Diata 2 (et quelques arbres, pour aérer mon texte, reprendre mon souffle, retenir l'eau de pluie après l'orage et me donner l'occasion de respirer)

Diata ?
Une "variété" de cossettes de manioc  (détrempées, fermentées, moisies, pourries) revendues moins cher au port de Baramoto ?
Un fufu de dernière catégorie fabriqué par les glaneuses de Kingabwa à partir de déchets et d'épluchures de manioc ?


(brouillons, encore en chantier...  et ça peut encore traîner !)



Ma femme mariée approuve, s'indigne, monte au front : « Les féministes, c'est pareil ! Comme les capitalistes et comme les communistes ! Elles veulent toutes me faire bosser ! En lieu et place des champs, du marché matinal, du couvent, de la cuisine, du lavoir, de la couture et de la reproduction, elles me proposent quoi ? Des jobs de merde : hiercheuse (ou, c'est plus dans l'air du temps, de cuisinière-sac à bites et bête de somme transportant le butin des corps habillés en kaki, violeurs et pillards, et/ou le minerais de cuivre et de cobalt extrait des carrières et des mines vers leur lieu de lavage), ouvrière à la chaîne en usine, couturière dans un atelier de confection, cueilleuse-trieuse dans une plantation de thé, changeuse de draps dans un hôtel-casino-flamingo, serveuse de bières dans un bistrot, caissière ou vendeuse en magasin - Huit heures debout par jour, au minimum ! - claviste-téléphoniste, infirmière ou laborantine, traductrice en langage des signes ou (à condition d'être accorte, bien foutue et de nature sociable) hôtesse de l'air, mannequin, animatrice-présentatrice à la télé, héroïne de programmes de télé-réalité... ou même chargée des relations publiques, attachée de direction ou secrétaire particulière du Chief Executive Officer ayant rang de directrice ou même... ou encore de répondre à l'appel de la Patrie et de devenir commando de marine, pilote d'avion de chasse, démineuse, espionne ou saboteuse, sous-marinière ou commandante d'un navire de combat... Elles prétendent - Comme à Buchenwald ! - que le travail rend libre : l'épanouissement personnel par le travail aux ordres ? Voilà ce qu'elles me proposent ? Ou encore, tant qu'on y est, comme Martin Luther (pas le King, l'autre!) : le travail concourt à la gloire de Dieu en permettant aux femmes de rester écartées de la tentation ? » Ma femme mariée qui n'a consenti à m'épouser qu'à la condition
- Okééééééé, momie na nga ! Nickel ! Okidoki ! Tu veux que je mette ça par écrit ?
- Eh oui, mon colon ! Que tout ça figure dans notre contrat de mariage

expresse de pouvoir perdre son temps ou le gagner comme elle l'entend, musarder et bricoler à sa façon, ne jamais devoir faire autre chose que ce qu'elle a personnellement envie de faire, ne jamais devoir s'abrutir ou louer ses fesses, prester des services ménagers ou vendre sa force de travail à un « maître », ne jamais être mise en concurrence, ne jamais devoir obtempérer aux commandements d'un mari préféré ou d'un amant, d'un précepteur ou d'un gourou, d'un instructeur ou d'un porion, d'un féticheur ou d'un ratichon, d'un proxénète ou d'un maton... Un telle aversion pour l'obéissance aux ordres, la sujétion ou la soumission, le travail subordonné et salarié, un tel déni de la « valeur morale » du mariage ou du travail, j'ai trouvé ça faaaabuleux, jubilatoire, euphorisant. Comment ne pas m'accoupler à cette femme-là ? Comment ne pas épouser  toute sa liberté ? Comment ne pas faire équipe et jouer avec elle dans tous les films  ?

J'ai toujours eu des arbres...
... tandis que ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en location) est une féministe d'un autre genre qui revendique le droit à la paresse et considère que le travail salarié n'a jamais libéré personne
Une soulier femelle et un soulier mâle cheminaient en se disputant, chacun voulant imposer sa cadence et sa destination


Léonine rentre du marché et ameute sa marmaille :   
Tout le monde à table ! Viiite ! On dame et on ne traîne pas ! Cessez de vous manger les cheveux, de vous gratter le nez et de ronger vos ongles ! N'attendez pas que la tendre gazelle refroidisse, que son sang se gèle et que ses chairs se pétrifient ! Ouvrez grand vos gueules,  dégainez vos canines ! Arrachez, cisaillez, découpez, mâchez et avalez tout que vous pourrez ! Dépêchez-vous  avant que votre connard de père ne rentre du bistrot et qu'il ne s'approprie la part de Léon !


Il ne faisait plus noir dans un four. On y avait installé le courant.

En général les hommes aiment leurs semblables mais pas leurs différents, non ?


J'en ai marre de vivre dans un monde régi par le Tout-Puissant Marché, où tous les gens sont égaux sauf les Noirs, les Albinos, les Jaunes, les Rouges, les Sarrazins, les Cathares, les Juifs, les Femmes, les Mômes, les Vieux, les bougres et les bougresses, les anandrynes et les uraniens, les blasphémateurs, les hérétiques, les réfractaires et les opposants sans accréditation, les relapses et tous les « bâtards de sang-mêlé » : les Noirs-Rouges-Jaunes, les Bleus-Rouges-Blancs, les Jaunes-Rouges, les Blancs-Noirs, les Rouges-Noirs, les Jaunes-Blancs .
Et sauf ceux qui se salissent les mains, ceux qui chargent et déchargent les camions et remplissent les chaudières, les hiercheuses et les accrocheurs de wagons, les serre-freins, ceux qui creusent les puits, étayent les galeries, portent les blocs, les pulvérisent et les lavent, les mineurs dits artisanaux « munis de bâtons, de barres de mines, de bêches et autres tranchants » qui affrontent les corps habillés de la police des mines ou de la garde industrielle et réclament le réajustement du prix payé par l'entreprise minière utilisatrice de leurs services...
- Ce ne sont que des sous-traitants, oh ! Ce sont de simples indépendants, ce ne sont pas des ouvriers engagés par la compagnie ! Nous n'avons absolument rien à voir avec eux !  
 et qui conteste leurs droits
Sauf les pédaleurs, les transporteurs de marchandises à vélo, communément appelés « Bayanda », qui se déplacent en caravanes et sont régulièrement la cible d'attaques de bandits armés et qui souffrent généralement d’hernies et de maux de dos. 
Sauf les forçats-creuseurs et les caillouteux, enfants et femmes avec un bébé sur le dos, qui cassent et vendent des pierres et se blessent et encrassent leurs poumons dans les carrières au bord du fleuve... ou au bord du boulevard Lumumba, ramassant et compilant à coups de marteau les débris de l'ancien revêtement et installant un marché temporaire de caillasses à Kimbanseke, à la hauteur de l'arrêt Pascal... 
Sauf ceux qui crachent du sang. 
Sauf les mutilés de la guerre, des champs, des ateliers, des plantations d'hévéa ou de café, ceux qui sont tombés d'un palmier ou d'un échafaudage ou dans un puits de mine, ceux dont la main, a été happée par une scie circulaire. 
Sauf les soldats estropiés et démobilisés, les militaires retraités touchant 8.000 francs congolais par mois (8,6 dollars américains), les « déplacés internes » fuyant les conflits fonciers et miniers et passant la nuit au bord des routes, affamés, à la merci des pillards et des intempéries, les chômeurs. 
Sauf les enfants poussiéreux et crottés, mal chaussés et mal mouchés qui traînent dans les rues. 
Sauf ceux qui se nourrissent de têtes de poissons et de diata ou qui, les jours d’abondance, rongent des os de poulet (revendus en « bottes », à Kingabwa) et qui ne savent pas toujours ce qu'ils vont pouvoir manger le lendemain. 
Sauf ceux qu'on refoule du Congo-Brazzaville et qui sont entreposés au stade Cardinal Malula ou dans la cour de la maison communale de Kinshasa. Sauf ceux qui voyagent clandestinement à bord de trains de marchandises accidentés et dont on jette les cadavres non-identifiés dans des fosses communes... et tous les autres damnés de la terre.

Où se sont-ils rencontrés ? En quel mois ? De quelle saison ? De quelle année ? Dans quelles eaux ?
Dans le Grevelingen, entre les îles Goeree-Overflakkee et Schouwen-Duiveland ou le long du Brouwersdam, entre la Zélande et la Hollande méridionale ?
Sur quelles plages de sable fin ou sur quelles pelouses d'herbes folles se sont-ils reproduits ? Dans quel squat ou dans quel parking ? Qui sont-ils et à quelle espèce appartiennent-ils ?

Polygame mais pas trop : Après avoir oublié la lettre écrite à la main (pour cause d'arthrite) et les échanges téléphoniques (pour cause de surdité), abandonné le mail et délaissé Twitter (qui ne m'a pas fait bander et que je n'ai pas réussi à faire jouir), je me suis mis en ménage avec Whatsapp et Facebook. 
On verra bien ce que ça va donner !

En fait, depuis un certain temps, je n’utilise plus le mail… et  je ne lis plus mes courriels (sauf lorsque Mwana Danzé attire mon attention sur certains messages) !
 Je n’écris (presque) plus, je ne réponds (presque) plus, je ne diffuse (presque) plus,
JE TRANSFERE !!!

Je cherche, je trouve, je choisis, je transfère !
(brutement, en sabots, sans aucun commentaire)
Et pour ce faire, Whatsapp et Facebook suffisent à mon bonheur et me permettent de créer des réseaux d’informateurs (infos en tous genres, surtout "panafricanistes" + un peu de musique, quelques espiègleries zoologiques et des "pensées" de  pseudo-philosophes et "humoristes" de réseaux sociaux) et de destinataires (essentiellement des amis et correspondants de la RDC)!
Le mail ? Je ne sais même plus comment ça fonctionne, j’ai déjà oublié…

Me voilà donc passé de la littérature à "presque du journalisme" et à l'agit-prop ! On n'arrête pas le progrès ! 

Ma femme mariée, ma douce furieuse, ma tendre dure, ma décoiffée qui doit
- J'en ai ma claque !
se taper tous les jours un invalide d'à peu près tout.
Un moins voyant, un moins disant, un moins buvant, un moins mangeant (qui bouffe sa patée sur son lit, avec une cuiller, en cochonnant sa serviette ou les draps et qu'on devra bientôt autoriser à manger avec les doigts), un moins marchant (souffrant de verrues plantaires et tenant à peine sur ses jambons), un moins causant aux gens, un moins faisant les courses, un moins montant l'escalier, un trop posant de questions de première nécessité, un trop disant de mots-mouches (bleus, rouges, verts ou dorés) qui agacent les oreilles et ne remplissent pas le frigo... et un moins baisant, pressé-pressé, ne sachant pas danser la rumba, perdant le rythme et ne parvenant pas à le retrouver, ne sachant même pas être à l'écoute de sa partenaire et lui donner satisfaction...
Dois-je aussitôt m'insurger : « Comment ça, je ne suis pas un très bon coup ? Mon zizi a un goût de chiottes ? Ezangi mungwa na pili-pili ? »


ABUUU OOOO PIA ! 

On peut rêver d'un monde différent, non ?
Au Tibet, me dit-on, quand on plante une chenille, elle se transforme en champignon...
Moi, quand je fais pousser des chenilles, ce sont des coccinelles et des limaces que je récolte ! Est-ce bien normal ?

J'ai des poux et 
- Et peut-être aussi des punaises de lit, non ?
des araignées, des chimpanzés et mêmeun perroquet...


J'aime que des miroirs brouillent, trahissent, dépravent, corrompent, défigurent. J'adore les miroirs, jouer avec eux, me cacher derrière, tomber dedans ou à côté... J'aime aussi me servir d'un miroir pour éblouir les pilotes des avions en phase de décollage ou d'atterrissage. 
Si j'étais une achao. et que j'étais obligée de plaire et de sourire...  je ne me mettrais pas en vitrine mais plutôt dans un miroir. Ça me permettrait de tenir les clients à distance et de préserver un peu de mon intimité. 

Et J'aime que ma femme mariée danse, danse, danse éperdument...
- A la barre verticale ?
- devant les miroirs de l'ancien Bobongo à Ndolo et dans celui de la rue Maes

qu'elle danse et qu'elle vague ainsi d'un miroir à l'autre

Dans mes aventures de hibou à oreilles de chat, un arbre mangeur de vaches et de petites filles, un arbre qui encercle les villages et les champs sous prétexte de les protéger, un acacias aux épines pointues et peut-être maçonniques… Grrr Groarr ! un arbre-tigre, dissimulant ses bras vigoureux sous des centaines de fleurs jaunes ou roses, un arbre-voyageur, fraîchement revenu des croisades ou des colonies, tend ses pièges avec des griffes empoisonnées et des racines chercheuses, attrape une belle laitière, honnête, douce et obéissante. Et lui agrippe les pattes et l'entraîne sous ses gousses… Laisse-toi aimer, ma belle ! où il boit le lait et suce le sang de sa princesse charmante et la dévore vivante. Puis la digère. Lentement. Avec délectation. En prenant tout son temps.

...  tandis que la femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) danse, danse, danse la rumba, toute seule... 
- Avec son pied en compote, comment fait-elle ? 
devant le miroir de la salle à manger

J'aime que mea femme mariée danse devant un miroir
même si, parfois, j'ai peur de la perdre ou qu'elle se perde elle-même car il n'est pas toujours sans danger de passer d'un miroir à l'autre, d'une barque à l'autre, d'une idée à l'autre.

Comment annoncer et en quels termes expliquer à ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) que je suis sur le point de perdre la tête ? Elle s'en doute bien mais elle refuse de l'admettre
- Que tu prennes un coup de vieux, passe encore ! Que tu te transformes en mari falot et mal portant, ça peut aller ! Que tu quittes ton étable et que tu disparaisses quelque mois en Ardenne ou en Afrique, on s'y ferait ! Que tu meures subitement, ce serait de très bon goût ! Mais que tu deviennes tout simplement bimbim et que tu avales le capuchon de ton feutre ou de ton stylo à bille et que tu manges ta soupe avec une fourchette et que tu renverses le pispot dans l'escalier, ça... ce n'était pas du tout prévu dans le contrat que nous avons passé à l'époque du règne sans partage du Président-Fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution, Parti-Etat, le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga ! Me faire ça à moi ? Alors que tu avais juré de ne jamais m'abandonner ! Reprends-toi et cherche plutôt à me faire rire ! J'en ai ma claque ! Je n'en peux plus ! J'en ai marrrrre !
- Bimbim, bimbim... il ne faut rien exagérer ! Ce n'est pas parce que des fois j'fais des choses que j'contrôle pas  et que j'ai mis mon dentier à l'envers, que je me suis brossé les dents avec l'oestrogel de ma belle-mère et que je me suis shampooiné les cheveux avec la lotion pour la peau de la locataire du 1
er étage...
- Tu n'as pas le droit de me faire supporter ça ! Fais quelque chose ! Ne bave plus ! Prends au moins une cuiller pour manger ta soupe !
elle refuse de l'admettre
-
Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?
ou bien...
- Tu n'as pas le droit de me faire supporter ça ! Prends au moins une cuillère !
elle refuse de l'admettre
-
Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?
ou bien...
- Tu n'as pas le droit de me faire supporter ça ! Prends une cuillère !
elle refuse de l'admettre
-
Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?
ou bien...
- Tu n'as pas le droit de me faire supporter ça ! Prends une cuillère !
elle refuse d'admettre que je n'aie plus envie de voir du monde, de me promener au bord du fleuve Luabongo ou dans la forêt de Soignes, de faire des courses dans un Delhaize sans approvisionnements et vidé de ses clients, de me mettre en colère, d'aller voir mes docteurs et de prendre leurs médicaments, de jouer au scrabble avec elle, de rien.
Et quand elle est
-
Qu'est-ce qu'on va faire de to, Douchkei ? Qui va s'occuper de moi ? Tu n'as pas le droit de me faire ça ! Tu ne peux pas m'obliger à supporter ça !
- Arrête mon amour, salope !
- Tu voudrais sans doute que je me taise ou que je baisse d'un ton ? Jamais ! Et je te le dis carrément : si tu te continues à te laisser aller, je vais t'envoyer chez les Van Oo ! Il faudra bien que tu apprennes alors à repousser les assauts d’une marquise de Brinvilliers en pleine forme et de débagouler dans un haricot et à pisser dans un urinal ! Et pas l'inverse, voyons !
s'
inquiète, ma femme mariée, ma douce amère a plutôt tendance à devenir mauvaise et à me crier dessus !

Mes chimpanzés adorent se bagarrer, crient, gesticulent, agitent les bras dans tous les sens mais pas dans l'eau ! Jamais ! Ils détestent nager et ne supportent pas le crawl !
J'ai tellement de poux dans la tête que parfois on voit mes cheveux bouger. Ils ne volent pas, ne sautent pas, ne dansent pas mais...
- A cette vitesse, ils ont vite fait le tour de ma tête !
se déplacent rapidement à environ 20 cm la minute (avec une vitesse de pointe du 26 cm/minute). Ils ne sont pas contagieux mais apprécient les contacts humains et particulièrement les tête à tête.

C'est dur la vie d'un arbre, en plein montagne, pendant les mois d'hiver, sans même un mur pour s'abriter.
La vie d'un poisson aussi est dure, en pleine mer, par tous les temps, sans même un arbre derrière lequel se cacher

J'ai aussi, dans mon bureau, un perroquet vert-rouge qui se cache derrière sa queue, fait de la balançoire à l'envers sur un trapèze et me donne des coups de tête quand je sors de ma torpeur et me relève sans prévenir... 

... tandis que ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) n'a jamais voulu bosser comme cambiste à Kintambo-Magasin ou comme vendeuse de pain UPAK au croisement des avenues Saïo et Kasa-Vubu ou comme vendeuse au détail de poisson fumé au Grand marché ou comme vendeuse de friperie sur l'avenue Ruakadingi ou comme vendeuse de beignets sur Kimwenza à Yolo ou comme vendeuse de brochettes devant une boîte de nuit de Kauka City (alias Brooklyn) 
Et n'a jamais entrepris, courageusement, de long et épuisant voyage..
- Assise sur un sac de manioc  !
tout en haut d'un camion (transportant des planches, des sacs de braises, des régimes de bananes et différents autres produits vivriers)
ou sur le pousseur d'un radeau de grumes descendant le fleuve Congo

Je  n'ai pas...
- C'est un zona !
de punaises de lit qui me couturent la fesse et la jambe droites

Sauf dans la plupart des cas...
- Depuis qu'elle est grand-mère, la femme mariée que tout le monde convoite ne me fait plus l'amour ! Elle ne me caresse même plus, refuse que je la touche sous prétexte que j'ai les mains froides et ne supporte pas non plus que je me tripote ! Je fais quoi de mes vitamines en trop ?
je ne suis jamais d'accord avec elle ! 
Oserai-je me mettre au-dessus de ma condition de prince charmant et
- Je fais quoi maintenant ? Néphopathe en phase terminale, je n'ai même plus le droit d'évacuer (aimer, faire l'amour, éjaculer, jouir) ? Je peux seulement me faire enculer ?
- Ne compte pas sur moi, mon coco !
lui apporterai-je la contradiction ?  
Décidément, les fétiches de ma femme mariée que tout le monde convoite... 
- Elle prie où ça ? Elle couche avec qui ?
sont très puissants, ohooh ! 
Revenons à notre femme mariée. il faut à présent que je trouve des mots dignes et congrus et que je dise à ma tomate verte de Valencia, à ma pata negra al horno aux saveurs de sous-bois, combien elle va me manquer alors même que j'aurai failli à toutes mes obligations contractuelles et qu'elle m'aura viré..
Déjà, elle m'agresse, avec énergie : « Tu m'as volé 40 ans de ma vie, branleur ! » Je me défends, oh ! avec indignation : « On a fait le coup ensemble, non ? »

A l’angle de la rue de la Croix et de la chaussée d’Awel. Mwana Danzé se jette sur la piste de danse. Elle enlève ses chaussures, se trémousse et se contorsionne, me met la main à la braguette et
me sonde et
- Si je te pince le testicule gauche, c’est que je veux un garçon, non ? Tu peux t'arranger pour m’en fabriquer un ! Tu as ce qu'il faut pour ça ? Sinon je prends quelqu’un d’autre !
tâte mes intentions, évalue
- Comment partent vos flèches, jeune homme ?
- D'abord, très rapidement, maîtresse! Mais ensuite, peu à peu, elles fatiguent !
mes capacités et mon sens de la répartie, grimaceTandis qu’en bord de piste, obscène comme une manne à repassage débordant de toutes parts, assis sur un tabouret de bar, un éléphant dit la messe au comptoir et se masturbe avec sa trompe...
On peut rire ?

Mwana Danzé se jette sur la piste de danse du Buja, comme on faisait « dans le temps »... A cette époque, une ou deux fois (ou deux ou trois fois) par semaine, on se dirigeait, ma femme mariée et moi, à partir de 19 heures, vers Saint-Boniface, côté cul (le bistrot du coin y avait installé une terrasse pirate, entre-temps « régularisée », avec des parasols noirs, flamboyants comme des catafalques). Et nous avions, elle et moi, des ambitions très précises : boire quelques grandes bouteilles de Mongonzo à Ekeseni, à la santé de Ma Betty, de Francky (le boss du New Pacific, à Saint-Josse), de l'ancien
- A qui je n'ose même plus demander comment il s'appelle !
patron du Makutano (l’ex-bistrot préféré de Hans Samyn et de Jamal Tahtah, rue de Liedekerke), d'Ambo, de Dread Litoko et d'Alonzo Baba...
Et quelques autres grandes bouteilles de Mongonzo au Carrefour, à la santé de Vieux Henri
- Et Hono ?
- Hono est en Hollande, chez sa sœur !
et de Jimmy (alias « Mobali ya ba Mama », alias « Diderot »), Vanwa, Junior, Justin, Costa (le fils de Gérard Kazembe), Bob Caiembe...
Et terminer la soirée, vers 2 heures du matin, à Inzia, chez Monique... ou chez Jackie la Marraine ou, quelquefois, à l'Horoscope ou au Buja qui présentait l'avantage de se trouver à proximité de la rue Maes.
Depuis lors Ekeseni et l'Horoscope ont fermé, le Carrefour a changé de propriétaire.
Les célèbres bars d'antan sont ils, comme à Kin, devenus des lieux de prière ? Inzia est toujours ouvert et fonctionne plutôt bien. Et le Buja ? Je ne sais pas, nous n'y sommes plus allés depuis tellement longtemps. Et Jackie ? C'est une institution, elle demeure, elle assure !

Et que sont devenus
le Zoeloe Bar et le Macambo à Leuven
le Welkom (et Derrol Adams !), le Petit Lénine et le Petit blanc que je fréquentais à Bruzout lorsque je travaillais à enrichir ma culture artistique, sociale et politique, à faire du jogging cérébral et à affirmer mon sens critique dans d'interminables discussions d'ivrognes et, comme on dit, à développer mon potentiel
Et qu'est devenue... on pouvait s'y suicider au whisky ! la White Horse Tavern, un de mes tous premiers bistrots, dans les années 1960, à Manhattan ? Et le CBGB et les assommoirs du Bowery ?
Et que sont devenus, dans la ville-duché d'Expo, le Vis-à-Vis, Alex Bar, 1 2 3 et Mama Kulutu
le Kara, la Boîte d'allumettes, le Bobongo et la Perruche bleue, Ma Elika, les Mayaza
le Kadioka, la Samba (et Isaac Musekiwa!), « chez Willy »
la boîte de nuit disco installée dans la parcelle de l'ancien hôtel Jokol et dont j'ai oublié le nom
le Self-Control et la Tempeta de Oro (et Champro Mitterrand de Monaco !)
les bars à pulque de Mexico et les bars à chicha de Cochabamba,
les bars glauques de Jemelle, de Londres et de Brighton, de Hambourg, de Berlin, de Stockholm, de Copenhague, de Marseille (et Jean-François Lanteri!), de San Francisco, de Miami, de New-Orleans, de Dakar, d'Abidjan, de Kumasi, de Ouagadougou, de Cotonou, de Lagos, de Barcelone ou de Lisbonne
le Rimbaud de la petite ville des Borquins (et Jamal et Mohamed et Kinvi !) où on vendait de la Faysanne et la Brasserie de l'Union à Saint-Gilles ?
Et que sont devenus les Brochettes de la Capitale et le Quilombo, à Mélo ? Et le Las Vegas, l'épicerie-bar de Djaba... concurrencée à présent par plusieurs autres bars depuis que le courant a été installé dans le village ?
Et qu'est devenu La Legion... rasé par les promoteurs immobiliers sans doute ! ce bar de père en fils, Toni et Toni (avec, parfois, le fantôme d'une très vieille mère, tout en noir, qui s'agitait à l'arrière-plan, du côté des sacs-poubelles et des casiers de bière vides) de San Peraltes de quelque chose, à Ibiza, où de mauvais peintres, beatniks pour touristes, faisaient semblant d'être désargentés de façon à pouvoir y abandonner... et y exposer ainsi, gratuitement, mais pour quasiment personne... leur croûtes peintes au concentré de tomates, à la moutarde abstraite et à la sauce anglaise non-figurative... et même une nature morte... garde bien la pose, connasse ! et ne cligne pas des yeux ! représentant une jeune femme à l'agonie ?
Et que suis-je à présent devenu... nga mawa vraiment ! depuis que nous ne pouvons plus boire, à deux, nos dix grandes bouteilles de Mongonzo... plus celles que Vieux Henri nous offrait ! ou Bob Caïembe ! et même Jimmy lorsqu'il avait des sous ! par soirée et que j'ai décidé de ne plus sortir dans les bistrot... pour y faire quoi, regarder les gens boire et se péter le gueule, les regarder se prendre une belle biture et rester sur le quai comme un kimbanguiste, les regarder me parler ?

Je porte un chapeau à l’ancienne pour pouvoir y porter la main au passage d'un maître craint et l'ôter quand  il consent à m'adresser la parole ou le soulever au passage d'un curé ou d'un corbillard ?
Ou pour y accrocher une plume de tueur de faisans et des galons ou des étoiles de commandant d'une bande armée ? 

Ana, ma femme mariée, ma référence, mon arbre... que je ne cesse de questionner  et auquel je ne cessede me pendre (et elle le supporte de moins en moins):
e m'en vais donc lui balancer... piouuu ! piouuuu ! piouuu ! piouuu ! toute une batterie de nouvelles questions de première nécessité qui vont la déstabiliser... faire jouer mes orgues de Staline

Dis-moi, ma toute belle, avec quelle sauce peut-on manger les margouillats et pourquoi se pend-on au grenier plus à l'aisément qu'à la cave et si la Mère Michel, l'amie de Pierrot...
celle qui avait perdu son chat, celle dont la chandelle était morte...  sont une seule et même personne ? Et si les célèbres aventurières, courtisanes , perruchardes et favorites de toutes époques n'ont pas été pas aussi, en leur temps et à leur manière, non seulement les maîtresses d'un ou l'autre satrape vieillissant qu'elles « éclairaient de leur jeunesse, de leur esprit et de leur gaîté » mais aussi des héroïnes libertaires et féministes... refusant de devenir des « bonnes sœurs » du Bon Secours ou des « Mamelo », de s'établir comme vivandières, cantinières ou blanchisseuses de la Grande Armée de Napoléon, nourrices ou bonnes d'enfants, « pages 4 » d'un livret d'identité ou « rideau ya ndako »... réfractaires aux travaux des champs, de la mine, de l'usine, du bureau et du ménage... n'ayant obstinément pas vocation à devenir des pondeuses de chiards et à garnir le tableau de chasse ou l'arbre à bâtardises de l'un ou l'autre mâle, ni à se faire laitière et vendeuse de pot au lait au marché de la place Flagey, éleveuse de poules ou de lapins, de chèvres ou de cochons, d'autruches ou de kangourous  : Agnès Sorel (alias la châtelaine de Loches, « protectrice des arts »), Marion Delorme (maîtresse du cardinal de Richelieu), Ninon de Lenclos (déviergée par le cardinal de Richelieu qui fût son premier amant, dixit Voltaire… Cot Cot Codeeet ! lequel, à 11 ans, faillit bien être le dernier coup de cœur de la belle courtisane… laquelle, à près de 85 ans, lui offrit des livres édifiants comme un prêtre catholique offre des images pieuses à de jeunes et jolis garçons), Madame de Maintenon (née Françoise d’Aubigné et veuve Scarron, amante de Marion et
- On dit, on raconte...
- Même pas vrai !
- Balobi…
- Lokuta monene ! D'où tu sors ça ? Radio Okapi ? Le Phare ? La Voix des Sans Voix ? Ozali monoko mabe ! Va te laver la bouche avec de la Javel ! Ozali mutu ya songi-songi, vraiment !

de Ninon et confidente de Marie-Thérèse d’Autriche et bonne copine de la marquise de Montespan, une pondeuse dont elle éleva tout le poulailler pour bien se faire voir et côcher par le coq royal), Jeanne-Antoinette Poisson (alias la marquise de Pompadour, favorite de Louis XV et « protectrice » des Encyclopédistes et de l'Esprit des Lois... et dont le sein aurait servi à mouler la première coupe de champagne), Jeanne Bécu de Cantigny (dite Mademoiselle de Vaubernier, devenue par son mariage comtesse du Barry), Lola Montes (de son vrai nom Marie Dolores Eliza Rosanna Gilbert), Lucie Émilie Delabigne (dite Valtesse de La Bigne), Anne-Marie Chassaigne (dite Liane de Pougy, épouse du lieutenant de vaisseau Henri Pourpe puis, par son second mariage, princesse Ghika) et sa grande rivale Agustina Otero Iglesias (dite Caroline Otero, dite La Belle Otero... qui séduisit Colette et Léopold Deux), Émilie André (dite Émilienne d'Alençon... qui s'attacha également les services de Léopold Deux), Céleste Mogador (de son vrai nom Élisabeth-Céleste Veinard puis comtesse de Chabrillan... qui officia comme infirmière pendant le Commune de Paris), Cléopâtre-Diane de Mérode (dite Cléo de Mérode... qui reçut les hommages de Léopold Deux), Blanche Delacroix (devenue baronne de Vaughan après son mariage morganatique avec Léopold Deux... lequel mourût
- Est-il mort dans les bras d'une épouse soumise ayant généreusement fait don de son corps onctueux à la Nation... et qui, ce soir-là, rendait héroïquement des services particuliers au Haut-Hiérarque de l’État indépendant du Luabongo (et du Royaume de Jupiler) ?
- Mais non !
- A-t-il été victime d'un attentat au virus d'Ebola... d'une escroquerie en ligne, d'un piratage de son compte Paypal ou de la chute de la maison BNP-Paribas, Fortis ou Société Générale ?
- Meeeuuunon !
- De quoi est-il mort alors ? A-t-il été empoisonné par un enfant illégitime né d'une liaison secrète ? A-t-on découvert les restes d'une hostie pourrie dans la bouche de la victime ?
- Meeeeeuuuunon, p'tite chérie ! Léopold Deux est mort d'un cancer du côlon, tout simplement !
- De quoi ? Quoi ça ?
- Du côlon !
- Mama na nga ! No me digas...

cinq jours après), Sarah Bernhardt et Marilyn Monroë, Margaretha Geertruida Zelle (alias Mata Hari), Kiki de Montparnasse, Hélène la reine boiteuse de la Perruche bleue, protégée et associée de Gérard Kazembe, qui se flattait de pouvoir accueillir et satisfaire trois amants à la fois dans son lit (et la plupart de ses demoiselles d'honneur, disciples et bientôt rivales : Albertine, Bibiche, Chérie Amba, Lipassa, Ambroisine, Charlotte, Marie-Jeanne, Pétronille, Rosa, Jackie, Marie de Barumbu), Carla Bruni et Ana Lanzas ?
- Tu m'paieras ça, connard ! Même pas drôle ! Je suis supposée rire ? (Je vais le tuer !) T'es nul  à chier !
- M'enfin, p'tite chérie, t'as perdu mon sens de l'humour ? Ne suis-je pas ton mari préféré ?
- Ton sens de l'humour et ton mari préféré ? Tu peux t'les foutre où j'pense, si tu vois c'que j'veux dire !

Dis-moi aussi, ma tomate verte de Valencia, avec quel ruban adhésif Fabre d'Eglantine... en basket et en survêtement, fraîchement décapité, très agité, très angoissé, ayant échappé aux mains de son bourreau, courant dans tous les sens autour de la guillotine comme un canard dont on vient de trancher le cou, ramassant sa tête hoquetante et tressautante tombée dans la corbeille en osier... avec quel ruban adhésif, quelles sangles, quelles courroies, quelles bretelles Fabre d'Eglantine pourra-t-il, dans une précipitation extrême et alors que le sang coule de toutes parts, fixer bien solidement sa hure, son melon, sa betterave ou son ballon de rugby au porte-bagages d'un zémidjan de Bè Klikamé ou de la motorette d'un livreur de pizzas de la République de la Gombe (alias Washington DC) ou du bas de la chaussée d'Awel (à l'angle de la rue de Vergnies et de la rue du Couloir, In Koli Jean Bofane filmant toute la scène depuis une fenêtre de son ancien amour-appartement de la rue de Vergnies) et foncer sans plus attendre jusqu'à l'hôpital général de référence le plus proche, C.H.U. Tokoin (rebaptisé Sylvanus Olympio depuis un an, au nom du pluralisme et de la Nouvelle Démocratie « à la sauce royale » 
: bœuf, crabe, crevettes et poisson fumé mélangés), Saint-Pierre ou ex-Mama Yemo ? Et dis-moi également si un décapité peut encore être pendu ? Et de quelles différentes autres manières qu'à l'ordinaire ? Et s'il vaut mieux passer le noeud coulant aux pieds ou aux mains du saucisson, autour de sa taille ou en-dessous de ses épaules ?
- Connard !
Et si les questions de première nécessité, quand on leur coupe la tête, ça repousse combien de temps après ? Et si les tortues sont des marsupiaux ? Et combien de balles une joueuse de tennis peut-elle cacher dans sa petite culotte?
- Connard !
Et dis-moi aussi, ma puce, à ton avis, où vaut-il mieux installer notre élevage de volaille  : à la cave ou au grenier, au bureau ou dans la salle de bain ? Et s'il faut éviter de donner de la viande aux poules pour qu'elles ne deviennent pas trop agressives ? Et même des scorpions qui ressemblent à des croissants ? Et même des vers de terre, coupés en deux, trois ou quatre à coups de bêche, pour que tout le monde ait sa part ? Et si la chair d'un cancrelat, c'est de la viande aussi ?
- Connard !
Et dis-moi encore, ma référence,
à quel endroit de son corps, très précisément, se situent la poitrine, la taille et le bas-ventre d'un serpent qui ne manquera pas d'avaler tous nos poussins… et où, très précisément, commence sa queue ?
- Connard ! Même pas drôle !
Et dis-moi enfin quelle est la portée d'un « e muet » (dont chacun sait qu'il ne fait pas beaucoup de bruit) crié par un poussin... qu'un serpent chasse dans l'escalier, poursuit dans les toilettes et se prépare à engloutir... et si cet ultrason est en mesure d'aller très loin tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii la mère pondeuse... et si le coq tapageur qui prétend assurer la défense de toute la communauté abandonnera son verre de gros rouge sur le zinc d'un bistrot d'un film français des années 50 et... likambo nini, petit ? se précipitera au secours du petiiiit ... Et
à quelle hauteur du cou, très précisément, guillotine-t-on les girafes coupables d'avoir oublié de ramoner la cheminée du crématorium ?
- Connard !
Et avec l'écorce de quel arbre on fabrique les cache-sexe ? Et si cette même écorce permet aussi de lutter contre les céphalées ? Et si
la crémation de cercueils en bois peints ou vernis peut provoquer des feux de cheminée ?Et comment faire pour ressusciter plus longtemps ? Et s'il vaut mieux se faire enterrer dans une barrique de whisky à Edimbourg ou dans un cercueil en Eternit à Milan ? Et si on peut choisir la crémation sans être obligé d'acheter une urne et à quel prix ? Et si les autruches portent des baskets à hauts talons pour pouvoir courir à quelle vitesse et pendant combien de temps ? Et si elles parviennent, sans avaler de travers, à se soustraire à la fureur d'un Odyssée qui venait de se faire voler des crêpes au gingembre ? Et par où, sinon par le pot d'échappement, soigner un malade qui a pris l'habitude de croquer et d'avaler les thermomètres pour contrarier les contrôles sanitaires des flics du virus d'Ebola ?
- Connard !
Et pourquoi les chèvres et les moutons ne traversent-ils pas volontiers les fleuves à la nage et préfèrent-ils emprunter des pirogues à moteur dont les tarifs sont parfois très élevés ? Et s'il arrive que des crocodiles impatients ou des hippopotames coléreux, dérangés pendant leur sommeil, engloutissent des pirogues (et même, dit-on, la baleinière « Glorifie ton Seigneur 2 », sur la rivière Nsuni, dans la baronnie de Mushi) comme un ogre croque des sandwiches fourrés aux petites filles ou aux petits garçons dans une camionnette délabrée stationnant aux abords d'un zoning industriel... Mhmmh Mhmmhmmh ! Egorgés avec respect, les enfants bien élevés et bien nourris donnent une viande de toute première qualité ! des pirogues farcies aux femmes commerçantes ou maraîchères, aux « bana mamelo » et aux « bana mupe » qui se rendent à l'école, aux corps habillés en bleu ou en kaki et aux pasteurs qui prétendent voyager sans payer, aux paysans qui vont au marché avec leurs chèvres, moutons ou cochons ? Et si les crocodiles n'ont qu'une seule bosse tandis que les alligators en auraient deux ?
- Connard !
Et comment faire pour remettre la clef sous la paillasson une fois qu'on s'est bien caché à l'intérieur d'une armoire, dans un corridor peu fréquenté, au sous-sol d'un hôtel particulier ? Et combien faut-il de fourmis rouges pour transporter la dépouille mortelle d'un ver de terre de dix centimètres de long sur une distance d'environ trois mètres cinquante ? Et si ça dépend de la vitesse du convoi  ? Et pourquoi, dans les morgues, les pieds des morts sont-ils habituellement déchaussés : on s'est assuré qu'ils ne cachaient pas de grosses coupures (pliées menu) entre leurs orteils, on leur a piqué leurs chaussures, il fallait attacher un certificat de conformité à un de leur gros orteils ? Et s'il est bien vrai que les pieds des morts s'allonnnngent indéfiniment quand ils dorment ?
- Connard ! N'importe quoi !
Et si les vaches du « commissaire » portent des guêtres de cuir pour se protéger des morsures de serpents ou si les serpents préfèrent s'entendre avec vaches du « commissaire » de façon à pouvoir venir, la nuit, en cachette des gardiens, leur téter les seins pendant qu'elles somnolent ? Et comment tuer du homard sans le faire trop souffrir ? Et si la crucifixion est moins douloureuse et plus infamante que la cigüe ou la lapidation ? Et à qui s'adresse le caquetage d'une poule qui vient de pondre : à son maquereau, à l'épervier, au rat, ou au serpent ?
- Connard !
Et des questions d'histoire (au sens très large) aussi :
Pourquoi le capitaine Francis Blake dont chacun sait qu'il travaillait pour les « services » de Sa Majesté la Reine d'Angleterre, n'a-t-il jamais, contrairement au général*** été élevé à un grade supérieur ? Serait-ce à cause de relations supposées particulières qu'il entretenait... By Jove ! avec le professeur Mortimer ? Ou avec un caporal-ordonnance-chauffeur et confident qui conduisait habituellement sa voiture ? Marlène Dietrich, Frankin D. Roosevelt, Tenessee Williams, Rita Hayworth, le professeur Choron et Monsieur Choc ont-ils changé d'addiction et sont-ils passés à la pipe à eau ou à la cigarette électronique ? Et s'il est bien vrai que Koffi Olomide, se fait appeler Vieux Ebola... Oh! Celui-là même qui couchait avec la femme de King Kester Emeneya tandis qu'Aminda Shatur plaquait Jean-Bedel Mpiana pour un diamantaire ? Et s'il est avéré que la sainte Hélène, trompant allègrement son mari et ses amants, était devenue la sublime succube-concubine de Faust, un alchimiste et un nécromancien allemand, un vieillard cacochyme au teint brouillé, à la goutte sous le nez et aux poches sous les yeux, un charlatan de légende ayant très mauvaise réputation (on l'accusait de se servir d'appareils dits modernes tels que des scanners, des ordinateurs, des speculums et des téléphones cellulaires sans le moindre respect des normes médicales !) dans l'intelligentsia luthérienne et humaniste du XVIe siècle ... et que cette voleuse de sperme avait réussi... Pochette-surprise ! Oh ! Petit cadeau ! à faire un enfant à son géronte libidineux et à hériter de tous ses biens ? Et si la guerre de Sécession avait opposé les Creeks du Sud aux Mohawks du Nord ? Et si Raspoutine était en droit de se prévaloir de liens de cœur et de sang avec l'actuel président de la sainte Russie ? Et si le passage de Waterloo à Sainte-Hélène ne constituait pas, en quelque sorte, une forme de promotion dès lors que, sur l'île de la belle Hélène, l'Echelle de Jacob compte 699 marches contre 226 seulement pour l'escalier de la Butte du Lion de Waterloo et 222 pour l'escalier de la Butte de Montmartre  ?
- Connard ! Même pas drôle ! Je suis toujours supposée rire ?
Et s'il y a, en Thaïlande ou ailleurs, des gens qui paient des gens pour casser du riz et pouvoir le vendre moins cher ? Et si on peut réconcilier le corbeau, le renard et la cigogne, tous affamés et conjoncturés, en les invitant tous ensemble à un barbecue de savoureuses sangsues grillées... Comme Najat Tahtah les préparait avec tellement de soin sur le balcon de son appartement quand elle habitait à Ma Campagne ? Et dis-moi encore s'il est bien vrai que les tomates vertes de Valencia rougissent à partir du cœur de la même manière que les vieilles branches pourrissent du dedans, comme des meubles ou des cercueils rongés par les termites ?
- Connard !
Et pourquoi les corps habillés en bleu tirent-ils les morts par les pieds pour les faire disparaître où alors qu'ils empoignent les vivants à bras-le-corps pour les amener où ? Et, enfin, si le retour du cul de ma femme mariée en Afrique se trouvera contrebalancé par le retour du moustique tigre en Europe, là-bas na poto ? Et si le moustique-tigre, vecteur de la dengue, de la chikungunya et de la fièvre du Nil, envahira le Royaume de Jupiler
en descendant d'un cargo mixte à Anvers ou d'un avion-cargo à Ostende ou à Liège-Bierset ? Et s'il tentera de s'implanter durablement dans la ville-région de Bruzout ? en se planquant dans les eaux stagnantes de dépôts de pneus importés d'Amérique du Sud ou dans une boutique de chaussures à haut talons d'occasion ou dans les réserves de magasins d'alimentation asiatiques ou africains ?
- Connard de chez connard !
- Pas d'embrouille, petite chérie ! Si je dérange, je retire mes questions et je les pose ailleurs ?
- C'est ça ! Et qui va vouloir t'entendre ? Tu es nul à chier ! (Je vais le tuer !) N'importe quoi ! T'es qu'une grosse
brêle !



Les questions de première nécessité, quand on leur coupe la tête, ça repousse toute de suite après ?


Depuis toujours, à 23 ans près, nous avions, nous avons et nous aurons...
- Cela ne va pas durer indéfiniment ?
le même âge.


Tous les hommes sont des porcs ? On les tient par l'anneau qu'on leur met dans le nez ?


L'arbre à ours.
Un ours chassant le wapiti dans l'ouest du Canada a été sérieusement blessé par un énergumène armé d'un long couteau qui n'a pas hésité à grimper à l'arbre où l'ours s'était réfugié. 
L'ours s'est défendu et a réussi à mettre en fuite l'énergumène.
Souffrant de blessures importantes, l'ours est descendu de son arbre et s'est enfoncé dans la forêt à la recherche d'un abri sûr et de plantes médicinales...
... tandis que ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) n'a jamais dû se réfugier à Yolo Nord, à Mombele ou à N'djili pour échapper aux agents des "services" lancés à sa poursuite et n'a pas non plus été embarquée de force à bord d'une 4x4 aux vitre fumées qui faisait des tours dans le quartier, depuis le matin, et
- Mwana masi moko, kombo na ye Ana, soki Nana, soki Muka, soki Mwana Danzé, boyebi ye te ?
dont le conducteur et les occupants interpellaient des gens et leur posaient trop de questions.

Ma femme mariée est
-
C'est moi-même qui sais ce que je suis !
-
Peace and love, petite chérie, balle à terre, j’te tire pas un penalty dans la lucarne ! J'te fais juste une passe ! Pas un ballon vicelard, une passe en or !
- Allons donc ! Et je vais croire ça ! N'oublie pas de te couper les poils du nez !
un chat-tigre. Ma femme mariée est belle
- Comme un coeur ?
- Jamais ! Un cœur, c'est moche, c'est dégueulasse, ça pisse du sang de partout !
comme les premiers jours du printemps et de la Révolution française. Belle et joyeuse comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789  ! Ma femme mariée n'a pas les yeux baissés, la bouche cousue, les épaules tombantes et les pieds bots. Elle est, eeeeeh ! un haret qui bondit et surgit hors d'un placard, d'une l'armoire ou d'une manne à linge et qu'aucun chasseur de fauves ne parviendra jamais à attraper.
Ma femme mariée est aussi une renarde japonaise... Kitsou ! Konkon ! et je pourrais bien être son corbeau… Gaak Gaak ! celui qui lui écrit des chansons de geste et des livres anonymes. Ahri et Tiécelin, cela pourrait faire une belle équipe et une très belle fable aussi, non ? Une renarde qui ne correspond cependant pas au modèle de goupil dont je raconte les mésaventures dans le premier mouvement de mon concert-party. Ahri, ma renarde... Kitsou ! Konkon ! en effet, possède encore toutes ses dents, bien pointues, bien mordantes et elle s'en sert à merveille pour saisir ses proies à la gorge, les agripper, les entraîner dans les fourrés, les croquer et... Kitsou ! Konkon ! leur sucer la moëlle des os…

Ma femme mariée est mon ensorceleuse. Je l'ai retrouvée, en pleine nuit, endormie sur le canapé du salon, dans la maison que je louais sur Kanda-Kanda (côté ya Kasa-Vubu), alors qu'elle était censée dormir chez sa maman, près du camp Tshatshi à Ngaliema et que toutes les portes et fenêtres de la maison étaient hermétiquement fermées. Elle m'a
- Viens, on va faire un tour en autos tamponneuses !
fait évader d'un hôpital psychiatrique situé en pleine forêt et dont personne ne s'en échappait jamais.
Ma femme mariée ne porte pas la guimpe qui est le signe des femmes épousées. Elle n'est pas très demandée dans les meilleurs salons. Elle n'est pas une Madame à qui on a appris à ne jamais sortir le tête nue, à ne jamais fumer en rue, à ne jamais fréquenter les cafés, à ne jamais traverser un parc seule, à ne jamais entrer dans la maison d'un inconnu
Ma femme mariée n'est pas non plus une Madame qui, tous les soirs, à partir de 19 heures accepte de se faire battre et forcer par un mari, huuuurle et supplie son bonhomme de la frapper et de la violer moins fort... sinon les voisins vont nous entendre ! et qui descend ensuite, tous les matins, montrer ses bleus à la voisine du dessous et qui est divorcée et qui est au chômage et qui s'occupe à la consoler et qui veut touuuut savoir.
Ma femme mariée n'est pas une Madame, ni une femme battue, ni une femme repentie.
Madame est un nom de femme matée. Madame est un nom de vache à lait ou de jument de selle ou de trait, broutant l'herbe des plates-bandes, des cimetières, des terrains...
- Le terrain Kamina de Yolo, dans le bourg de Kalamu, le terrain municipal du bourg de Bandalungwa, la « pelouse » du stade Cardinal Malula dans le bourg de Kinshasa, Douchka ?
- L'herbe se fait plutôt rare sur ces terrains-là et les chevaux y sont, de toute façon, introuvables !

de foot et même... ce sont des audaces qu'on se permet parfois dans les meilleures familles de ruminants ! des champs d'orties... en compagnie des chèvres et des moutons, en attendant les ordres supérieurs.

Depuis toujours, j'ai eu des arbres.
Avant, en pleine ringardise, à Nassogne...
- Où les femmes "en cheveux" (en ce temps-là) étaient considérées comme des femmes de mauvaise vie ! Ou des sorcières ou des épouses dévergondées !
je voulais devenir garde forestier et j’aimais faire la sieste à l'ombre d'un arbre que je choisissais et avec lequel je m'entendais bien ou m'asseoir dans la fourche d'un pommier et d'en croquer les fruits
Il y avait des arbres de tous les genres dans ma forêt d'avant: l'arbre à balançoires, l'arbre à petites boules rouges empoisonnées, l'arbre garni de mousses, l'arbre à houx, l'arbre à galles et à verrues, l'arbre à plantes grimpantes et l’arbre sur lequel les araignées faisaient sécher leurs toiles, l'arbre à grelots, l'arbre à fourches à trois dents, l'arbre à branches mortes qui agitait des tentacules empoisonnées pour tenir ses prédateurs à distance, l'arbre à attacher les vaches et les chevaux, l'arbre à grimper jusque tout en haut pour voir si le ciel était à l'orage, l'arbre à cachettes secrètes et à secrets cachés, l'arbre à rendez-vous, l'arbre à cigales, l'arbre à bocaux de fruits, l'arbre à papillons, l'arbre à écureuils, l'arbre qui poussait dans les corniches, entrait par la tabatière et grandissait dans les combles...
- Et l'arbre (un tilleul) qui servait de potence aux seigneurs de l'endroit et abritait à présent des fantômes  (se faisant entendre et voir des paysans lorsque le brouillard se lèvait) !
l'arbre à mettre sa chemise à sécher dehors, l'arbre à cerfs-volants, l’arbre à cigares d’Alphonse Allais, l'arbre à bande de corneilles aigries ou à corbeau solitaire et râleur (chassant les buses de son ciel), l'arbre à têtes de poupées accrochées par les cheveux, l'arbre à fées, l'arbre à sorcières, l'arbre à chimères, l'arbre à chatons qui n'osaient pas sauter par terre et qui miaulaient au secours,
- Et ce vieil arbre (un chêne), mort de vieillesse ou foudroyé, dont les racines servaient à fabriquer des chapelets !
l'arbre à hiboux oreilles de chat, l'arbre à nids de guêpes guerrières, l'arbre des tortures et l'arbre à champignons, entouré… il ne manquait jamais personne  ! par un cercle de bolets, de cèpes, de chanterelles et de girolles
Je les visitais tous, la nuit, les uns après les autres, pendant mes aventures de hibou et je me nourrissais de leurs fruits... lorsqu'ils dormaient ou somnolaient et étaient plus faciles à attraper.
Il y avait même un arbre à histoires...

... tandis que, ni diplômée, ni creuseuse, ni maraichère, ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) n'a jamais fabriqué ni vendu des beignets et du savon à bas d'huile de palme

La dépouille mortelle retrouvée dans le fleuve était celle d'un mammifère. Suicide, accident ou fait criminel ? Un enquêteur dépêché sur place a confirmé qu'il s'agissait d'un quadrupède de sexe féminin.  Une autopsie sommaire, pratiquée sur place avec les moyens du bord (des pinces de mécanicien, une houe de jardinier et des gants de rosiériste, une moustiquaire d'apiculteur pour mettre le chirurgien à l'abri d'un essaim de mouches aussi agressives que des abeilles), n'a cependant pas permis de déterminer avec certitude si la mort résultait d'une overdose...
- Des capsons d'héroïne auraient été retrouvés dans l'estomac de l'intéressé(e)!
ou d'une obstruction intestinale...
- Des liasses de billets de banque, scellées sous vide, auraient été enfoncés dans l'anus de l'intéressé(e) !
La tête de la carcasse étant manquante, l'autopsie n'a pas non plus permis de déterminer clairement si la dépouille mortelle était celle d'une génisse, d'une humaine ou d'une ânesse.

Que je vide mes greniers ? 
A défaut d'une mémoire sans défauts, il me reste des archives ! Et même un arbre à clous, un vieux chêne où je venais accrocher mes plâtres et mes cannes, mes postiches, mes lunettes et mes dentiers, mes anciennes peaux, mes graisses superflues et mes pansements usagés (après une augmentation mammaire ou de la longueur du pénis, un remodelage du nez, de l'oreille ou des lèvres vaginales, une implantation ou une suppression de poils pubiens, une réduction de la sudation des aisselles, la transplantation d'un rein ou la greffe d'un coeur), des morceaux de tissus et des touffes de poils pour me débarrasser du passé  ! Et des monuments aux morts au pied desquels je venais régulièrement déposer mes petits cacas ...

Quand je suis devenu tout à fait gâteux,  je fais des confidences au pharmacienne et à la fleuriste mais jamais...
- Après avoir fait la queue !
au boucher, ni même au boulanger et surtout pas à la caissière d'une grande surface...

 ... tandis que ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) n'a jamais  ouvert de malewa au pied du building administratif ou de l'ex-Royal (pondu, cuisses de poulet, pieds de porcs, riz ou fufu)

Que font mes punaises de lit (ou les punaises de mon lit) pendant la journée ?
A quoi s'occupent-elles ou ne s'occupent-elles pas ? 
Elles cuvent ! 

... tandis que ma femme mariée ne s'est jamais foutue à poil devant la porte de la parcelle d'un bourgeois qui avait de nouveau, avec arrogance, renvoyé à plus tard le règlement de sa dette...
- Ce salopard ne voulait rien entendre et le prenait de haut !
ni revendiqué à haut voix, devant une foule aussitôt assemblée, la somme d'argent que ce gros ponte lui devait depuis si longtemps et dont elle avait le plus grand besoin.

Quand je suis devenu tout à fait gâteux, je tire la langue à un miroir sans tain qui m'ignore et ne me regarde même pas... et qui ne réfléchit plus que les notes d'une musique que je ne joue même pas...

... tandis que ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partagermais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) ne s'en est jamais allée, avec un enfant attaché au dos, cultiver le riz dans la zone marécageuse de Mikonga II, non loin du fleuve Congo.


Ma femme mariée, quand je suis tombé amoureux d'elle, c'est de ses yeux et de son visage que je suis tombé amoureux, de ses pommettes, de ses oreilles et de ses dents... et de sa façon de courir, de marcher et de se coiffer au gré du vent. Je n'aurais jamais pensé à lui demander si elle avait un nid d'hirondelle ou un moulin à café entre les jambes, ça m'aurait paru incongru. J'avais une envie folle de rire avec elle, de boire et de parler avec elle, de vivre à son côté, avec elle, en elle. Je voulais, tout à la fois, l'englober et me dissoudre en elle. Rien d'autre

Ma femme mariée, ce n'est pas du tout ça. Elle prône la libération des vaches de leur enclos ET de la traite à laquelle elles sont soumises. Elle prône la libération des salades, des carottes et de tous les légumes enfermés, alignés, concentrés dans de sinistres bagnes. Elle leur ouvre la barrière et les disperse
- Allez vous promener partout ailleurs !
dans la nature en compagnie des orties, des pissenlits, de l'oseille sauvage, de l'épinard sauvage, de la langue de bœuf et de la barbe à bouc.
Ma femme mariée n'a jamais été une madame. Elle ne sursaute pas d'effroi lorsque le téléphone se met à sonner en pleine nuit. Elle n'est pas du genre à passer l'aspirateur pour se détendre, à confier sa vie au Tout-Puissant Marché et à chanter des cantiques à la gloire du travail ou de la famille. Elle est toujours restée une mademoiselle, une insoumise, avec des envies d'espace, de vent, d'eau, de soleil et d'étoiles. Une sauvageonne qui met son oreille contre l'écorce d'un arbre préféré et qui assure entendre les battements de son cœur. Une irrégulière
- Ma femme mariée ne dit pas : c'est une connerie ! Elle dit plutôt : ce sont des couilles !
qui connaît tous les chemins interdits de la savane et les huttes des bûcherons-sabotiers-charbonniers et bouilleurs de cru clandestins de la forêt et prend plaisir à y découvrir les tendeurs de collets, les rebelles, les écumeurs et les fumeurs de chanvre et les consommateurs de Lotoko de Sodabi et de Supu na tolo et les potamochères ravageurs se roulant dans la poussière ou dans la boue pour se débarrasser des tiques ou des taons suceurs de sang et se protéger des coups de soleil...
Ma femme mariée est aussi une e féroce et sauvage, un animal fantastique et provençal portant le joli nom de Faramine


L'aube point. Un homme rôde dans la rue.
Satanisme, alccolisme, banditisme, terrorisme ?
A moins qu'il ne s'agisse d'un vigile de centre  commercial qui rentre à la maison après une nuit bien remplie ?
Ou du responsable de la pastorale ?


Ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) voudrait que je lui écrive des histoires drôles... alors que je n'arrive même plus à terminer mes phrases, alors même que je souuuuffre
- Je retrouve du sel au fond de mes poches, ma puce, c'est grave ? - Je ne suis pas médecin !
- Je suis bien allé à l'hosto mais il n'y avait plus de place libre qu'en pédiatrie ou en gastro
infiniment des effets indésirables de l'âge et des nombreux médicaments avec lesquels je m'empoisonne pour faire plaisir à mon généraliste, à mon cancérologue, à mon pancréatologue, à ma neurologue française... très jolie ! le docteur Zakia soki Zadia soki Zadika, à mon urologue, à mon proctologue, à ma cardiologue, à mon pneumologue, à mon stomatologue, à mon climatologue et à différents autres spécialistes du mauvais oeil, de la perte de tissus cérébral dans le lobe temporal gauche, de la vue de nez, du bras d'honneur et du coup de pied au derrière : bouffées de chaleur, violents maux de tête
- Inspirez !
maux de ventre ou crampes d'estomac, inflammation de la paroi gastrique ou duodénale, sécrétion excessive de suc gastrique, hypersalivation, palpitations cardiaques, dysfonctionnements relationnels, éjaculations précoces (incapacité de se retenir
- Inspirez et bloquez !
de ravaler son sperme comme
- Retenez votre éjaculation !
on ravale ses larmes), tremblements, fêlures, égarements, faiblesses, défaillances, confusions, avachissement des chairs, déboîtement des gouttières, bollonnements et troubles du transit, débordement des toilettes, douleurs irradiantes dans le dos, inondation de la cuisine, égouts et radiateurs se mettant à hurler tous ensemble, bourdonnements d'oreille, acouphènes, phosphènes, étourdissements, salorexie… Une addiction lourde dont souffrirait ma femme mariée ! Et qui ne figure même pas, au moment même où j'écris, sur Internet, oh ! déficit d'image de marque, privation de liberté, chute brutale de tension, accélération du pouls, fibrillation auriculaire, troubles du rythme cardiaque, sueurs froides, contraction des pupilles, détresse respiratoire, manque de souffle
- Ejaculez normalement !
enrouements, tousseries, raclages de gorge, éructations de jus de chique, raclements de pieds de chaises, troubles de la vue, varices à l'oesophage, filaires, bilharziose urinaire (ou schistosomiase), maladie de Lyme, maladie de Chagas, typhus exanthématique, éruption cutanée maculopopuleuse, verrues plantaires, crises de rire, crise de larmes, intoxication aux métaux lourds, troubles du langage, difficultés de compréhension, estompement de la norme, douleurs fantômes absolument insupportables, baisse des résultats scolaires, perte d’intérêt pour le football et le sexe, dérèglement hormonal, débalancement métabolique, décharges d'adrénaline, pluie de météorites, crises de générosité, coulées de boue, ulcérations buccales, crachats ensanglantés teintés de jus de chique, urines foncées, sudations nocturnes, largage de barils d'explosifs ou de tonneaux remplis de TNT sur les marchés de fruits et légumes et les écoles vétérinaires, station d'essence et cabinet dentaire touchés par des obus, attentat au corbillard piégé, affaissement de la chaussée, refus d'obéir aux ordres, manque d'égards pour les règles universelles de la vie en société (en vertu desquelles les déjections de nos poissons engraissent nos plantes tandis que nos plantes purifient l'eau dans laquelle vivent nos poissons), sortie des sacs-poubelles avant l'heure, circulation de transports blindés de l'Armée populaire de libération, à l'aube, sur les grandes artères de quartier de Kowloon, à Hong Kong, atteinte du système gastro-intestinal, côlon spastique, constipations, diarrhée, impaction fécale, flatulences, selles malodorantes ou décolorées, douleurs musculaires, sentiment de faiblesse générale, insuffisance rénale, vomissements, saignements du nez (et de l'anus), éruptions cutanées... tous les symptômes du virus d'Ebola ! convulsions, agitations, usage abusif de la liberté d'expression, troubles cognitifs, troubles comportementaux et addictifs chroniques, formulation d'hypothèse hasardeuses, diffusion de discours anxiogènes, atteintes à la religion et perturbation de l'ordre établi, jet de mégots dans les bénitiers, déversement de bassines d'eau de lessive sur une manifestation de catholiques intégristes, régression économique, augmentation de l'empreinte écologique, réajustement à la baisse de la pension de retrait des fonctionnaires, ralentissement du processus de la pensée, déficit intellectuel
- Inspirez et retenez votre respiration !
hameçonnage et prise de contrôle du cerveau par des agents de différents  « services » (dits secrets, spécialisés, spéciaux, de sécurité, de renseignements et d'action, de « documentation » ou de « détection » d'activités subversives ou dissidentes !), modifications durables et permanentes des structures cérébrales
- Respirez normalement !
altération des zones frontales du cerveau impliquées dans les fonctions exécutives (telles que la planification, l'organisation, le traitement et le stockage de l'information), réduction de la tolérance à la présence de crapuleux dans les rues du groupement d'Awel-Matonge (dont, rappelons-le, les habitants se font appeler les Awélés), aphasie primaire progressive, élocution difficile, état de stupeur catatonique, démarche chancelante, mobilité réduite, fonte des graisses, puanteur buccale, regard vitreux, cheveux ternes, visage boutonneux, bourrelets disgracieux, troubles de l'équilibre, maladie ya ndeke, micro-saignements dans le cerveau susceptibles de générer une forme de démence
- Et alors ?
- En pédiatrie on m'a trouvé du muguet, de l'impétigo, de la gingivite et du pieds-mains-bouche !
- Et en gastro ?
- On m'a prescrit une coloscopie !
- Excellent ! Et n'oublie pas de demander qu'on te coupe les poils du cul !
vertiges, besoin d'être au centre de l'attention d'autrui, transformation utilitaire des faits, pertes d'urine, somnolence, anémie, dépression, hyperphagie, consommation de bonbons interdits, ordre de quitter le territoire , mesures d'éloignement, hébergement carcéral, fatigue, lèpre, choléra, grippe espagnole, survenance d'un événement indésirable en milieu hospitalier : erreur dans l'administration des médicaments, chute du lit, inversion des plateaux-repas, confusion entre deux membres à opérer, maladie du légionnaire, chimiothérapie ratée, septicémie, décès du patient... que l'hôpital s'empresse de dévorer pour ne pas laisser de traces.
Et le montant des travaux à entreprendre dans l'immédiat, pour simplement éviter l'effondrement de la baraque, est très élevé.
- Pas étonnant, mon vieux chariot, si on tient compte de tout ce qu'on va... Waoooii ! te découvrir dans les affaires intérieures au moment de l'autopsie: des complots républicains, des éjaculations rentrées, une bague de mariage oxydée, quatre boutons de braguette de curé, des bouts d'allumettes et de crayons d'argent à sucer, des pépites de sel à lécher ramassés dans la forêt des Borquins et autres trésors...
- Ohooo ! Où est donc passée la compassion dont tu devrais faire preuve, ma puce, alors même que je souuuuffre infiniment ?

- Parce que tu comptes continuer à souuuuffrir infiniment comme ça longtemps, m'gamin ? Passer d'une maladie à l'autre, d'un médecin à l'autre, d'une drogue à l'autre ? Et payer tous ces guérisseurs-là qui t'ont diagnostiqué n'importe quoi ? Ta modeste pension de retraite n'y suffira jamais ! On va crever de faim à la maison ! C'est ça la retraite : se regarder le nombril, le nez, les oreilles, l'anus et l'estomac ? C'est comme ça que tu vas nourrir la famille nombreuse ?
- Obligé, mon petit cœur ! Sinon les maladiers vont me prescrire une purge, une saignée, de multiples expectorations et d'incessantes masturbations ! Ils vont aussi vouloir me faire des fétiches ! Ils sont passés maîtres dans l'art des envoûtements, ces garces-ci et ces garçons-là ! Ils ont commerce avec des empoisonneurs, des sourciers et des ensorceleuses (surtout les vraies, les meilleures, celles qui ont des cheveux en feu et un crapaud dans l'oeil) ! Ils vont vouloir me gbasser avec des gris-gris ramenés du Bénin ou de Côte d'Ivoire !J'aurai beau me cacher, s'ils font appel à l'homme de Wellin, grand expert en gbassements, je suis perdu : quel que soit l'endroit où je me cacherai, ils pourront toujours me retrouver !


Tout déconne, effectivement ! Ma femme mariée
(que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) va-t-elle quitter le toit conjugal vers 19 heures et réapparaître le lendemain à 5 heures du matin, accompagnée de la belle Malou, de Shayla, de Monique, de Moseka, de Marychelo et d'Antoinette Safu Mbakata pour récupérer ses effets ménagers ? 
Chaque jour...
- Et plusieurs fois par jour ! 
un éléphant, un tigre, un lion, un léopard, un  guépard, un puma, un renard, une hyène, un chacal, une loutre, un requin, un mérou, un brochet, un piranha, un hippopotame ou un crocodile sont tués par un homme. Faut-il pour autant abattre tous les hommes ?
L'homme est l'espèce la plus nuisible et la plus meurtrière de la planète.
Faut-il l'éradiquer ? 
A quoi peut donc servir l'espèce humaine ? Pour qui roule-t-elle ? Est-elle indispensable à quelle biodiversité ? Quel est son rôle exact dans la chaîne alimentaire de quelles autres espèces ?
Les insectes détestent les hirondelles et les lapins adorent les carottes, non ? 
Les oiseaux nicheurs aiment les vaches lorsqu'elles perdent leurs poils d'hiver et en laissent quelques touffes sur les barbelés ?


En Wallonie, dans l'ancien temps, c'étaient les iguanodons qui creusaient les galeries minières.


Pourquoi je porte des mamelons...
- A toutes fins utiles !
dont je ne me sers jamais ?

Ma femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) est une fausse propriétaire...
- Retenant son souffle, attendant que s'éteigne la minuterie
qui se cache de ses locataires tout en haut de l'escalier. 
Et qui ne descend plus prendre plus son courrier dans la boîte aux lettresq.
Et qui se retient même d'aller aux toilettes, à l'entresol. 

On se ressemblerait trop...
- Elle, me femme mariée et moi, son mari préféré !
depuis que nous avons mis nos frites dans le même cornet, nos oeufs dans le même panier, nos dés dans le même cornet ? 
 
Et ma femme mariée, qu'est-elle devenue depuis qu'elle s'est méchamment croqué le pied en dégringolant les escaliers et qu'elle les épousette, à présent, en les descendant sur son derrière quand elle est bien obligée
- Eh oui ! Je ne peux même pas faire mes besoins dans le bac du chat depuis que Lianja a déménagé en emmenant Ndoki (ni dans le bac de la douche puisqu'il n'y a pas de douche... et que la salle de bains se trouve à la cave) ! Maintenant que t'es devenu mpaka et que je commence à me casser la gueule dans l'escalier, il va falloir qu'on se trouve quelque chose de plus moderne et de moins inconfortable ! Il va falloir revendre la rue Maes !
d'aller aux toilettes ? On la néglige, mon estropiée ? On l'abandonne, mon éclopée ? On laisse ma boîteuse en rade, on ne lui téléphone plus, on ne lui rend plus visite, on oublie même de lui monter son courrier et
- Et les poubelles, qui s'en occupe ?
de lui apporter à manger dans sa chambre ? Je
- C'est comment ? Ndenge nini ?
pose la question à l'impotente et voici ce que l'infirme me répond, derekitima : «  Je remarche prudemment. Je peux me faire à manger. Je n'ai plus d'angoisse à l'idée de déféquer... mais je vais continuer encore un peu à prétendre
- Mes vacances, c'est maintenant !
que je suis handicapée, encore une petite semaine de paix. Malou, Marychelo, Najat et compagnie rôdent autour de ma tranquillité. On ne peut rien te raconter sans se retrouver dans ton tonneau et
- Et Schtonk dans ton derrière !
- Encooooooore ! Tu ne te renouvelles pas, m'gamin ! Nalembi na nga ! J'attends toujours de rire !

tu sais combien je n'aime pas ça... »
Ouais ... et si elle l'avait fait exprès, na nko ? Ou si elle tirait prétexte de sa chute dans l'escalier pour exiger la condamnation sans appel et la fermeture immédiate de la rue Maes ? Vigilance kaka !
 
Le vent retient son souffle.
Les ailes du moulin tournent à l’envers, cessent de tourner, s’immobilisent.
Les fenêtres et les portes sont obturées par des planches clouées en travers.
Sept vaches...
- Toute une bande ! Une bordée !
prennent la fuite et tombent dans le Biérau (un ruisseau encaissé, également appelé Tintia,  Mitan ou Baty des Sorcières).
Frappé de myopathie, un arbre s'avachit, son tronc lâche, ses branches deviennent  molles et les pendus s'en décrochent aisément.
Un chien d’aveugle mord la canne de son maître.  Jusqu'à l'os.
 
Aujourd’hui, devenu sénile et complètement gâteux, me déplaçant la nuit et me cachant le jour pour échapper aux flics et des braconniers, j'aime toujours faire la sieste au pied des arbres de la forêt
Mais ma forêt n'est plus tout à fait la même.
Les écorces de certains de mes anciens compagnons ont été arrachées par des vents violents. Certaines espèces ont disparu, ont été abattues ou ont été déracinées, d'autres ne sont plus de mon âge ou ne sont plus dans l'air du temps, : l'arbre à balançoires, l'arbre à petites boules rouges empoisonnées, l'arbre à grimper jusque tout en haut pour voir si le ciel est à l'orage, l'arbre à cerfs-volants, l'arbre à corneilles aigries ou à corbeaux insulteurs, l'arbre à frelons déterminés à défendre férocement leur territoire, l'arbre à têtes de poupées accrochées par les cheveux, l'arbre à fées.
D'autres espèces sont venues s'ajouter : l'arbre à pendus à l'abri duquel poussent les mandragores dans une terre fécondée par le sperme, l'urine et le sang menstruel des suppliciés, l'arbre à petits sachets de plastique noirs… ceux dont on se sert pour fabriquer les cacas Molotov ! agités et déplacés par les vents, l'arbre à truffes sous lequel dansent les rabassiers, l'arbre à fruits qui poussent dans des bocaux de verre ou des bouteilles ventrues, l'arbre étrangleur et l'arbre mangeur d'hommes, l'arbre qui pleure des larmes de sang, l'arbre d’où des serpents verts et perfides, perchés sur des branches basses, scrutent les alentours, fouettent l'air et se jetent au cou des soldats cyclistes et des chasseurs à cheval, l’arbre à karkadé, l’arbre à chenilles, l'arbre poulailler du maquis-gîte rural de Nassogne... Un goyavier ! Et c'est Chantecler, le coq-chef statutaire qui s'y installe en premier ! Sur la plus haute branche et en faisant de sa gueule ! Un arbre où tout le monde trouve à se loger aussi bien Pinte, la cheffe-poule et sa sœur, dame Copée qu'une trentaine d'autres poules ordinaires et contractuelles ! l'arbre à léopards, l'arbre dont les feuilles guérissent toutes les maladies, l'arbre où cacher des liasses de billets de banque lorsque des corps habillés en bleu ou en kaki ont installé une « barrière payante » sur la route, l'arbre à singes farceurs et voleurs de billets de banque d'autrui, l'arbre aux chèvres, l'arbre à miel, l'arbre à pain, l'arbre à saucisses, l'arbre à racines aphrodisiaques, l'arbre à vin de palme, l'arbre à fourmis magnans… 
- Celles qui sautent sans parachute et qui se laissent tomber dans le cou des gens ! 
l'arbre à tisserins, l'arbre à vœux, l'arbre à fétiches... 
Et aussi l'arbre likumo, l'arbre qui étrangle les autres arbres...
Etl'arbre réfractaire qui se cache dans une forêt de la côte Est des Etats-Unis
Aujourd'hui, je continue de les visiter, tous, les uns après les autres, pendant mes aventures de hibou oreilles de chat

Bagarre générale à l'Arche de Noël
L'âne donne un coup de sabot à la vache qui donne un coup de corne au bélier qui renverse la mangeoire et qui piétine le petit Jésus.

Les femmes qui lisent, qui écrivent,  qui dessinent, qui pensent à autre chose, qui s'expriment et ne se laissent pas interrompre, ce sont...
- Il est normal que bato lokola biso tozala zalou! disent les mecs
des sorcières !
Et les femmes qui prennent leur pied en faisant l'amour avec leur mec (ou avec leur copine), elles sont quoi ? Des dévergondées, des nymphomanes, des chaudasses ou des putains ?

Dans chaque cellule vit un chien propriétaire avec un homme esclave qui lui est tout dévoué. Il le nourrit, change ses couche-culottes, le berce, le dorlote, fait son éducation, lui apprend les bonnes manières, joue avec lui, le coiffe et le branle. Une fois par jour, au minimum, il l'attache à une laisse et le promène dans la cour et (le dimanche, s'il fait beau) dans le parc.

Il y a des pommes de terre qui n'aiment pas...
- Je ne crois pas que ça nous rende plus intelligentes !
 la musique de Mozart qu'un fermier diffuse dans leur champ

Un serpent ne ferme les yeux sur rien.  Ni personne. 
Un serpent s'introduit dans un nichoir, déjeune, prend ses aises, fait la sieste et s'endort sur le canapé du salon. Bien au chaud, bien à l'abri.

Les immigrés qui se sont introduits sur le territoire sont souvent malades, sans ressources, déshydratés et sous-alimentés. Ils sont habituellement jeunes, célibataires et en manque d'affection. Ils chaussent des baskets et ne portent pas de vêtements convenables. Il est donc essentiel, pour des raisons de salubrité publique,  de les euthanasier ou, à tout le moins, de les stériliser. Cette opération doit être menée rapidement...
- Endéans les 30 jours !
avant que ces populations errantes ne se fixent, ne sociabilisent et qu’elles ne se fassent des relations... voire des amis !
C’est essentiel pour diminuer les violences et les nuisances sonores que ces gens-là génèrent...
- Surtout lors des périodes de chaleur !
sur les plages et les places publiques, dans les parcs, les gares et les piscines publiques, pendant les réveillons, carnavals, processions et festivals de musique, à la sortie des night-clubs et des cinémas. 

 
Ma femme m'emmerde et veut fixer mon emploi du temps
- Coupe-toi les poils du nez !  Va bronzer !
Ma femme mariée, quand elle était toute petite, voulait être heureuse et elle avait tout ce qu'il fallait pour ça. Ma femme mariée ne met pas de l'ambi. Elle ne prend pas du C4, du Cypromex ou du durabolin pour se grossir le pays-bas et devenir une Ya Mado. Elle n'introduit pas dans son ADN le gène d'une méduse qui la rendrait fluorescente comme une sainte vierge de Lourdes, Banneux, Beauraing
- Ebele ya basi ! La concurrence est grande !
Fatima. Ma femme mariée n'a jamais quitté un fiancé de longue date pour s'amouracher d'un frimeur rencontré dans une discothèque.
Il lui arrive pourtant, les mauvais jours, de taper le mauvais code, de ne pas arriver à ouvrir la porte de sa journée et de se mettre à déprimer. J'y suis sans doute pour quelque chose... Ces jours-là, elle devient triste et soucieuse. Elle passe dans un autre monde où je n'ai pas ma place.

Ma femme ne m'aime plus, quand elle constate
- Tu ne m'en avais jamais parlé !
- Désolé, je croyais l'avoir fait, ma puce ! Limbisa nga ! Je puis t'assurer qu'une chose pareille ne se reproduira pluuuus !
que je suis déjà mort ou que je le serai bientôt et qu'elle s'étonne de me voir continuer d'exister sans plus de gêne que ça :
- Je ne vois pas ce qui te retient de kobwaker, de demander l'asile ailleurs ! Pourquoi tu t'accroches encore et toujours à ton existence de merde, m'gamin ? Est-ce que tu t'es seulement bien regardé ? Tu passes ton temps à consulter tes vétérinaires : ton copain généraliste, le docteur Tran Quoc Hung, ta copine neurologue française, le docteur Zakia soki Zadia soki Zadika et tous les autres... Et tu n'oublies jamais de faire tes rappels au flamingo de la petite ceinture... Tu t'accroches, quoi ! Quelle obstination ! Tu deviens grotesque ! Ce n'est pas ce qui était prévu dans notre contrat, tu m'avais promis de te retirer à temps, sans te faire remarquer, sur la pointe des pieds, le moment venu , avec élégance, aussi discrètement que possible ! Je te faisais confiance. Je te croyais bien élevé...
- D'accord, balle à terre, on se calme ! ... Ça va un peu trop vite pour moi là ! Si je te comprends bien je t'ai promis n'importe quoi : tout à la fois de ne jamais t'abandonner... et de me retirer à temps ! Oohooh ! Je devais être complètement beurré, ce jour-là ! Et, d'un autre côté, ma tomate verte de Valencia, tu t'énerves quand je parle de suicide ! Et tu m'accuses de faire du chantage, tout ça n'est pas très sérieux, non ?
- Sia ! On peut partir avec intelligence et courtoisie sans pour autant se suicider ! Il suffit simplement de mourir à temps, m'gamin ! Elégamment !
- Maaaaais mourir, ça ne se commande pas, Momie na nga. Tout ce que je puis faire de ma propre initiative, avec les moyens dont je dispose et sous mon contrôle... c'est me suicider, non ?
- Siatapata ! Ton suicide, ton suicide, ton suicide... tu en parles beaucoup trop de ton suicide, connard ! Ekomi nzembo ya sika ! T'as vraiment rien d'autre à faire ? Tu en parles, tu en parles et on ne voit jamais rien venir ! Arrête de vieillir, plutôt, m'gamin ! Ce serait déjà ça ! Fais un effort !
- Maaaaaaaais la seule façon d'arrêter de vieillir, ce serait de cesser de vivre, non ? On n'en a pas encore inventé d'autre...
Mais elle n'aime ni les mecs devenus trop vieux, ni enfants encore trop petits. Et me fait bien comprendre que je n'ai pas intérêt à devenir bimbim ou à retourner en enfance. Elle ne veut même pas faire un effort de son côté, me donner un coup de main... faire appel à ses copines empoisonneuses... qu'elles me prescrivent du pentobarbital de sodium, 15 grammes seulement, ça devrait suffire. Il y a déjà longtemps que je lui demande ça... m'aider à dévisser. En vain...
- Sia ! Et quoi encore, connard ? (Je vais le tuer !) Tu voudrais peut-être que je téléphone à mon tailleur pour qu'il vienne prendre les mesures de ton cercueil ? T'as qu'à faire un Google !
- J'ai pas l'réseau ! Et puis j'ai déjà fait ça dans le temps... maaaaaais je tombais toujours sur des sites pleurnichards, moralisateurs ou républicains animés par des curés (toujours prêts à tracer une petite croix sur le front des petites filles et des petits garçons... avec le pouce de la main avec laquelle ils viennent de se branler), des scientologues, des entreprises de pompes funèbres et même des flicards des Contributions (qui veulent vérifier si tu as payé tous tes impôts de l'année en cours : « vous êtes en règle ? »)... J'en suis à me demander s'il ne vaudrait pas mieux demander à quelqu'un d'autre de se suicider à ma place. Un spécialiste qu'on paierait à l'avance avec le risque, évidemment, qu'il ne se présente pas, au jour et à l'heure convenus, sur le lieu du sacrifice... Comment les gens font-ils... l'investissement ne doit pas être considérable ! pour mourir de rire ou de chagrin ?
- Siatapata ! Tu essaies encore de te faire remarquer, m'gamin ! Un peu d'élégance et de simplicité, ko ! Tu fais tes cartons, tu n'oublies pas de rendre tes badges d'accès et puis c'est tout !

Le pain qui passe de main en main, sa croute qu'on ne peut pas laver à la grosse brosse et au savon de Marseille... 
contiendraient moins de bactéries, virus, germes, champignons et moisissures qu'un volant de voiture ou la lunette des chiottes

Pour mourir noyé, encore faut-il ne pas savoir nager ?
Tout le monde ne meurt pas pendu dans un hangar, encore faut-il savoir faire des noeuds (ou être capable d'effectuer une recherche sur internet sur la meilleur façon d'en faire ...
Tout un art !
avec des bouts de ficelle) de pendu (et disposer d'un hangar et d'un tabouret) ?

... tandis que la femme mariée (que tout le monde convoite...
- Elle prie où ca ? Elle couche avec qui ?
- On ne touche pas !
- Elle a marché sur une mine ? Elle a ses quiproquos ?
et que jamais...
- Nulle part ! Avec personne ! Onques ! Respect !
je ne supporterais de devoir partager mais qui saura plaire à tout le monde sans jamais se mettre en vente ou en location) se déshabille,  se soulage ou enfile un maillot de bain dans un champ de maïs, derrière un arbre ou à l'abri de la portière d'une voiture.

Les arbres, comment se défendent-ils quand on les agresse ?
La pairie reflue et la forêt s'installe ? Ne serait-ce pas l'inverse ?  
Et la maladie de l'homme-arbre, c'est la maladie de l'homme qui devient arbre ou de l'arbre qui se transforme en homme ?

Je fais quoi de mes vitamines en trop ? Je m'informe ! et je fantasme sur
la petite soeur de Neymar et la mère de Jennifer Lopez
le tatouage de Jade Voltigeur (qui valut à Miss Martinique d’être disqualifiée du concours Miss France)
le décolleté de Beyoncé, les tétons de Caroline Receveur (c'est qui ?) et le soutien-gorge (qu'elle oublierait quelquefois de porter) d'Alexis Ren (c'est qui ?)
le maillot de Jade Jagardère (c'est qui ?), la cellulite de Hillary Duff (c'est qui ?) et la grossesse de Serena Williams
le magnifique fessier (après une opération de chirurgie esthétique parfaitement réussie) de Kim Glow (c'est qui ?)
le cancer de Ronnie Wood...
- C'est qui ?
- Le guitariste des Stones !

le troisième naufrage de Cristina Cordula et les grandes vacances de la reine Victoria à Nice à la fin du XIXe siècle ?

Ma femme mariée m'emmerde
- Arrête de bouder et de me tirer la gueule ! J'te dis d'aller au soleil !
- Tika nga ! Va-t'en ! Va jouer au scrabble (fumer tes clopes et boire tes bières) ! Va voir tes copines ! Va travailler au potager ! Va suivre une émission culinaire à la télé ! Va danser devant le miroir de la salle à manger ! Dois-je te rappeler à la modestie, rusée coquine ?
Elle ne m'aime pas quand je joue au mort et
- Ne critique pas ma bière et à mes clopes, branleur, tu es seulement jaloux ! Et ne touche pas non plus à mes émissions culinaires ! Ni à mes copines, ni à mon potager ! Et pas non plus (c'est de nouveau la saison, je te préviens) à mes émissions de patinage artistique !
elle s'enferme alors dans la bière, les clopes, les recette de cuisine et d'interminables parties de scrabble avec elle-même pour ne plus devoir me supporter.
- Comment ça ? Alors que tu as bien pu me supporter pendant tellement d'années ?
- C'est ça le problème, je ne peux plus !



Ma femme mariée
- Arrête de bouder, j'te dis ! T'es trop con ! Va au soleil !
- Tika nga ! Tu veux m'laisser tranquille ! Cesse de fixer mon emploi du temps ! Tu fais chier ! Tu veux bien m'foutre la paix, non ? Et aller jouer au scrabble ailleurs !

m'emmerde.
Elle n'aime pas que je sois mort : « On ne me laisse pas tomber comme ça ! Ce n'était pas prévu dans notre contrat ! Tu ne vas t'en tirer comme ça ! Ne pense pas pouvoir m'échapper ! Je ne me laisserai pas faire ! ». Elle risque gros, évidemment. En vertu de coutumes bien établies, il peut arriver, en effet, qu'on s'assure de la jeteuse de mauvais sort et qu'on arrose
- Son mari préféré a été retrouvé mort dans la chambre conjugale, tout habillé, le corps jeté en travers d'un lit en bataille ?
- Ben voyons !
- A-t-il été abattu par un rival, armé d'un fusil de calibre 12 de fabrication locale, qui lui avait fixé rendez-vous au pied d'un arbre à chenilles à haut rendement dans la forêt d'Isangi ?
- En pleine saison de ramassage ! Ça alors !

d'essence la rue Maes et qu'on y mette le feu et qu'on jette la maléfique dans le brasier, assommée avec un sac de sable ou d'un violent coup de gourdin derrière la nuque... comme on assomme un bébé-phoque ! dûment ligotée, avec ses boentjes, chouchous, complices et amants supposés. On l'a rattrapée juste à temps. Elle tentait de prendre la fuite et de se réfugier chez... et
... et ... et
... et
... et
... et même
... et
... et même chez Fiston Nasser Mwanza Mujila... et même chez Jipéji… Et alors ? Et après ? au flamingo tout neuf et bien achalandé (soki le conservatoire, soki la conserverie) Van Oo, dans l’Hôtel-Dieu de la Châtellenie d’Awel, en ce lieu même où Marie-Madeleine Dreux d’Aubray, devenue marquise de Brinvilliers, expérimentait à la demande des héritiers ou des intéressés eux-mêmes quelques nouveaux poisons capiteux de sa composition sur les résidents souffrant d’un cancer du foie ou du pancréas en stade final… et j'en oublie sûrement et ce sont certainement (puisque je ne les connais pas) les meilleurs. Et Kungu Luziamu (alias « Afro méchant » disait Judith) ? Jamais ! me dit-elle. Et Jean-Marie Lahaye (alias « Le Juge », mobali ya Amina) et Willy Mincke (alias « Patron Gin Tonic », ex-mobali ya Odette) ? Non plus. J'hésite cependant… gonogo ? à faire figurer sur cette liste trois excellents amis de ma femme mariée :
Anastase Nzeza
Jean Dehasse
Hans Samyn... parce que Jipéji… Et alors ? Et après ? le caqueteur et le râleur, le disputeur à la langue fourchue, le trop jaloux des succès d'autrui, me met en garde et tient à me faire savoir que les épouses de ces jeunes gens-là, nos bonnes copines-là Marie Tumba Mundi-là, Kabu Mwape-là ou Marta Salazar-Neumann-là sont parfois... « comment dire ? comme la femme d'un taximan qui a obligé son mari à changer de métier ? très ombrageuses... et pourraient prendre ça très mal que tu fasses figurer leurs maris respectifs sur la liste des boentjes de ta femme mariée... »
Et Jipéji de persifler encore et plus et davantage:
- Ta femme mariée avait la réputation d'être une trousseuse de pantalons, une enjôleuse, une aguicheuse ! Et ça lui a même parfois attiré des ennuis, n'oublie pas ça, Vié ba Diamba  !
- Ma femme mariée n'est pas une aguicheuse, stupid boy ! Elle est une nana qui aime plaire à tout le monde, hommes et femmes ! Certains modèles de bonnes femmes la font chier et elle se trouve bien en compagnie de certains modèles de mecs ! Et inversément ! C'est tout ! Et je suis toujours son mari préféré, qu'est-ce que tu t'imagines ! C'est toi, Jipéji, qui es une sale petite peste et un sacré fouteur de merde ! Tu as toujours été horriblement jaloux de ma femme mariée !

Couillonnades et conneries ! Bullshits ! De quoi desserrer ou débloquer le frein à main et précipiter
- Malheureusement dans le nouveau flamingo tout neuf et bien achalandé (soki le conservatoire, soki la conserverie) Van Oo de la Châtellenie d'Awel, là même où Marie-Madeleine Dreux d’Aubray, devenue marquise de Brinvilliers, expérimentait les nouvelles drogues de sa composition sur les résidents souffrant d’un cancer du poumon en stade final, il n'y a plus que des ascenseurs ? Pas même une marche à savonner ou un bout de moquette à décoller ? 
la chaise roulante de Jipéji… Et alors ? Et après ? le râleur et le caqueteur… et de sa nouvelle copine, Catherine la perverse, dans l'escalier.
Rien de semblable n'arrivera jamais évidemment. Ma femme mariée ne mourra pas assassinée dans une église au Salvador ou renversée par une voiture qui doublait un tram à l'arrêt à Bruzout ou des suites d'une mauvaise chute par le fenêtre de sa chambre du premier étage, à l'hôtel Yaba Terminus de Lagos
J'ai de puissants fétiches, en effet, qu'on se le dise. Ou, du moins, j'arrive à faire croire à tout le monde que j'en ai. Je suis un hibou oreilles de chat
- Même le corbeau insulteur a peur de moi ! Et le roué renard se méfie aussi !
et seul le soleil de la mi-journée peut me faner les ailes... On s'imagine que je bénéficie de protections élevées, à la cour de Saint-Petersbourg et au royaume de Prusse. A Beijing, à Ryad, à Cotonou, à Brasilia, à Tokyo, à Prétoria ou à Washington. Comme Diderot. On parle aussi de franc-maçonnerie... et je m'inspire de Gougoui, je laisse dire... On raconte que j'ai planté un acacias dans mon jardin et qu'il s'agit là d'un signe de reconnaissance entre initiés. Et que ce signe-là, ça ne trooooompe jamais. C'est mistik. Je laisse dire.

Ma femme mariée n'est pas née chez les békés de Martinique ni dans le quartier français de La Nouvelle-Orléans et, pourtant, elle m'emmerde, elle n'arrête pas de m'emmerder : « Je suis une personne libre. Je ne me suis pas mariée "à vie" ou "à durée indéterminée" ou "à un seul homme pour toujours", mon vieux chariot. Depuis le début, notre couple fonctionne au contrat, renouvelable
- Alors que nous vivons ensemble depuis tellement longtemps, ma louve, ma tendresse, mon catalogue, ma brocante ?
- Dans ce domaine, il n'y a pas de prescription possible, m'gamin !

ou non, avec cahier des charges, détermination des échéances et des conditions et délais d'exécution du marché : je ne te suis jamais acquise et tu dois toujours
- Tu ne m'as même pas dotée et je ne suis pas ton bien ! Je suis une personne libre et tu peux toujours me perdre !
me conquérir... et, surtout, ce n'est pas en devenant bibin, en t'accrochant à l'existence comme une morve s'accroche à tes narines ou comme un étron s'accroche à la cuvette des chiottes et en faisant du chantage déguisé au suicide que tu parviendras
- Ce qui est le plus important, je n'arrête pas de te le dire !
à me faire riiiiiiiiiiiiire »




Des moulins à vent montaient la garde sur les toits des immeubles.
Ce jour-là, ma femme mariée était épuisée et exaspérée... Je lui avais posé beaucoup de questions de première nécessité depuis le lever du jour... si bien qu'elle se montrait peu disposée à recevoir des amis à moi, un couple de croisés qui revenaient d'une mission d'évangélisation en Terre sainte avec de l'or, de la myrrhe et de l'encens...
- Avec de la drogue, des armes et des esclaves ! Avec des bananes,une vache, un troupeau de chèvres et une moto !
dans leurs bagages.


L'arbre qui marche, qui joue, qui danse et qui réfléchit
L'arbre qui pleure et qui rigole
L'arbre qui a peur et qui se met en colère
L'arbre qui...
- Une fois retrouvé, je l'enlace et ne veux plus le lâcher !
se cache dans la forêt


La terre tremble et grogne.
Un lorgnon, un chapelet en ivoire, un clavier d'ordinateur, un briquet en or, une bague de mariage,  un smartphone, des colliers et des bracelets, des billets de banque et des pièces de monnaie, un os à moëlle, des clefs de contact, un chariot de supermarché … les possédants jettent tout ce qu'ils peuvent dans la cuvette des chiottes et se dépêchent de tirer la chasse pour se tirer d'affaire
Un cheval aveugle continue de tirer un wagonnet dans une mine. 


J'ai seulement très envie de n'écrire à personne... sauf à ma femme mariée pour l'indemniser
- Tu m'as bloquée ! Je n'ai jamais eu l'occasion de trouver mieux ailleurs !
de l'avoir épousée vingt-trois ans trop tôt.
J'écris donc  à ma femme mariée, mon être humain, celle qui est là quand le reste fout le camp, celle qui donne du goût à ce qui m'arrive encore, Ana, alias Muka, alias Mwana Danzé, alias Motema Magique, alias AfricAna, alias Tantine Betena, alias Anaco, alias Jodi, alias Mèré, alias Moro, alias Merbal, alias ma puce, alias Bobonne, alias Anacoluthe (dans la vie de tous les jours, c'est l'anacoluthe qui l'emporte sur toutes les autres et particulièrement sur les constructions syntaxiques orthodoxes et rationnelles dont on dit qu'elle sont trop prétentieuses et très chiantes)...
Ana alias ma douce, ma dure, ma belle, ma moche, ma louve, ma tendresse, mon entêtée, mon catalogue, ma brocante (parce qu'on trouve de tout dans cette femme mariée, même une partie de dames en quechua avec deux Incas grognons, querelleurs et complètement bourrés, à Iquitos, en attendant le signal de départ d'un rafiot de contrebandiers à destination de Laetitia, de Tabatinga et de Benjamin Constant... et qui voulaient peut-être lui faire payer une vieille dette coloniale espagnole)... Ana, ma référence et ma préférence, mon pancréas et ma vésicule biliaire, ma révoltée : « Oooh ! Monmonmon, mamama... ça commence à bien faire ! Je ne suis le monmon ou la mama de personne ! Tu n'es pas mon propriétaire! Je n'appartiens qu'à moi-même ! Et je ne me partage pas ! Ne cherche pas à me couper en tranches et à t'emparer de moi ! N'essaie pas de me voler des parts ou je risque de te péter dans la gueule ! » Ana, alias mon tenant et mon aboutissant, ma cohérence, mon programme d'action, mon éminence grise et mon âme damnée, ma conseillère spéciale en matière de sécurité, mon « ministre » et mon contradicteur : « Oooooh ! C'est pas possible ! Tu te prends vraiment pour Mobutu ! Tu t'imagines encore que c'est toi qui commande à la rue Maes ? », mon origine de la vie et ma fin du monde, mon point de départ et ma case d'arrivée, mon soleil poisseux dégoulinant de miel rance, mon angoisse et tous mes apaisements, mes très sincères condoléances, ma complice, ma mégère, ma gaîté, mon gang, ma grenouille arboricole aux yeux gris-verts, ma purée de chataigne aux airelles, ma tomate verte de Valencia, mon fétiche, mon fil rouge et mon pitch... Ana, alias ma décoiffée, alias ma crotte de bique, alias mon assiettée de champignons des bois au chorizo bellota, alias Mam'zelle, alias Cendrillon na nga, alias Momie na nga  et j'en oublie...
- Ma décoiffée ?
- E bongo ! Celle qui ne se couvre pas la tête ! Celle qui ne porte ni la cagoule, ni le voile, ni la mantille, ni le foulard de tête, ni la cornette, ni le képi, ni le sombrero, ni la chapska, ni la gamelle, ni le saladier, ni la calotte, ni la tiare, ni le turban, ni la casquette de base-ball, ni le serre-tête, ni le passe-montagne, ni le bonnet de nuit, ni même le canotier de la reine d'Angleterre, ni même un vieux ballon de foot transformé en casque de footballeur américain...
Ana, mon être humain
Ana, ma femme mariée, alias ma douce, ma dure, ma belle, ma moche, ma louve, ma tendresse, mon entêtée, mon catalogue, ma brocante (parce qu'on trouve de tout dans cette femme mariée-là, même une partie de dames en quechua avec deux Incas grognons, querelleurs et complètement bourrés, à Iquitos, en attendant le signal de départ d'un rafiot de contrebandiers à destination de Laetitia, de Tabatinga et de Benjamin Constant... et qui voulaient peut-être lui faire payer une vieille dette coloniale espagnole)...
Ana, ma référence et ma préférence, mon pancréas et ma vésicule biliaire, ma révoltée : « Oooh ! Mon-mon-mon, ma-ma-ma... ça commence à bien faire ! Je ne suis le mon-mon ou la ma-ma de personne ! Tu n'es pas mon propriétaire! Je n'appartiens qu'à moi-même ! Et je ne me partage pas ! Ne cherche pas à me couper en tranches et à t'emparer de moi ! N'essaie pas de me voler des parts! »
Ana, ma femme mariée, alias mon tenant et mon aboutissant, ma cohérence, mon programme d'action, mon éminence grise et mon âme damnée, ma conseillère spéciale en matière de sécurité et mon contradicteur : « Ohooooh ! C'est pas possible ! Tu te prends vraiment pour Mobutu ! Tu t'imagines encore que c'est toi qui commande à la rue Maes ? », mon origine de la vie et ma fin du monde, mon point de départ et ma case d'arrivée, mon angoisse et tous mes apaisements, ma complice, ma mégère, ma gaîté, mon gang, ma grenouille arboricole aux yeux gris-verts, ma purée de châtaignes aux airelles, ma tomate verte de Valencia, mon fétiche, mon fil rouge et mon pitch...
Ana, ma femme mariée, alias ma décoiffée, alias ma crotte de bique, alias mon assiettée de champignons des bois au chorizo bellota, alias Mam'zelle, alias Cendrillon na nga, alias Momie na nga, alias la criticona  et j'en oublie...
- Ma décoiffée ?
- E bongo ! Celle qui ne se couvre pas la tête !
- Mais encore ?
- Celle qui ne porte ni la cagoule, ni le voile, ni la mantille, ni le foulard de tête, ni la cornette, ni le képi, ni le sombrero, ni la chapska, ni la gamelle, ni le saladier, ni la calotte, ni la tiare, ni le turban, ni la casquette de base-ball, ni le serre-tête, ni le passe-montagne, ni le bonnet de nuit, ni même le canotier de la reine d'Angleterre, ni même un vieux ballon de foot transformé en casque de footballeur américain...


On me dit que Jésus le Terrible
a maudit et asséché un figuier, précipité un troupeau de pourceaux dans la mer, oh ! 
Et fait guillotiner un perroquet coupable d'avoir crié : Vive la Révolution ! A bas le franc CFA et l'Impérialisme romain !


Scandale dans un élevage de poules pondeuses : un coq, déguisé en renard, réussit à  pénétrer à l'intérieur d'un couvent
Scandale dans un frigo collectif : on y découvre du  boudin noir emballé dans du papier de toilette.


Dans ma forêt il y a toutes sortes d'arbres : des arbres à sorcières, des arbres à choses, des arbres à clous (qui ressemblent à des épouvantails... ou à des fétiches), des arbres à prières et des arbres à voeux, des arbres à rien du tout
Et aussi des bouleaux qui refusent de pousser droit.
Dans ma forêt, les bouleaux ne veulent pas être pris pour des agents de la compagnie des téléphones ou de l'électricité. Ils contrarient le réaménagement de la voirie et emmerdent la pose de câbles à haute tension. L'administration menace d'abattre les récalcitrants.
Dans ma forêt, un escalier caché, fait de branches, de serpents, de lianes et de ronces, donne accès aux étages supérieurs auxquels tout le monde n'a pas accès.
Dans ma forêt les arbres...
- Sauf le saule, la baobab ou le peuplier ?
- Le tremble et le bouleau sont aussi très individualistes !
vivent en bande, se soutiennent et communiquent entre eux, s'étonnent, se défendent, s'ébrouent, frissonnent, souffrent, poussent des gueulantes et se réjouissent ensemble


Sa première cravate
Il se destinera d'abord au cyclisme sur route, puis au métier des armes, puis ...
- A la prêtrise ?
à la traite des femmes. Il se cherchera très longtemps ! On le perdra souvent de vue mais on finira toujours par le retrouver.
On le retrouvera dans la salle de bain, occupé à manger sa première cravate, la tripotant, la mouillant, la mâchonnant puis l'avalant tout entière, comme un hareng. 
On le retrouvera à la cuisine, assis sur un vase de nuit, embrassant un plateau de fromages ou étreignant un aspirateur.
On le retrouvera, profondément endormi, dans un camp de Roms, à la Porte de Ninove, derrière des barrières de chantier...


...  tandis que la feme mariée que tout le monde dévore des yeux...
- Elle prie où ça ? Elle couche avec qui ?

n'a jamais voulu faire ses courses à Paris ou à Guangzhou, à Istanboul ou à Dubaï, à Lagos  ou à New York, au Cap à Abidjan
ni devenir propriétaire de chambre froide et importatrice de produits congelés (en provenance de Hollande ou de Belgique) ou d’un bus et de trois taxi-motos à Bukavu ou de plusieurs officines de pharmacie dans les quartiers Bitabe et Pascal dans la commune de Kingasani.



Ma femme mariée m'emmerde. Elle est
- Kanga monoko na yo ! Moi-même, je sais ce que je suis ! Et je ne permets à personne de raconter des trucs et des bazars sur moi ou de fantasmer ou même de s'imaginer des cochonneries sur mon compte ! A personne et surtout pas à toi , branleur, qui vis avec moi de puis tellement d'années et que je connais sur le bout des doigts... et qui, malgré toutes ces années, ne me connais même pas !
tout ce que je préfère, à savoir, en vrac (même si je ne sais pas toujours précisément ce que ces différents mots recouvrent ni ce qu'ils signifient, même s'il y en a trop, même s'ils se contredisent plus qu'ils ne se complètent) fouteuse de merde, malicieuse et
- Une renarde, une vraie fille de l'oncle Sagamore !
astucieuse, ambiancieuse, relapse ou apostate, athée, nihiliste, communiste, anarchiste, artiviste, frondeuse, sceptique, indisciplinée, libertaire, joyeuse
-
Ma femme mariée est une femme libre ! Sans boucle d'identification, ayant échappé au recensement des êtres en divagation et des espèces en voie de mutation ! Ne figurant dans aucun registre ! Libre  de chez libre ! Et elle le revendique ! Même mariée ! Même à Expo  ! Pure et libre ! Libre et joyeuse (mais quand elle retire son sourire comme une Joconde souffrant de crampes intestinales ou d’une simple colique pour avoir croqué une pomme mal empoisonnée par Léonard de Vinci et qu'elle met sa tendresse et sa gaieté pendre sur une corde à linge, je ne la même reconnais plus, je perds tous mes repères et je ne sais absolument plus quoi faire de moi)!
- C'était la condition sine qua non, ketje, pour que j'accepte de t'épouser : tu devais me laisser ma liberté ! N'oublie pas que tu n'étais pas de première fraîcheur ! Nalingi natikala libre lokola motema elingi, mon amour ! Mais tu es quand même mon mari préféré ! 

- Je t’aime !
- Tu as peut-être tort !
- Je t’aime !
- Tu veux m’approprier ?
- Je t’aime !
- Tu veux baiser sans payer, c’est ça ?

autonome, inventive, magique, indolente, audacieuse, marronne, aventurière, généreuse, indomptable, entêtée, impétueuse, subversive
- So tasty, so trendy, so romantic, so nude ! Ma femme mariée n'est pas simple, un seul adjectif ne suffit pas à la qualifier dans son entièreté, je ne peux pas la résumer en quelques mots, elle a autant de facettes que...
- Sia ! Dis-le tout de suite, connard, que je me promène à poil et que j'ai des dents de vampire et des yeux de mouche, avec des milliers de facettes ! (Je vais le tuer !) C'est bien ça ce que tu veux dire ? Tu ne peux pas essayer d'être sympa ? Ça n'te viendrait pas à l'idée ?
- Ben non... mais oui , mais il ne faut pas prendre ça mal... Certaines mouches sont très jolies et même...
- Siatapata ! N'essaie pas de rattraper la sauce, t'es très mal barre ! Je ne suis pas ta mouche, connard, ni le curseur de ton kimbalangbalang !
- Certaines mouches sont très belles, tu sais... Comme un arc-en-ciel... comme des pierres précieuses... bleues, rouges, vertes ou dorées... So tasty, so trendy, so romantic, so nude ! Et il y en a de toutes les couleurs, de toutes les robes, même des violettes, des panachées, des rubicanes, des aubères, des alezanes...
- Tu t'enferres, connard ! (Je vais le tuer !) Arrête de te cacher comme une patate planquée bien au chaud sous la cendre ! Je ne suis pas ta mouche, oyoki ? N'insistez pas, Monsieur ! Je suis la personne la plus rare au monde parce que je n'existe qu'en un seul exemplaire ! Ne cherchez pas ailleurs, Monsieur ! C'est seulement pour ça qu'on ne peut pas me résumer en quelques mots ! Et je ne suis pas non plus un puzzle à reconstituer ! N'essayez pas, Bonhomme, je suis une personne entière !

allumeuse et fidèle, très belle, incroyablement pure et tout à la fois féministe, à sa façon particulière, exécrant certes la soumission, le dévouement, le repassage, le renoncement, le nettoyage, le denier du culte à offrir à qui
- Une femme sans Dieu, j'adoooore ! Une femme qui me dit que les animaux sont moins cons que les hommes : eux, au moins, ils ne prient pas, n'adorent pas les démons, ne craignent pas les dieux et ne croient pas aux bienfaits du caca, du pipi, du capitalisme  ! Comment ne pas tomber amoureux de cette femme-là ? C'est elle que je désirais le plus au monde dix minutes après l'avoir rencontrée pour la première fois !
que ce soit, le tricot et la modestie, détestant (ou ne sachant même pas)
recoudre un steak au poivre, repriser (ou refusant de savoir) une salade aux lardons, ravauder une purée de pommes de terre à l'ail et à la crème fraîche, raccommoder (ou cachant son savoir) des crêpes au gingembre (ou au miel ou à la confiture de fraise)... ma femme mariée ne croit jamais qu'il est « de son devoir » de collaborer avec la police - S'il se passe quelque chose, la police est le dernier endroit où aller ! Mieux vaut demander la protection des voyous du quartier ! - et n'apporte aucun concours bénévole à des organismes charitables... elle demeure cependant trèèèèès à côté des « revendications féministes habituelles » (c'est ainsi qu'elle n'a jamais voulu
- On me demande d'être attirante ou dévouée... pour les autres ! Moi, j'ai décidé d'être par et pour moi-même ! Et de n'en faire qu'à ma tête... ce que je veux, si je le veux et quand je le veux ! Et si on me surprend à bosser pour un patron, qu'on me foute en prison !
vendre sa force de travail à qui que ce soit, qu'elle haïssait l'idée de devoir devenir chef de service, contribuer à l'augmentation de la production, diriger des équipes et tous ces trucs à la con qui font bander les mecs)... mais retournant la terre et faisant pousser des plantes dans un potager collectif, avec ses copines Malou Fontier et Marychelo Lopez et sachant (lorsque je l'en supplie) quand même ouvrir mes pots de confiture... et d'y découvrir une tête de souris ! et remplacer l'ampoule électrique de ma lampe de chevet.
- Bien obligée, m'gamin, t'es pas cap ! A part vider le pispot et faire le café, t'es cap de rien ! Même pas de manger proprement ! Même pas de conduire une voiture ! Même pas de recevoir les gens, de leur servir à boire et de leur faire la conversation ! Même pas d'ouvrir le capot de ma bagnole et de vérifier le niveau d'huile du moteur ! Ni d'acheter de l'essence à la pompe et de contrôler la pression des pneus ! Ni de couper un concombre en fines rondelles, de dénoyauter des mangues ou d'écosser des haricots ! Ni de plier correctement tes propres t-shirts et de les ranger dans ta propre armoire sans les mettre en tampon ! Gij zijt een snul et gij hebt een nul ! Et si je te disais : « Va te faire cuire un œuf ! », tu ne saurais même pas comment t'y prendre !
- Hohoon ! Je m'inscris en faux contre cette dernière assertion, particulièrement perfide et... Hohoon ! ridiculeusement mensongère, mam'zelle ! Essaie donc ! Envoie-moi « me faire cuire un œuf » ! Et aussitôt je m'adresserai à un djeun ou à un « petit » (garce ou garçon) désireux de mettre son expertise à mon service ou ses talents à ma disposition et je lui demanderai : « faites-moi cuire un œuf, je vous en prie » Où est le problème ? On appelle ça le management, la délégation de pouvoir ou la décentralisation, comme tu voudras ! Problème eza te !
- Sia ! C'est bien ce que je disais, tu es un abominable macho, un aristo exploiteur du peuple, un enfoiré de directeur de la formation de mes fesses et un connard de juriste !
- A propos des œufs sur le plat, dis-moi kamème, Momie na nga, le jaune cuit-il plus vite que le blanc ou est-ce l'inverse ? Et à partir de quel moment un veau est-il vendu comme bœuf ?
- Connard !

Elle est magnifiquement, merveilleusement, fabuleusement, imparablement, irrémédiablement, irrésistiblement, ignominieusement tout ça, ma femme mariée. Et elle adore aussi jouer à cache-cache dans les bois et libérer sire Ferrant, le cheval et Bruyant, le taureau et Pinte et Copée, les poules et tous les autres animaux de la ferme, les paons et les dindons, les vaches et les cochons... et même une renarde enchaînée à un arbre par une Gagawu, la laide et méchante fille aînée d'un garde-chasse ou d'un conservateur de parc national, qui l'avait attaché court pour qu'elle ne puisse pas grimper aux branches de la fable et s'emparer du fromage et aussi de l’écrivain corbeau et le déplumer... et qui voulait même la domestiquer, lui passer un collier d'esclave autour du cou, lui manquer de respect et la transformer en chienne de fermier de l'ex-Bas-Tonne ou de pasteur peuhl d'Awoyo
Ma femme mariée, quand elle est toute gamine, est aussi un écureuil chapardeur, une pie chouraveuse, un corbeau maraudeur. Elle adore grimper aux arbres... et, perchée sur une branche qui surplombe la piste de terre rouge argileuse, armée d'un harpon, d'une flèche de girouette, d'une canne à pêche ou d'un large bec... ma femme-écureuil, ma femme-pie, ma femme-corbeau, essaie d'attraper un régime de noix de palme, un coffret de bijoux de pacotille et une caisse de fromages du Kivu... ou de faire tomber quelques sacs de manioc ou de makala ou de grosses mains de bananes, placés en équilibre instable tout en haut d'un camion cahotant, tressautant, avançant par à-coups, qui channnge de vitesse et pp passe dif difficilement la côte en brrm brmmm brm bg brrrgr bringuebalant nt t...

Ce qui me désole, c'est que j'écris pour elle et sur elle mais qu'elle ne veut jamais me lire, que ça ne l'intéresse absolument pas. J'essaie de l'allumer, de l'énerver, de l'excéder... et de la séduire ! Mais je n'y arrive jamais ! Avec Malou et Antoinette et Marychelo, j'obtiens de bien meilleurs résultats ! Elles, au moins, me lisent ! Ma femme mariée, jamais ! Même pas les bouts de papier que je laisse traîner sur ma table de nuit. Elle ne surveille pas non plus mes communications téléphoniques et ne renifle pas mes slips. Que faire pour qu'elle réagisse enfin ? Ecrire un buku dans lequel je la dénonce et l'accuse
- Ben oui, ça s’appelle « opérer une soustraction frauduleuse », non ?...
- De quoi tu te plains, connard, c'est toi qui en profites, non ? Ça prouve que je n'arrête pas de penser à toi !

de voler régulièrement, au moins deux fois par mois, des paquets de steak pelé (qu'elle cache sous les casiers de bière sans doute) (jamais sous une perruque ou un chapeau dont elle ne se coiffe jamais) et une dizaine de bouteilles de vin sans alcool (là, je me demande bien comment elle arrive à le faire) chez Delhaize. Mon buku figurerait dans le dossier de l'accusation. Elle serait bien obligée alors de le feuilleter pour pouvoir se défendre... et sortir enfin la machette qu'elle cache sous son pagne, son cutter ou sa demi-lame Gilette.


Des femmes laitières (sélectionnées et élevées à cet effet dans des fermes-usines) sont traites deux fois par jour et invitées par leurs souteneurs à augmenter leurs capacités laitières sous peine d'être envoyées dans une maison d'abattage.
Elles ont été inséminées une première fois (violées, quoi !) par le sperme de vigoureux mâles reproducteurs choisis sur catalogue et pressées ensuite d'abandonner leur petit.
Leurs fromages sont mis sur le marché et leurs bouses transformées en biogaz

D'autres seront traités comme des pissenlits sur une pelouse de gazon anglais ou comme des bouts de coquille d'oeuf dans une omelette.
D'autres seront considérés comme des mauvaises herbes ou des insectes nuisibles
D'autres seront obligés de faire l'amour ou de mettre bas tout seuls.
Celui dont le crottin dégagera l'odeur plus insoutenable prendra le commandement de toute la bande. 
 
Qui se souvient encore de Cannabis dont la mort a ébranlé notre couple.
Cannabis qui se chauffait au soleil de ma lampe de chevet ou qui s’endormait dans les slips et les soutifs de ma femme mariée et qui… lorsqu'il se réveillait, ce joyeux petit personnage têtu, très affectueux et toujours en mouvement, n'arrêtait pas de s'occuper, n'arrêtait pas de s'activer, n'arrêtait pas de grignoter... de se mêler de tout et de chipoter à tout... et piii ppissait et crocrottait partout (sur les oreillers, entre les draps, sous les tables de nuit)… et s’oc-
cupait et gri-
gnotait et s’ac-
tivait… et s'entêtait et gri-
gnotait tout, tout, tout…
et gri-
gnotait ma boîte d’aspirines « duo » et gri-
gnotait les bras de nos lunettes et les ongles de nos orteils, les semelles et les lacets de nos chaussures, mon pilulier offert par Judith Bisumbu (et les toutes nouvelles
- Comment mourir djeun !
ordonnances qu'un docteur à la mode venait de me signer) et mon portefeuille offert par Marychelo Lopez…
et gri-
gnotait le câble de la télédistribution, le fil du téléphone fixe, la télécommande de la téloche, les touches du téléphone cellulaire, les pommes vertes qu'Antoinette Safu Mbakata venait d'acheter, les reliures de trois romans grecs (prêtés par Roby Comblain et Claudine Gillet)… qui attendaient d’être lus depuis déjà longtemps et somnolaient dans la poussière, sur le plancher, au pied du lit, avec quelques factures à classer…
Après s’être attaqué à la plomberie (gouttières, tuyaux du radiateur), aux fils et cables électriques et à une très belle toile de Sim-Simaro... et
- Le peintre ayant sans doute utilisé des couleurs de carrossier ?
en être mort d'indigestion, Cannabis aurait-il ressuscité comme le Jésus de Dapaong et entreprendrait-il à présent de grands travaux de menuiserie : est-ce bien lui qui, depuis quelques semaines, scie, rabote, frappe à la coque du navire, ronge les pieds du lit et
- Un boucan pas possible !
ponce le bas de la porte de notre grenier (dont les hiboux domestiques dont les oreilles de chat ont été rasées ont reçu l'interdiction absolue de manger les octodons et les petites souris) et se prépare à émigrer dans mon bureau ou, à l'étage en-dessous, dans la chambre de Sukina, son ancienne maîtresse?
Si on revend la rue Maes

(trop chère à l'entretien,  froide en hiver, sans jardin, jamais ensoleillée...
- Sauf dans ma mansarde-bureau !
et dans laquelle il est difficile de jouer au bowling en chaise roulante), faudra-t-il informer l'acquéreur du retour de Cannabis ? 
Un fantôme non signalé est-il un vice caché dont l'acquéreur pourrait se prévaloir pour faire annuler la vente ?

Il y a aussi l'arbre à chat et l'arbre à plumes...
Désolé ! Autant pour moi ! Je les avais oubliés, ces moelleux-là !

Léonine parle aux légumes qu'elle est en train d'éventrer, de dépecer ou de décapiter. Qu'est-ce qu'elle peut bien leur raconter ? Et quelles berceuses leur chante-t-elle ? 
En quel Dieu croient-ils pour se laisser égorger ainsi ? 
 
Deux orang-outang, une cinquantaine de tortues et six ratons laveurs ont failli se faire choper par les flics alors qu'ils franchissaient à pied la frontière entre la Malaisie et la Thaïlande. Ou entre la Thaïlande et le Bangla Desh. Ils ont ont trouvé refuge au Spree Park de Berlin, dans une ancienne glacière de Bruxelles, dans les caves d'une ferme du Brabant wallon ou les combles de la morgue d'une vieux cimetière allemand, dans une cage du zoo de Mendoza en Argentine, sur un site industriel à l'abandon de la région de Pittsburg ou dans une église désertée du Kasaï central.

Des arbres sont aussi plantés-parqués dans des plantations-usines, comme des vaches laitières ou des poules pondeuses.
D'autres sont confinés dans des réserves, des parcs ou des zoos végétaux

Un villageois disparu sera retrouvé dans le ventre de deux ou trois crocodiles qui s'en étaient disputé la charogne
Un éléphant disparu sera retrouvé dans le ventre d'une centaine de villageois qui l'avaient débité à la machette ou à la tronçonneuse.

Quand les eaux sont glacées, les truites restent à la maison et les ablettes ne viennent plus mordiller les bottes des pêcheurs. 
Et, en bord de mer, les sardines qui s'étaient aventurées au large rentrent dans leur boîte, se mettre à l'abri.
 
Je lui dirais ceci, à Mwana Danzé, ma Cendrillon : « Mourir, ma tendresse, doit être un plaisir et non pas une punition. Pourquoi ne pas faire simple et convivial ? 
La vie des gens a souvent été longue et compliquée, que leur mort soit courte et agréable., non ?
Pourquoi compliquer la mort des gens ? Pourquoi les obliger de grimper sur une chaise et de se passer la tête dans un noeud coulant au risque de recevoir le lustre sur la gueule ? Pourquoi les obliger à plonger dans les eaux glaciales du canal de Charleroi au risque d'attraper une pneumonie,? Pourquoi les pousser à se jeter sous le métro, entre les stations Hôtel de Monnaies et Porte de Namur, au risque de se faire interpeller et...
- Arrêtez de vous jeter sous ma rame, vous allez l’abîmer !  Puis-je voir votre titre de transport?
engueuler par le personnel de la STIB

 
Je refuse également de « passer » avec un mauvais goût dans la bouche, en grimaçant. Pas d'arsenic ni de potion amère diluée dans l'eau et qu'on me demande de boire à petites gorgées mais plutôt un liquide
- Qu'on ait envie d'en reprendre et de mourir encore !
agréable à boire et qui envoie en l'air. 
Pas non plus de piqûre de pentobarbital de sodium, le produit qu'on utilise dans les cliniques vétérinaires pour faire « passer » les chiens, car je n'ai pas envie de me faire gourmander par une infirmière maladroite : « Oh ! Vous êtes dur à piquer ! »

Chaque nuit, après le départ du chat, l'oiseau qui ne savait pas voler ouvrait la porte de sa cage et, sans faire de bruit, se promenait dans toute la maison
Au lever du jour, avant le retour du chat, il revenait se mettre à l'abri dans sa cellule, se retenant de siffler ou de chanter, évitant soigneusement de marcher sur les planches qui craquent.

Que pensent les arbres de ma forêt ?  Aiment-ils que je les regarde et que je leur raconte des histoires ? Et que je me les approprie : que je les grimpe, que je les coupe ou que je m'y pende ? 
Dois-je me méfier de l'arbre sur lequel j'ai pissé un jour et qui a de la mémoire ?

L'arbre au pied duquel nous nous retrouvions, sous lequel nous baisions et sur lequel nous nichions, au sommet duquel nous regardions et dirigions le monde
 
ma femme mariée, mon emmerdeuse, vient de tomber dans l'escalier
- Oh ! C'est ce que disent toutes les femmes battues ! Mais par qui ? Je n'étais même pas là !
qu'elle a trébuché et qu'elle portait quelque chose en main... un plateau de vaisselle sale sans doute ? et qu'elle n'a pas pu se rattraper à la rampe et qu'elle s'est écrasée en contrebas et qu'elle aurait pu tomber la tête en avant et qu'elle a échappé du justesse au déplacement des vertèbres, à la fracture du tibia et de la clavicule, au cancer de l'utérus et même à la tuberculose.
Ça vient à peine de se passer. Juste après le départ de Mamushka et de Neil, alors qu'elle descendait à la cuisine se faire un bon petit plat de pâtes aux tomates pour passer une soirée peinarde
- Plus de mari, plus de mère, plus de fils, ni de filles ni de neveux, ni de koko ! Il ne reste plus que Sukina qui s'occupe de son coquin ! Le pied ! (ose-t-elle me dire au téléphone, l'estropiée...)
sous le couette et devant la télévision, les pieds reposant sur une brique préchauffée au four et enveloppée dans du papier journal. Elle a appelé notre fils Lianja au secours par téléphone et il l'a conduite aux urgences de l'hôpital d'Awel : pas de fracture mais une grosse entorse, placement d'une attelle et interdiction de se déplacer pendant une bonne semaine. Sukina (en rentrant des cours) et Lianja (en allant au boulot) devront
- Qui va s'occuper de sortir les poubelles ?
lui faire ou lui apporter à manger. Mais pour le reste, elle doit se débrouiller toute seule : se servir de son cul, descendre aux toilettes sur son derrière. Ekisa me dit qu'il faudrait peut-être penser à vendre la rue Maes, retourner vivre dans la ville-duché d'Expo... ou acheter une maison sans escaliers ou un appartement avec ascenseur. Certes, mais aussi sans cave ni grenier ! Et où installer alors la baignoire destinée à remplacer la grande auge de pierre, dans quel coin ombragé de mon champ à l'abri des regards des promeneurs, des espions et des envieux et comment, dans un appartement, aménager un donjon où personne (sauf Kabeya ou Sonia, évidemment) ne se risquerait à venir nous surprendre ? Où placer mes pièges dans cette savane toute plate ? Où creuser mes nids de poules pour casser les essieux des visiteurs ? Bon, j'espère que les copines (le gang des Veuves, toujours en activité, ayant toutes refusé les offres de lévirat qui, pourtant, leur ont été valablement présentées, conformément à la coutume Yansi) vont lui foutre la paix et ne pas venir lui gâcher ses vacances... en montant
- Attention aux marches !
l'escalier jusqu'à son grenier. Il faudra lui rappeler que les cannes de Tensia (elle en a quatre), volées sans doute à Mobutu Sese Seko... ou même à un aveugle qui n'arrêtait pas de frapper son chien lorsque celui-ci, lors d'une promenade au bois, se mettait à aboyer furieusement et à frétiller de la queue en enfonçant son museau dans un terrier... sont toujours planquées derrière la porte de mon bureau, attendant des ordres, prêtes à servir encore.

C'est toujours pendant l'hiver qu'on fait une mauvaise chute, même à l'intérieur des maisons. C'est mistik.

Ma femme mariée m'emmerde
- Il faut toujours qu'il t'arrive quelque chose quand je suis à Djaba ou ailleurs ! La dernière fois, c'était de l'acide dans les yeux ! La prochaine fopis, ce sera sûrement une gastro-quelque chose ! Arrête de faire des bêtises, ko ! Va plutôt jouer au scrabble !
mais elle est tombé dans l'escalier. Suite à un abus de boisson, à une baisse de tension, à une rupture de courant, nayebi te... ou agrippée par un serpent, une racine ou une liane carnivore, nayebi te... ou méchamment poussée dans le vide par un crapuleux qui se serait caché dans une armoire à pharmacie, un tabernacle infesté de cancrelats ou un réduit obscur, nayebi te... Elle est tombée dans l'escalier et c'est tout de même moins grave que de tomber dans la fosse à purin ? Elle aurait pu se casser la clavicule, s'ouvrir la mâchoire et saigner abondamment ? Et elle peut tout se permettre désormais ... elle a tous les droits. Très forte, la Mère.

Même dans les castels où les riches plantations d’un parc empêchent / interdisen/ rendent impossible les vis-à-vis avec le voisinage … même dans les chartreuses, manoirs et gentilhommières et même dans la maison d'un maître-plombier de la châtellenie d’Awel (rue Maes... en dessous de l'escalier qui mène à la cave-chaufferie-chambre d’appoint pour écrivains voyageurs et à la salle de bains-buanderie), il y a toujours un réduit, poussiéreux et plein d'araignées grimaçantes, dans lequel les sorciers dominants du logis enferment leurs balais (et les enfants pas sages et les gens de maison qui se sont montrés irrespectueux ou indélicats), surtout lorsque l'orage menace... pour qu'ils ne profitent pas de l'obscurité pour sauter le mur de la parcelle, prestement, comme un oignon saute hors de sa poële, et
- Tous des voleurs ! On ne peut plus faire confiance à personne !
se réfugier ailleurs, guidés par des lucioles, là où les poussières sont plus abondantes, moins humides, plus riches en sucre, en quaker et en lait en poudre. Quelquefois des crapuleux s'y cachent, attendent leurs proies, les accrochent par le pied et les font tomber l'escalier...

Voyeux Joël ! Bonana ! Duc in altum ! Sursum corda ! Levons très haut les cours de la bourse  et envoyons les travailleurs au chômage  ! Natalis beati et très belle fête de Tabaski, c'est selon !

Quelle famille ! Je suis le seul à bien me porter?
En ce qui me concerne, avant de prendre trop d'âge dans le dos de ma femme mariée, j'ai encore
- Que fais-tu dans ma vie, m'gamin ?
- Tu voudrais que je fasse quoi dans ta vie, mam'zelle ? Le ménage au salon, les courses, la cage d'escalier ? Je ne suis pas fainéant, je suis seulement...
- Fais pas chier, Douchka ! Cesse de brailler comme un veau abandonné en plein marché ! Mords sur ta chique !
- ... je suis très fatigué ! J'ai dû être piqué par un moustique... sans doute à la station de métro « Porte de Namur »...
- Une mouche tsé-tsé, plutôt, non ? Allez,au boulot, fainéant ! Remets-toi au moins à écrire  ! Fais quelque chose ! Bouge ! Lamuka ! Redescends à la mine chercher la viande de chasse pour nourrir la famille nombreuse ! Va-t-en à la gare de Jemelle et cherche à te faire engager dans les chemins de fer comme, auparavant, tous les djeuns du village qui voulaient fuir les champs, changer la vie, transformer le monde...  et devenir ouvrier chargé de l'entretien des voies, nettoyeur de trains, accrocheur de wagons et même... c'était la grande aventure, l'exploration du monde ! serre-frein dans un convoi de marchandises en partance vers le Luxembourg, la France, l'Allemagne, la Suisse ou l'Italie !
- J'suis pas contraire... mais c'est bien fini tout ça, mam'zelle ! Le monde a tourné, les trains ne roulent plus comme avant, nous ne sommes plus ce que nous étions et, même retraité, le service du personnel de la Régie des Bâtiments ne voudra jamais que la gestion de mon dossier soit transférée aux chemins de fer...

un certain nombre de taches à accomplir et je dois tenir le coup. 


 
Tout se déglingue. Les arbres qui ont survécu à la tempête se taisent, se serrent frileusement les uns contre les autres, craignent de se faire remarquer, d'être abattus et transformés en charbon de bois. Dépouillés de leur feuillage, les arbres survivants ne cachent plus rien, ni amours, ni complots, ni secrets...

































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