la répression des révoltes populaires à Sumatra, le chicotage des magasiniers et le « commerce de traite » au Yemen et en Abyssinie ?

On nous a prétendu que La Fontaine n'avait pas lu le roman de Renart et qu'il en ignorait même l'existence. On nous a pris pour des cons. L'histoire est à refaire.
Les Normands découvrent ont découvergt l'Angleterre alors qu'ils s'imaginaient avoir envahi l'Amérique. Manaus n'est plus le centre du monde des affaires et de l'opéra. Chassés par la révoluton française, la forteresse de la Bastille et le donjon de Vincennes sont venus s'installer en RDC.
Jules Verne rachète à Louise Michel le pitch de 20.000 lieues sous les mers tandis que Chaucer, traître  lui-même, décide de ne plus être l'auteur des Contes de Canterbury. et que
Maurice Maeterlinck refuse d'écrire sur la vie des espèces roturières : les guêpes et les vers de terre.
Tout se déglingue. On voit même, certains soirs, Blanche-Neige et le Petit chaperon rouge s'engouffrer dans un taxi de nuit et se faire déposer au pied d'un hôtel pour touristes chinois ou américains. Tandis que l'autre Rimbaud… 
- Grr Groaar  !
après avoir, pendant de nombreuses années, travaillé en qualité de commis de factorerie (ou « agent de société » comme on dit aujourd'hui), pour le compte d'Allan Thompson, lieutenant de marine marchande, contrebandier et négrier et Roberto Rastapopoulos (alias Marquis Di Gorgonzola), importateur-exportateur colonial bien connu, a fini par s'établir à son compte comme chicoteur d'indigènes insolents et  marchand d'armes « occasions d'Europe »

La terre tourne.
Quand la terre cesse de tourner, elle tombe et...
- dans le trou ?
les ailes des moulins à vent s'arrêtent de tourner et...
- Sur le cul ? 
les arbres coupent leurs racines, s'arrachent et prennent la fuite

Les glaneurs écument les champs de bataille, ramassant les armes et les munitions, les uniformes et les ceinturons  dont les policiers se sont débarrassés en vitesse pour pouvoir fuir sans être reconnus par la population

Tout se déglingue. Les gens ne sont pas toujours ce qu'on m'en a dit
Les choses changent-elles ou se répètent-elles et tournent-elles en boucle ? Les gens aussi ? Les certitudes également ? Rien n'est plus tout à fait comme avant ? Rien n'est jamais tout à fait différent ? Rien ni personne ? Et, quelquefois, les histoires des gens  les rattrapent.
Une conclusion finalement...
- Après plusieurs années de Primus et de Jupiler !
sur laquelle tout le monde s'est mis d'accord : les choses du temps passé ne sont pas toujours ce qu'on nous en disait, le soir, à la veillée, quand chacun amenait son morceau de bois ou sa bûche pour alimenter le feu.

Des noms ? Ma mémoire fait des bulles !
Quelques noms reviennent à la surface... mais je dois faire un Google pour leur donner un visage...
Fabre d'Eglantine stigmatisait, devant la Convention, les membres du club des Républicaines révolutionnaires et d'autres « coalitions de femmes » et observait, avec indignation, que « ces Sociétés ne sont point composées de mères de famille, de filles de famille, de sœurs occupées de leurs frères et sœurs en bas âge, mais d'espèces d'aventurières, de chevalières errantes, de filles émancipées, de grenadiers femelles »...
Despo Rutti
de son vrai nom Pascal Trésor Azusimba, né à Kinshasa le 26 juin 1982, est un rappeur français, originaire de la République démocratique du Congo.
Djibril (également appelé, dans le mitan, L'Archange), c'est le type qui susurre à l'oreille d' une vierge...
- Mariée ou pas, ce n'est pas son problème !
et d'un prophète.
Nanny 
est la reine des Marrons de Jamaïque
a fait tomber une cendre de son cigare sur sa jupe alors qu'elle conduisait 
Aaron, à,qui je suggérais  de rapporter par écrit ses mésaventures au Royaume de Jupiler, me répondit : "Je n'aime pas écrire, je préfère calculer"
Medgar Wiley Evers
a été assassiné le 12 juin 1963, à Jackson, dans l'Etat de Mississipi, aux Etats-Unis d'Amérique.
Gbedjeha K. Agbenyo (alias Hervé) éait un pote informaticien de Gougoui Kangni qui m'a dépanné par téléphone à Badja
Gérard Kazembe, l'ancien patron de l'ex-Perruche bleue)
Corsica est une jeune fille gaie, libre et indépendante, que des maquereaux gênois...
- Pour apurer une dette ?
ont livrée roi de France, d'abord en prêt (avec le droit de la soumettre à l'impôt et de lui faire des enfants), puis en plein propriété
Félicien Lukusa a été...
- L'est-il encore ? 
le chef du bureau Analyses, au sein  du Département de la sécurité intérieure de l'ANR, en RDC.
Renart le goupil rabat ses oreilles pour ...
- C'est lui le tueur de chats du quartier ? C'est lui le voleur de petites culottes de la piscine communale ? C'est encore lui qui acisaillé la toiture en tôle de la chapelle et qui a arraché le câblage du système d'alarme et qui s'est emparé du tabernacle et qui l'a emporté sur une brouette ?
ne pas se faire repérer par les flics
Léon Rom, Antoine Klein, Emmanuel Musgrave et Barttelot
avaient quelque chose à voir avec Léopold Deux et ont sans aucun doute des comptes à rendre au Congo 

Boileau, l'arbitre des élégances littéraires  est passé totalement à côté de Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, le "rimeur crotté", qui se rêvait dans un lit, « fagoté comme un lièvre sans os qui dort dans un pasté »
Joseph
travaillait dans une saboterie à Nassogne
Bertran de Born
était envoyé en enfer par Dante
Thelonius Monk
m'a appris à attendre, avec angoisse (et une extrême jouissance), une note qui tardait à venir
Rachid Mekloufi
a quitté l'équipe de France pour rejoindre le FLN 
Jeanne d'Arc
épileptique (comme Byron et Dostoïevski, souffrant également du Grand Mal) et schizophrène a été dribblée, à la cour de Charles VII, par Agnès Sorel, créatrice de mode et inventeur
- Ribauderie et dissolution !
du décolleté épaules nues
Sisyphe
est un bouvier qui roulait mes crottes, obstinément 
Luther prend parti contre le peuple lors de la guerre des rustauds (préconisant de pulvériser les « hordes de paysans », de « les étrangler, les saigner, en secret et en public, dès qu’on le peut, comme on doit le faire avec des chiens fous" )
Leda Rafanelli
est une féministe, musulmane et anarchiste qui se faisait appeler Djali, "celle qui n'appartient qu'à elle-même"

Tout se déglingue. Et tout s'embrouille dans ma tête, les gens, les visages, leurs histoires, les lieux et époques


Est-il bien exact que Madame de Maintenon, née Françoise d’Aubigné et veuve Scarron, ait été, tout à la fois; l'amante de Marion Delorme...
- Une coquine qui fût la maîtresse du cardinal de Richelieu !
et de Ninon de Lenclos...
- Une ingénue déviergée par ce même cardinal de Richelieu: "son premier amant !" dixit Voltaire (qui, à près de 85 ans alors qu'Arouet en avait 11, la belle courtisane offrait des livres édifiants comme un prêtre catholique offre des images pieuses à de jeunes et jolis paroissiens !)
et la confidente de Marie-Thérèse d’Autriche...
et une bonne copine de la marquise de Montespan...
- Une sacrée pondeuse dont la Maintenon elle éleva tout le poulailler pour bien se faire voir et côcher par le coq royal !
et de qui d'autre encore ?

Est-il exact que le sein de
Jeanne-Antoinette Poisson (alias la marquise de Pompadour, favorite de Louis XV et « protectrice » des Encyclopédistes et de l'Esprit des Lois) a servi à mouler la première coupe de champagne ?


Agustina Otero Iglesias (dite Caroline Otero, dite La Belle Otero) séduisit-elle Colette et Léopold Deux ? Et ce dernier est-il mort d'un cacer du côlon ?

Martin Niemöller 
est un pasteur qui s'est retrouvé bien seul quand Heidegger est venus l'arrêter 
Emmanuel Andrupiako et Moise Ekanga
sont des personnages troubles qui gravitent autour de Joseph Kabila
Adja Diallo, Elisabeth de la Trinité et Miho Yoshioka,
sont des jeunes femmes de Dakar, Dijon et Tokyo. L'une a pris un peu de poids, l'autre souffre de la maladie d'Addison et je ne sais rien de la troisième.
Perrette, légère et court vêtue, cotillon simple et souliers plats, transportait un pot au lait sur la tête (posé sur un pagne ou sur un coussinet) et, à mi-chemin du marché, s'asseyait sur le trépied dont elle s'était servie pour traire ses vaches
Jean-Sebastien Bach 
n'a pas inventé le saxophone et a toujours refusé de composer pour l'accordéeon
Elisabeth Bathory
est la sainte patronne des instituts de beauté 
Le petit Chaperon rouge...
- Ne me faites pas peur, ne me faites pas mal, ne me faites pas pleurer ! Vous pouvez me toucher la poitrine mais n'étouffez pas mes canaris, n'écrasez pas mes croissants, ne chiffonnez pas mes nids d’hirondelle   !
boutiquait son cul dans les bois pour nourrir sa grand-mère invalide
Séminaris
élevée par des colombes et recueillie par un berger, elle construisit Babylone
Louis XIV 
a été piégé par la baby-sitter
Robber Barons 
sont des gangsters américains qui s'appelaient James Gould, John D. Rockefeller et JP Morgan
Henri IV
est mort dans un embouteillage en plein Paris 
Fenrir
est un mangeur de dieux, c'est lui qui a bouffé Odin (tandis que les dieux de l'Olympe ont été délogés par des alpinistes allemands)
Léopold Deux
était, depuis 1904, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, le maître de mademoiselle Delacroix et l'heureux propriétaire de la villa Les Cèdres

De Lubumbashi à Kindu, en train, 1500 km, en 30 jours

Tout se déglingue. On m'a installé un corps étranger, un mors aux dents, un chausse-pied, un clapet, une soupape, une valve, un speculum, un fer à cheval, une coque, une conque, un coquetier, une coquille Saint-Jacques, un sabot, un entonnoir, une écuelle, une louche, une écumoire, une spatule, une raclette, une pelle à tarte, un lèche-cul ou une cuvette de chiottes dans la bouche et  je ne mange plus que des saucisses de francfort bouillies ou des pilchards en boît.
Et ça me fait chier de ne pas pouvoir mâcher un steack du « commissaire », mâchonner un bâton de réglisse, un bâton de peau de bœuf tressée ou un « nzete ya mino », casser l'écorce de la cola du singe, décapsuler une « petite ya quartier » ou croquer une mangue bien mûre, comme Eve en son jardin.
Et ça me fait chier de ne pas pouvoir saisir une proie à la gorge, l'agripper et l'entraîner dans les fourrés. Et de ne pas pouvoir dépecer une charogne, la démembrer et en ronger tous les os. 
Tout se déglingue et je suis devenu un animal prothésique, utilisant une prothèse pour mâcher, une prothèse pour voir de loin, une prothèse pour voir de près, une prothèse pour sentir et renifler, une prothèse pour écrire, deux prothèses pour entendre. Et bientôt une prothèse pour marcher, une prothèse pour respirer, une prothèse pour bander et une autre pour pisser et une toute dernière pour déféquer ?

 

Tout se déglingue. La porte de mon appartement a été fracturée, ma boîte aux lettres a été vidée, les pneus de ma voiture ont été crevés et les câbles de ma batterie sectionnés, mon  téléphone est certainement sur écoute et j'ai l'impression que des gens me surveillent et me suivent dans la rue. Tout se déglingue. Je n'ai plus aucun journal à lire. Le fourreau de Jennifer Lopez (et le dentier de Chet Baker) craque (et se casse) en plein concert et mon PC rend l'âme et...
- Même avec du scotch, j'y arrive pas !
je n'ai plus accès à mes manuscrits, à mes e-mails et à mon compte twitter.  
Tout se déglingue. La Wamme et  la Masblette débordent et sortent de leur lit. Le quartier Ndanu, dans la commune de Limete, est encerclé par les inondations. Les réserves de nourriture, les cochons et les vaches, les arbres et les ruches, les enfants et les vieux, les tas de détritus et les cercueils exposés sur des tréteaux sont emportés par les eaux. Et les hippopotames sont de très méchante humeur.
Tout se déglingue. Mazu, une déesse chinoise "à la coiffure extravagante et à la parure colorée", protectrice des marins, voyage en avion (!) entre Xiamen et Kuala Lumpur. En classe business. 
Tout se déglingue. 11 septembre en Haïti ou au Népal. La terre tremble et des milliers d'oiseaux ne savent plus où se poser. 
Tout se déglingue et je me résous à ne plus rien apprendre. Je ne perds plus mon temps à lire, entendre, comprendre, sentir ou regarder. Quand j'ai de la fièvfre, je mets en cause le thermomètre. Les images, les noms, les mots, les sons, les odeurs... tout glisse et se décroche tout de suite. 
Tout se déglingue. On glisse et on se casse la gueule sur des pelouses que les cendres funéraires , mélangées aux larmes des pleureuses, ont rendues boueuses.
Tout se déglingue. Les champs de blé sont moissonnés par des chars d'assaut. Plusieurs centaines  d’hectares de champs de manioc, de maïs, d’arachides et d’haricots sont ravagés par les éléphants dans le territoire de Malemba Nkulu.
Tout se déglingue. Le tueur engage un boy-tueur chargé de retrouver et de rapporter les balles perdues.
Tout se déglingue. On m'interdit de téléphoner. Pour trois bonnes raisons :
- On ne téléphone pas quand on n'a pas d'unités ! On ne téléphone pas la bouche pleine ! Quand on ne sait pas raccrocher, on ne téléphone pas !
Tout se déglingue. La terre est devenue stérile et je dois creuser de plus en plus profondément pour y trouver des mots.
Paulo Carter ne donnera plus de ses nouvelles et Vié ba Diamba a cessé d'écrire...
- Ni punchlines, ni tweets, ni propos historiques ! Plus rien que des queues de pelle !
un roman qui n'a pas atteint ses objectifs. Les escargots se débarrassent de leur coquille pour pouvoir courir plus vite. Les scarabées s'enterrent ou se cachent sous des feuilles mortes. Des algues vertes envahissent la plage. Une poule cache ses œufs et les met à l’abri dans les poches du manteau d’un épouvantail.
Tout se déglingue et je ne retiens plus rien. En panne de chaussures au bord d'une piste de brousse, je lève les yeux au ciel pour vérifier si le soleil (ou la lune) est toujours à sa place mais je ne trouverai plus jamais un quado qui acceptera 
- Trop vieilles ! Trop usées !
de me rechaper les semelles. Mieux vaut alors marcher pieds nus ?
 
Je ne suis pas encore tout à fait louf mais je suis  en bonne voie de le devenir. J'ai le cerveau qui s’effiloche (et part en mayonnaise, en omelette ou en purée), rongé par les mousses, envahi par les champignons, grignoté par les p'tites souris.
- Des fois j'fais des choses que j'contrôle pas...
Je cherche à me rassurer :la bibinerie, ça met du temps à s'installer, j'ai encore le temps de voir venir, mais...

Quand je ne sais pas où aller, je ne me perds nulle part (mais j'ai toujours besoin qu'on me dise l'heure pour savoir si j'ai faim, si j'ai sommeil, si j'aime encore)
Ce sont là des signes 
- C'est la lutte finale, quoi !
qui ne trompent pas. Il est grand temps de dégager, non ?

Après la catastrophe, il est venu aider comme il pouvait. Mais aider qui ? A faire quoi ?  Tous étaient morts ! 

Un sac à dos suspect a été trouvé. 
Un périmètre de sécurité a été installé. La rue a été bloquée. Les voitures ont été invitées à faire demi-tour et les gens ...
- Tout le monde à l'abri ! Laissez le linge sécher sur le fil !  Rentrez les vélos, les vieux, les poules et les enfants !  
à se barricader à l'intérieur de leur maison. La circulation des trams a été interrompue entre les places Liedts et Verbockhoven. 
On attend l'arrivée d'un chien renifleur

Faisant fi de nombreuses mises en garde formulées par des égyptologues de renommée internationale, un barbu en chaise roulante tentait de se prendre en selfie sur un pont ferroviaire interdit aux amateurs de foie gras lorsqu'il a piétiné par un pachyderme couverte de boue qui sortait de la rivière à reculons

J'ai trop mangé !
Il va falloir chier tout ça ! 

Tout se déglingue. Des vents violents entraînent vers les eaux intérieures du fleuve et précipitent vers les rapides et les chutes des barges et des pousseurs amarrés à Kinsuka, on entend des gens à bord qui crient au secours et on ne peut rien faire.

Les mots difficiles ou définitifs, gros ou maigres, glabres ou barbus, petits ou grands, les mots dur-durs ou parfumés aux aromates (pour couvrir le fumet douteux de leurs aiselles), les mots crapuleux ou vertueux, ceux que je ne maîtrise pas et que j'avale de travers, que je recrache ou qui m'étouffent, ceux qui se font attendre, ceux qui me glissent des doigts ou qui m'obligent à boire l'eau des toilettes, ceux qui sont difficiles à écrire ou à prononcer ou dont je ne retiens jamais le sens et que je n'arrive jamais à placer dans une conversation  "intelligente":
la résilience
le paradigme
le genre 
les mèmes
l'épistémologie
l'algorithme
la canopée
le mésentère
la banque de données
l'artefact...

Tout se déglingue. C'est le bordel généralisé. Cow-boys et Boleadores contre planteurs et Boerenbond. . Peuhls nomades...
- On raconte cependant que les paysans accusent les pasteurs de dévaster les cultures et de détruire les récoltes... dans des champs qui n'ont pas encore été ensemencés ! Ou sur lesquels des bouviers avaient expressément été invités à parquer leurs bêtes pour en fertiliser le sol avec les déjections et excréments de leurs animaux ! On raconte aussi que, parfois, les agriculteurs dispersent les troupeaux de bœufs en poussant des cris effrayants... et qu'une odeur de bœuf grillé flotte alors, souvent, le soir, dans de nombreux villages !
contre paysans sédentaires.

Emportés par une crise de dysenterie à l'île de Wight ou par une hémorragie cérébrale à Salzbourg, les gens n'arrêtent pas de mourir. C'est chiant ! La mort des gens me contrarie...
Les amis...
- File-moi une taffe ?
- Une taffe ?
- Une douille, un cône, une batte, une tige ! Du diamba , du mfumbwa, du diato, du zumbel, du bangi, du ndundu, de la nwa, quoi ! Un pétard grand comme un cornet de frites à l'ancienne, t'as ça ? T'as même pas ça ?
et les "familles" des défunts me font chier.
Ce sont les loups (leurs hurlements) et les hyènes (leurs rires de figurants, leurs cris de courtisanes) qui gagnent les batailles.

Pourquoi les vaches ne se révoltent-elles pas ? Elle ont été mises sous médicaments ?

Des présidents déposent les cadavres de légumes et des fleurs fraîchement abattues au pied des monuments aux morts... des oeillets qui sentent la saucisse et du mimosa, la bière. 


Crotte de bique et roupie de sansonet ! C'est la crise et je ne descends même plus de mon grenier. Dans le futur duché du Sankuru, les gens de la savane et les « forestiers » continueront-ils de s'opposer ? Katako-Kombe et Lubefu contre Lodja et même Kole ? Le Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA) et l’Office luabongais de contrôle (OLC) vont-ils se disputer longtemps la perception des frais de contrôle de la radioactivité des produits miniers marchands ? Le grand-duché du Haut-Luabongo (regroupant les comtés de la Tshopo, de l'Ituri et des Uélés) va-t-il déclarer la guerre au petit duché du Maniema qui s'est permis de déplacer unilatéralement la barrière limitrophe du PK 189 au PK 157 ?
Après l'auto-retrait du permis de conduire, je me suis inventé un nouveau truc pour me rendre plus facile la vie en société : l'auto-détention à domicile, l'auto-assignation à résidence, le refus d'octroyer des droits de visite à qui que ce soit...
C'est, parait-il, une tradition dans les vieux quartiers de la Châtellenie d'Awel, les caves et les greniers dans lesquels les « oude mensen » s'enterrent. On me raconte l'histoire d'une vieille dame qui habitait un sous-sol... Le moindre bruit dans la rue la faisait sursauter ! sur la chaussée de Wavre et qui avait l'habitude de lire le journal à son chien, lequel passait toutes ses journée couché au pied de la chaise à bascule de sa maîtresse. Et celle-ci lui racontait
- A son chien, Douchka ?
- Ya solo, mam'zelle !

sa vie et qui lui rappelait dans quelles circonstances ils s'étaient rencontrés et comment ils avaient flashé l'un pour l'autre. Et cette dame était très malheureuse parce que, depuis quelques jours, son clébard… Voyait-il et entendait-il encore ? ne lui répondait même plus. Et qu'il n'avait plus d'appétit et qu'il ne mangeait à peine ses croquettes. Et la dame était sortie dans la rue pour demander du secours, appeler à l'aide. Et les voisins s'étaient étonnés. Ils disaient que la dame n'avait plus mis le nez dehors depuis près d'un demi-siècle. Et qu'elle ne répondait jamais... C'est qui ? Nani wana ? lorsque des inconnus frappaient à la porte . Et que ses seuls contacts avec l'extérieur étaient le livreur de journaux, le facteur, l'aide familiale, les distributeurs de prospectus et de publicités et le fils de l’épicier venant parfois déposer une commande passée par téléphone...


A l'aisément.
Comme une aiguille dans une botte de foin, comme un caillou dans une chaussure, comme un serpent dans un nichoir.
Et bien au chaud

Combien de temps faut-il à un écureuil pour grimper au sommet d'une girafe et lui bouffer les oreilles ?

On a déjà éliminé les abeilles, les bourdons et les hérissons ! 
On a aussi perdu la trace des tritons, des orvets et de très nombreuses familles de grenouilles. Le petit chaperon rouge et le petit Poucet ont disparu dans la forêt ... et on ne les a jamais retrouvés !
A qui le tour ? 
Traqués par les touristes, les missionnaires évangélistes, les groupes armés et les chercheurs de pétrole, quelles sont les chances de survie des Miao, des Maasaï, des Nyangaton, des Raïka, des Barakis et des Marolliens ?  

Tout se déglingue

Pressé par l'envie de faire ma crotte, le pantalon déjà baissé, je heurte dans l'obscurité le corps de Frédéric, valet de ferme à Attigny., qui s'était pendu dans la grange
De 4h du matin à 9 ou 10h du soir...
- Du Zola rural, j'te dis ! 
le fermier avait toujours un travail à confier à Frédéric : la corvée d'eau, les œufs à ramasser et à laver, le feu à allumer, l'étable à nettoyer, les bûches à fendre ou le crottin à recueillir, l'arbre qu'il fallait couper et débiter en forêt... Il y avait aussi les vaches, les chevaux, les poules, les canards, les chèvres ou les moutons dont il fallait s'occuper... Et les lapins qu'il fallait soignerr. Il y avait toujours également, du printemps à l'automne, une besogne à effectuer dans les champs : épandre le fumier ou retourner le foin, charruer, semer, herser, biner, faucher, engranger les récoltes et rentrer les foins, battre le blé, arracher les betteraves
- Et c'est la raison pour laquelle Arthur, le frère de Frédéric, avait fui la campagne et ses paysans malodorants, barbouillés de bouse de vache... et méprisés par l'élégant et précieux Didero
 
Le désherbage des tombes se fait à la main, une fois tous les quinze jour et...
- Cela dépend du mort, de sa taille et de sa corpulence, du régime alimentaire qui était le sien de son vivant !
parfois plus 

On me demande qui sont mes ancêtres ?
Mes ancêtres ce sont des acariens, je les honore et leur abandonne des pellicules, des fluides, des humeurs, des odeurs, du sang et des larmes, de la morve et des traces de freinage, des miettes 

Cousu dans son hamac et jeté à la mer, le mort ne savait pas nager.

Additifs rentrant dans la composition...

- Pour le rendre moins périssable !
d'un couple : un colorant, un fixateur d'arômes, un régulateur d'acidité, un antioxydant, un exhausteur de goût, un émulsifiant, un agent conservateur


Les écailles de poisson, les miettes de pain,  les coquilles d'oeuf, les rognures d'ongle,  les squames et les acariens, les croûtes de fromage et les crottes de nez séchées, les  vieux chewing-gums et les médicaments périmés, entre les draps, ça gratte...
Plus personne ne veut coucher dans mon lit ?

Tout se déglingue. Les égouts vomissent leurs tripes et recrachent des lingettes, des couche-culottes et toutes sortes de matières fécales, d'immondices médicaux, d'ordures ménagères et de rats...
- Vendredi soir, on les apercevait du côté de la place Meiser !
angoissés et hypertendus, gluants et excrémenteux, chassés de leurs garennes par la montée des eaux... 
- Samedi soir, ils se sont montrés place Dailly, puis rue Josaphat, puis ils ont descendu l'avenue Rogier et la rue des Palais... jusqu'à la rue Gaucheret !
et se montrant désormais aussi doux et affectueux que des nounours en peluche et cherchant même...
- Quelques jours plus tard, on les a verra à Anderlecht, à la hauteur de la rue des Vétérinaires ! 
à se faire adopter par des passants comme des chats domestiques qui auraient perdu la clef de leur maison

Une énorme boule de feu et des colonnes de flammes  partent à l’assaut du ciel, une onde de choc est ressentie à des centaines de kilomètres à la ronde. Que se passe-t-il ? Le crash d’un astéroïde, un attentat terroriste, l’explosion d’un site de stockage de feux d’artifice, d’une centrale nucléaire ou d'une dizaine d'ogives nucléaires de la base de Kleine Brogel ? 
Un être d’une espèce inconnue fait son apparition...
- Ses grands yeux verts pimentés de sang, son corps bariolé, son très long cou, la crête qui orne sa tête, les poils de sa poitrine et ses grands sourcils hargneux, ses crottes puantes, ses dards venimeux, ses antennes curieuses, son orifice génital, ses pattes postérieures musclées qui lui permettent d'effectuer des sauts prodigieux, ses puissantes mandibules, ses canines acérées et ses griffes qui déchirent, lacèrent et déchiquètent, son appétit insatiable, ses exigences sexuelles et financières exorbitantes, ses zélateurs, ses catcheurs et ses espions !
et se proclame Dieu ? Une mutation génétique aurait mal tourné ?


Les camions militaires chargés de cadavres roulaient de nuit
Les hyènes se déplaçaient en bande, dans l'obscurité, sans faire de bruit et sans allumer leurs feux de position.

Tout se déglingue. Je déteste les péripéties et les rebondissements, les indices à relever, les pistes à suivre, les mystères à débrouiller. Tout se déglingue. Les personnages héroïques me font gerber. Je n'aime plus que les anecdotes. Et les jardiniers qui deviennent sacristains avant d'être promus au grade de chef de rang d'une usine de travail à la chaîne

Les paradis artificiels hibernent. On enferme tout ce qui bouge. On emballe les plantes dans des sacs en plastique. On vide les fontaines et les corbeilles des ordinateurs.
Les zoos, les fermes, les mémoires et les hôpitaux aussi

Deux personnes se sont noyées...
- Elles se seraient jetées à l'eau pour échapper à la police ? Elles auraient oublié qu'elles ne savaient pas nager ? Elles auraient été balancées à la flotte (Tshoubou !) par les flics ?
trois autres ont préféré être abattues à la carabine comme des pigeons ou des rats malfaisants.

Il pleut sur la lune et...
- On pourrait même s'y noyer ?
quand elle cesse de tourner, ça pisse et ça dégouline de toutes parts

De quelle...
- Les mouches, les vers ou les crabes  ? Les corbeaux ?
espèce menacée serai-je la nourriture préférée ?
- Teee ! Rien de tout ! On t'abandonnera aux pelleteuses et aux marteaux-piqueurs !

Corsica est une jeune fille gaie, libre et indépendante, que des maquereaux gênois ont livrée roi de France, d'abord en prêt (avec le droit de la soumettre à l'impôt et de lui faire des enfants), puis en plein propriété 

Tout se déglingue.  Renart, « le goupil par l'odeur alléché » venait à peine...
- Enfin !
de s'emparer de Tiécelin, « le corbeau sur son arbre perché » que survint Foinet le putois  qui saisit Renart à la gorge et refusa de lâcher prise... jusqu'au moment où perdant son souffle et son sang, Renart ouvrit sa large gueule et abandonna sa proie à Foinet, malin et demi.

Sous une pluie verglaçante, traquées par les flics et les éducateurs de rue, des mères de famille courageuses partent à la mine chercher la viande de chasse pour nourrir la famille nombreuse.
Sous une pluie verglaçante, un train et un avion entrent en collision
Sous une pluie verglaçante, un nommé Le Quesnoy, mieux connu sous le nom de Kiezenet, conduit son cheval en état d'ivresse et met l'échelle de sa grange à la disposition des pendus qui ne savent pas grimper aux arbres

L'île Quelpart, où s'était-elle perdue ?
Cette île où Hendrik Hamel fût recueilli avec 36 de ses compagnons en 1653, après le naufrage du Sperwer, avant d'être invité à servir à la cour du roi...
Cette île que La Pérouse prétendra avoir (re)découverte...

Lorsqu'il pleut à Forrières, il neige à Nassogne.

Frappez trois coups avant d'entrer dans mon armoire !
Et soyez patients : j'ai pris des somnifères pour ne plus rêver.

Cortes et Pizarre, Marchand et Kitchener, Stanley et Léopold Deux (Dhanis et Fiévez), Arthur Rimbaud et André Malraux (Pierre Loti et Rudyard Kipling) (et Walt Whitman), GW Bush et Donald Trump… 
étonnants voyageurs, chantres de la liberté et défenseurs des droits de l’homme blanc...
éleveurs d'esclaves, leur apprenant des tours et les exhibant dans des fêtes foraines, exposant les plus beaux produits de leurs élevages au salon de l'agriculture...
Pionniers de la liberté de conquérir, d’asservir de convertir et d’entreprendre...
Héros du devoir d’ingérence...
Lyme, Charcot et Alzheimer, qu'attend-on pour arrêter ces dangereux criminels ? 

Alzheimer, c'est vite dit ! Vous avez pensé au cancer du cerveau ? 

Des rabatteuses entraînent les touristes chinois et japonais au fond des impasses (impasse du Chapelet, Getrouwheidsgang, impasse de la Tête de Boeuf...), là où se trouvent les abattoirs.

Quand je m'amène aux urgences on me saoule de questions : Insuffisance cardiaque, rénale ou respiratoire ? Arrachiez-vous les ailes des anges quand vous étiez petit ? Avez-vous de belles fèces ?
Comme je bave et que je tarde à répondre, on s'inquiète de savoir quelle est ma démence : Alzheimer, vasculaire, corps de Lewy ou fronto-temporale

Les pesticises tuent les morts...
- En les empêchant de ressusciter !
une seconde fois
 
Aujourd'hui, je me sens comme un arbre pendu par les racines,. Je trébuche et je flageole et je chavire et je vacille, je suis pris de fringale, la tête me tourne et je fais la route à l'envers, en évitant les arbres déracinés, les cadavres, les nids de poule et les carcasses de véhicules accidentés, de Tabatinga à Iquitos, de Corumba à Florianopolis, de Cali à Cochabamba



Des jus putrides s'écoulent  d’un tas de purin ou d'un cul malade, d’un sac-poubelle abandonné ou d'un pis infecté (après la traite) ou d'un tentacule reproducteur mal rebouché (après l'amour) ...
Vite je boutonne ma braguette, je me pince le nez et je referme les fenêtres !  Pour empêcher les mouches (et leurs puces) et les moustiques (et leurs puces) et les pigeons (et leurs puces) et les rats (et leurs puces) d'entrer....  Pour ne pas être envahi par les voisins (et leurs puces)µ

On m'offre à boire une eau morte, aseptisée, dans laquelle aucun poisson ne pourrait survivre 

C'est assis qu'on est le mieux installer pour pleurer 
- Et pour chier !
ni debout, ni couché 

La démence venant avec l’âge
- Toutes mes tuyauteries et canalisations étant à présent bouchées par des capotes, des lingettes hygiéniques, des sacs en plastique et des couches-culottes !

je ne pourrai pas garder mon sérieux longtemps.
Bourdonnement des abeilles de garde qui tournoient autour des boutons de sonnette, des clenches et des interrupteurs

L’églantine rouge symbolisait le sang versé parles travailleurs.
Le muguet la remplacera sur ordre du maréchal Philippe Pétain, le 24 avril 1841
Les clochettes blanches parfumées, la tige et même les feuilles du muguet, rien ne se mangera et tout sera toxique…
Kake

Armé d’un bâton de sourcier, d’une perche à selfies, d’un bâton téléscopique ou d’une matraque électrique, Kake conduisait les nuages ténébreux et menaçants aux prés, dans les bois, au dessus des lacs et des rivières, des villes et des villages et leur faisait dégorger leur bile acide et cracher des éclairs assassin.

Kake, frappant de tous côtés, lançant des maléfices pour disperser les foules en colère…
dans un deuxième temps, facturait à la population la foudre qui incendiait ses forêts et brûlait ses fermes. Et même la pluie qui inondait ses champs.

Kake s’était toujours mis au service des sorciers qui dirigeaient la manoeuvre, frappant de tous côtés, lançant des maléfices pour disperser les foules en colère…
Jusqu’au jour où…

Un jour, Kake se retournera contre ses maîtres et...

Tout se déglingue et tout le monde meurt

Une dame qui venait d'une petite boutique dans sa parcelle pour (disait-elle) « aider gens du quartier » et qui avait été blessée par balles dans la rue et que des « bérets rouges » étaient venus achever dans un dispensaire du quartier où elle avait été transportée.
Une fille dont les seins avaient explosé et le conducteur d'une moto qui s'était encastrée dans un poteau, confduits directement du lieu de l'accident à la morgue sans même passer par la case hôpital.
Vingt-deux corps repêchés dans les rivières Makelele, Kalamu et Ndjili en décrue. Et plus d'une centaine dans le lac Albert.
Des djeuns qui avaient été chassés de l'école pour non-paiement des frais scolaires et qui traînaient dans la rue et qui
- Ce sont des kuluna !
avaient été lynchés à coups de poings, de matraques, de crosses, de bottines et de ceinturon par des corps habillés en bleu et qui avaient succombé des suites des coups reçus.

Des Shégués
qui dormaient dans la rue, sur le boulevard, du côté du Marché Central (alias Grand-Marché) (alias Zando ya munene) , de la gare et du port, du Beach Ngobila, des Galeries présidentielles ou sous le pont Matete, près de l'échangeur, interpellés et rossés à mort...
- Et dont les chargés de la communication de la police déclareront qu'ils sont morts d'une « péritonite »!
qu'il fallait absolument mettre hors d'état de nuire
dès à présent pour éviter qu'ils ne deviennent les kuluna de demain.
- Une sale race, ces Shégués ! On en même a surpris un, six ans à peine, qui attrapait les oiseaux dans une parcelle et leur attachait une ficelle à la patte ! Pour les manger après ! Il se faisait appeler Cédric ! Où avait-il volé ce nom-là ? Que la police les arrête et nous en débarrasse ! Tous des sorciers, ces Shégués ! Et qu'on les envoie tous à Ekafela ! Ils y apprendront la vie ! Pas de développement sans sécurité !

Un autre djeun qui était décédé au lendemain de la disparition du tshombo de son voisin (le propriétaire de l'engin avait alors averti tous les habitants de la parcelle que son voleur risquait la mort si son appareil ne lui était pas restitué) et qui se servait du téléphone volé lorsqu'il a été mordu à la main par un serpent.
Une vendeuse de pain UPAK, le soir, à la criée, au croisement des avenues Saïo et Kasa-Vubu qui s'était fait renverser avec une violence inouie (la tête éclatée comme une bouteille d'huile de palme ou un liboke qui se serait fracassé sur le sol de la cuisine ou comme un vol-au-vent dont on aurait fait péter la calotte, les membres tordus, la bassine écrasée, les pains éparpillés et une flaque de sang boueux se répandant sur le macadam, s'élargissant lentement et se perdant dans un petit tas de sable au bord de la route) par une monospace noire, climatisée, aux vitres fumées (laquelle, conduite par le fils trentenaire d'un membre de la Haute Hiérarchie, ne s'était pas arrêtée et, après avoir adroitement contourné l'obstacle, avait accéléré et poursuivi son chemin, à toute vitesse, prenant ensuite la route de Selembao... ou celle de Ndjili, en passant par Yolo, alias Dallas).
Un type dont on avait crevé les yeux pour qu'ils ne puissent plus se rappeler ce qu'ils n'auraient pas dû voir ou dont on avait coupé les paupières pour qu'elles ne puissent plus se fermer ni s'ouvrir, sur rien ni sur personne.
Un vendeur de produits agricoles mort foudroyé par Kake alors qu'il transportait un bébé... heureusement indemne ! dans ses bras pour ne pas s'être acquitté de sa dette envers une dame qui lui avait confié quinze mesures de grains de maïs à revendre.
Un jeune enfant mort d'avoir ingurgité une dose mortelle de "Liwa ya Mpese".
.

Autant de morts, autant d'histoires à raconter ? Même pas sûr : on connaît parfois le nombre de morts, rarement leurs noms. Tout se déglingue.

 
In het Paradijs

On ne couchera pas n'importe où et avec n'importe qui ! Tout sera réglementé : Les plantes seront parquées dans des parterres et les cactus enfermés dans des pots (ils ne pourront pas se fréquenter), les oiseaux seront mis en cage et les jeunes placés dans des internats ou des colonies de vacances (ils ne se rencontreront jamais), les salades seront confinées dans les potagers et les abeilles dans des ruches.
Tout sera fliqué et on ne fera pas n'importe quoi ! Les transistors, les chiens, les bicyclettes et les ballons seront confisqués. Les enfants ne pourront pas parler le pidgin au salon, ni le lingala en classe. Il sera interdit d'utiliser son téléphone portable, de prendre des selfies, de grignoter des chips et de se maquiller pendant la grand-messe. On ne portera pas des boucles d'oreille à boules rouges comme Danièle Obono.
Il sera également interdit de suspendre des rosaires et des icônes à son téléviseur. 
Les souvenirs, les rêves et les illusions seront emprisonnés dans des ballons d’enfant dont on tordra le cou et qu’on fera exploser.
On ne pourra pas apporter son manger. 
Depuis deux jours, je me shoote aux moustiques. Grave. Et, quand ils décident de frapper, les moustiques de Djaba n'ont rien à envier à ceux de la station de métro « Porte de Namur » dans la châtellenie d'Awel
Une espèce utile, c'est une espèce dont on utilise la peau pour faire des sacs à main. Une espèce utile, c'est un coq qu'on peut ragoûter à petit feu dans du vin rouge. Vus sous cet angle, les moustiques ne sont pas une espèce utile et je décide de changer de stratégie et de leur livrer bataille et je me donne le droit de les exterminer.
Ils n'avaient pourtant pas cherché à m'emmerder, les moustiques de Djaba, pendant les trois premières semaines de mon séjour. Ils se tenaient coi et se retenaient de me faire la guerre... Mais voici que, depuis deux jours, ils se déchaînent et se décident à passer à l'attaque, résolus, déterminés, bien décidés à faire reconnaître leur valeur. Sans doute, ont-ils d'abord effectué des prélèvements, procédé à des analyses et sans doute les résultats se sont-ils avérés concluants : « Ce Yovo est comestible ! Il n'est pas malade de la chtouille, du sida ou du virus d'Ebola, on peut le consommer sans danger ! »

Et voici qu'ils me piquent partout. De toutes parts. Dans les coins et les recoins, les bourrelets et les plis. Derrière le lobe des oreilles, là où j'oublie parfois de me laver. Dans le cou, à la base de la nuque, sous les bras et - Heureusement que je dors en caleçon !- à l'intérieur des cuisses et à l'arrière des genoux. Sur les tétons et entre les orteils. Autour du nombril. Ça n'arrête pas... Je m'arme d'une bonbonne d'insecticide et j'attends, j'attends, j'attends... Je fais semblant de dormir pour tromper leur vigilance. Et je les vois venir, tralala lalère, sans même se cacher, en zigzaguant comme des papillons (moins les couleurs, évidemment), ces bêtes féroces et rigolardes. Je pousse sur le pressoir... et je me reçois une giclée de gaz toxiques en pleine gueule. Comme au Vietnam !
Rien ne les affecte et c'est moi qui commence à tousser. Le combat est inégal ou suis-je vraiment bimbim ?

Comment fait-on alors ? On ne va quand même pas
- Ils vont se moquer !
chasser les moustiques... Yekyekyekyek ! avec un tue-mouches ? Avec un lion ou un chien de prairie, alors ? Avec la queue d'une vache ou des mapapa ou des djimakpla ? Mais faire la chasse aux moustiques, les écraser avec la semelle de ses sandales, cela revient à affamer les geckos... qui pourraient prendre ça très mal et chercher à se venger en utilisant leurs pouvoirs maléfiques... Il n'y a pas de logique dans ce que j'écris ? Evidemment que non ! Il ne faut pas trop m'en demander ! Mais, bon, pour un lion, même vieux, il vaut mieux vaut manger des moustiques que de tomber végétarien, non ? Même un crocodile mange les mouches qui viennent lui titiller la langue ! Un lion végétarien, osi omoni yango wapi ? Eza na tina te ! Un puits de sagesse peut-il devenir un bidet ? Et un chien de prairie devenir
- Omoni nga yuma ?
un éleveur de queues de vaches. Pour devenir éleveur de queues de vaches, il ne suffit pas d'attaquer un village et de kidnapper 170 vaches puis, quelques jours après 80 autres vaches (qui, sans doute, se languissaient de leurs amies et réclamaient d'être aussi enlevées), en Ituri ou dans la plaine de la Ruzizi, il faut également
- A moins de leur couper la queue tout de suite, derekitima (sans même attendre de les avoir immolées et égorgées dans les règles de l'art, telles qu'exposées dans des ouvrages sacrés), après les avoir soûlées à l'alcool de manioc pour qu'elles ne sentent rien et n'ameutent pas les villageois...
traire ces vaches, les mener paître, les soigner, les élever dans la bonne religion et dans la crainte de Dieu, les appeler par leur prénom, les mettre en garde contre les serpents voleurs de lait, les épouser ou
- Wouais, c'est bien ce que je pensais, c'est toi le vieux blanc à la machette dont on dit qu'il rôde dans les villages des environs de Djaba ! Je vais en toucher un mot au « commissaire », les vaches de son élevage sont en danger ! A ton retour, elle va en avoir du boulot, le docteur Zakia soki Zadia soki Zadika !
leur trouver un mari...
Un jour, dit-on
- Ceci est une autre histoire ?
- Sans doute mais il faut bien la placer quelque part!

le lion en eût franchement marre de croquer des moustiques et de mordiller des morceaux de pneus rechapés et les coquilles d’œufs durs et les boulettes de papier alu ayant servi à emballer les tartines des écrivains voyageurs sous les tropiques (ceux qui écrivent ici pour être lus ailleurs... ceux qui n'écrivent pas pour ces « gens d'ailleurs » sur lesquels ils écrivent... ceux qui écrivent pour les « gens de chez eux » et non pas pour ces « gens d'un autre monde » dont ils racontent une existence et un destin qu'ils ne partagent pas) et des experts-rebouteux, bons apôtres et surveillants généraux de communauté internationale des biens-pensants éclairés par les philosophes New Wave du XXIe siècle (touristes tropicaux de la Mission des Nations Unies au Luabongo, défenseurs des droits de l'homme ou bons apôtres du FMI, de la Banque mondiale ou de l'Union européenne ayant sans doute à se reposer de leurs chagrins repus) et de s'écorcher les lèvres en léchant les couvercles de boîtes de sardines, les cannettes de bière défoncées ou les boîtes de corned-beef éventrées. Un jour, à la fin de sa partie, en passe de devenir bimbim, le vieux lion décida de tenter un dernier exploit avant de se faire arracher ses toutes dernières dents qui lui faisaient de plus en plus mal et… Spllf !Sploupf ! de plonger dans l'eau tourbillonnante et d’affronter un crapuleux, un crocodile coupeur de rivières et pilleur de pirogues, mi-dragon, mi serpent de mer, réputé immortel et insubmersible, de passer un lasso autour du cou du Leviathan, de tirer l'innommable sur la rive, de bâillonner vaille que vaille le dégoûtant avec un ruban adhésif, d'entraver les pattes acérées de l'ignoble, de pendre le terrifiant à un gibet d'infamie (entouré de rubans de sécurité) et de laisser gigoter, tempêter, protester, brailler, beugler, gigoter, gigoter, gigoter pendant des heures, comme un larron en croix, jusqu'à l'épuisement... et d'achever l'immonde en le couvrant d'opprobre et de ridicule



On enchaînera les arbres pour qu'ils ne soient pas emportés par les vents. On les tiendra en laisse pour qu'ils ne prennent pas la fuite. On mettra des couches-culottes aux poules et aux lapins du jardin pour qu'ils souillent pas le gazon du bon Dieu.

Quand je meurs du typhus après avoir contracté la syphilis ou le sida, c'est ce qu'on appelle une fausse note ?

Une fois la nuit tombée et les marchands partis...
les étalages en  bois du marché de Lemba Terminus se transforment en  paillasses nuptiales.

Tout se déglingue. Des mots d'il y a quelques jours à peine sentent déjà très mauvais. Les vaches n'acceptent plus d'être prises en selfies dans un champ et refusent  de terminer leur vie dans une casserole, une assiette, un estomac, une fosse septique ou la poubelle d'un restaurant.
Tout de déglingue. Le vendeur de glaces qui fait la sortie des écoles est aussi le principal dealer du quartier. Ba jeunes filles balingi kosenga mibale mbongo mingi et d'autres
- Insalubirté kaka !
se lavent seulement après 16h.
Tout se déglingue. Les choses ne sont plus ce qu'elles étaient : les oiseaux ne savent plus où se poser, les poissons n'ont plus de port d'attache, les statues ont perdu leurs racines et les écureuils ne retrouvent plus...
- Sans doute a-t-il été abattu !
leur arbre. Il faut que je me fasse à l'idée que les dinosaures décampent et s'enfuient en caquetant, comme des poules effrayées.
Tout se déglingue. Ayant survécu aux coups de fourchette, douches froides et bastonnades de son père, ayant échappé à la hache (ou à la tronçonneuse) et au barbecue de sa mère, le petit Poucet a pris le maquis, s'est enfoncé dans la forêt et est devenu un fils indigne et un enfant marron.
Tout se déglingue. Les maîtres venus de la ville veulent empêcher les mouches de voler, les moutons de bêler, les grenouilles de croasser, les vaches de meugler, les coqs de chanter, les chiens d'aboyer et les charretiers de jurer, les corbeaux et les pigeons d'emmerder les chapeaux de brousse et les parapluies des touristes, espèce protégée, qui enfournent les sachets de chips et les cannettes de bière, cochonnent les paysages, applaudissent les brames du cerf et les feux de forêt,  filment le cul des fermières sans leur demander la permission, s'inquiètent de savoir si les murs des étables ont été plâtrés à la bouses de vache, et consentent à acheter 
- Plus chers qu'à la superette !
quelques oeufs pour peu qu'ils soient bien propres, transforment les fermes en résidences secondaires... avec connexion internet et séche-mains dans les toilettes
Tout se déglingue. La police du tyran attaque...
- Il s'agissait d'un enterrement clandestin, à caractère hautement subversif !
à l'arme lourde un convoi funéraire (comprenant une motocyclette, trois voitures et un bus) au Burundi, à Buringa, dans la province de Bubanza, près de la réserve de la Rukoko.
Tout se déglingue. Les frênes meurent, les chênes dépérissent, les hêtres sont rongés par les champignons. Une valise, attachée  à une clôture, attend désespérément le retour de son maître


Rien, personne, nulle part, à aucun moment...
C'est le bide total. Rien ne va plus. Réseau d'égouttage saturé. Cabines à haute tension foudroyées. Caves inondées. Camions éventrés. Voitures désossées. Usines laissées à l'abandon. Ecoles fermées. Bacs à sable transformés en déchetterie. Kiosques à musique entourés de terrains vagues et sous lesquels plus aucun orchestre ne se produit. Arbres déracinés. Troupeaux ensevelis sous une avalanche. Fermes aux ardoises décrochées, aux volets tombés, aux portes arrachées. Carcasses de chariots pourrissant dans l'herbe. Maisons abandonnées au bord de la grand-route ou le long du lac ou de la Wassoie, comme les cadavres que les bandes armées de Morgan, de Cobra Matata, du Colonel 106 ou du général Mwami Alexandre laissent derrière elles en se repliant et que les chiens et les maraudeurs viennent renifler avec méfiance. Plus rien ne bouge. Pas même un gecko frétillant dans une soupière ou dans mon assiette et qui me regarde, droit dans les yeux. Je n'ai même plus de rêves prémonitoires m'informant de massacres dans la ville-duché d'Expo ou de l'assassinat d'un colonel à Beni. Même les chutes de Michaël Schumacher et d'Angela Merckel, c'est dans la presse, sur internet, que je les apprends. Je ne ramasse plus rien. Que des cendres, des poussières, du menu fretin. Que des cancans et des bavardages. Ça se répète, ça se suit et ça se répète et ça se suit et ça se répète encore.

Les pauvres sont des ronces.
Même appâtés par de la nourriture, les pauvres auront des épines coupantes et ne se laisseront pas attraper facilement
Certains se blinderont dans des coquilles d’escargot et, la nuit venue, s'approcheront furtivement, avec des pinces de crabes, des écuelles empoisonnées  qui auront été déposées devant leurs trous.

Je déteste les flics et les terroristes, les patrons et les curés
Je commence par qui ?

Passager clandestin complètement saoul, drogué, pris de malaise, en crise d'épilepsie, en pleine déprime ou éperdu d'amour...
Atterrissage d'urgence sur l'aérodrome de Watsa ou de Saint-Hubert.
Un cavalier fait un soleil au dessus de son vélo dans les derniers virages de la descente vers Ambly.
Accostage en urgence ou sur l'île Vas-t'y-frotte ou sur l'île de Mbamu (dont on m'a dit qu' elles se transforment, à la nuit tombée, en coupe-gorge)

Quoi faire alors pour sortir de ma déglingue et me débarrasser de la merde qui me colle au derrière : "élargir mes perspectives, m'inscrire en permanence dans une spirale positive et dynamique" (comme ils...
- Qui ça ?
- Les managers et les évangélistes !
disent dans leurs prospectus) ? Me rouler dans les orties pour soulager mes rhumatismes ? Humer du romarin pour retrouver de l'énergie ou me placer quelques feuilles de noyer dans la culotte pour apaiser les irritations de mon entrejambe ?
J'enferme les photos et les portraits de mes ancêtres (et les bustes) de mes ancêtres  dans une armoire ou un placard pour...
- Les mettre à l'abri ?
ne plus les voir

Couché sur le flanc, un poison dort... réfugié sous un parapluie pour se protéger des coups de matraque 
- Apathie ? Anhédonie ?
- Je n'en sais rien ! 
- Baisse de la conation ?
- Je n'en ai aucune idée et, d'ailleurs, je ne vois vraimentpas de quoi vous parlez et où vous voulez en venir !
- Clinophilie ?
- Je n'ai pas de commentaire à faire !
- Anorexie ? Bradyphémie ?
- Je ne me suis pas préparé à cette interpellation ! 
- Troubles de déambulation nocturne ?
- Tu me lâches avec tes questions, oh !


 





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