Diata 3 (quand soudain... ABANDI KOLOBA LINGALA)

Diata ?
Une "variété" de cossettes de manioc  (détrempées, fermentées, moisies, pourries) revendues moins cher au port de Baramoto ?
Un fufu de dernière catégorie fabriqué par les glaneuses de Kingabwa à partir de déchets et d'épluchures de manioc ?

(brouillons, encore en chantier)


Où les papillons de nuit se cachent-ils pendant toute la journée ?
Se reposent-ils après une longue nuit d'activités secrètes ? En matinée, aux heures de midi, dans l'après-midi et jusqu'au crépuscule du soir ? 
Deux papillons de nuit se reposaient dans une chambre discrète d'un hôtel de rendez-vous, ouvert de 6h à 18h15, interdit aux hirondelles, aux araignées et aux butterfly catchers, quand soudain... 
- Kanambwa !
le confessionnal d'une église lituanienne libéra tous ses secrets 
 
On a découvert des coquilles d’œufs de crocodiles dans un bénitier, quand soudain...
- Kanambwa !
deux vautours qui se disputaient le gros intestin d'une charogne se sont retrouvés nez à nez.


TOLEMBI ! KAKE EKOBETA !

Dans le tram 81, Adriana, 10 ans, Andrana, 13 ans et Mara, ont été interpellées par les flics et trouvées en possession d’une lame de rasoir, d'un tournevis et...
- Et d’un sachet de bonbons ! 
d'une somme d'argent dont nul n'a pu prouver qu'elle ne leur appartenait pas, quand soudain
- Kanambwa ! ...
 
Tout le monde tournait le dos à la scène et s'apprêtait à prendre un selfie
On attendait la Sainte Vierge  (ou le président Xi Jinping dont le grotte se trouve au nord de la province de Shaanxi, à un millier de kilomètres au sud-ouest de Beijing), quand soudain
- Kanambwa ! Les voies du Seigneur sont impénétrables !
c'est l'Ours qui est apparu


Les gens-là, batu wana, n'aiment pas les petites bêtes qui collent ou puent quand on les écrase, les cafards ou les araignées qui viennent se désaltérer au fond de la gorge de ces gens-là pendant qu'ils dorment la gueule ouverte, les guêpes qui viennent leur butiner les amygdales, les punaises qui ronronnent dans le lit de ces gens-là, les mpese qui chatouillent leurs paupières, nichent dans leurs oreilles, se glissent dans leurs narines, les blattes qui sortent en pagaille du grille-pain de ces gens-là dès qu'on l’allume ou
- Stoooop ! Arrêtez la consécration !
qui s'échappent du tabernacle.
Les gens-là, batu wana, disent que les petites bêtes ne sont jamais innocentes et qu'elles finissent toujours par les mordre ou les piquer quelque part (aux fesses ou dans le cou, entre les orteils, sur le prépuce ou les tétons) ou
- Une lente dévoration !
leur lécher le miel de leurs oreilles, s'abreuver à leurslarmes ou leur manger les crottes du nez.
Les gens-là, batu wana, n'ont pas tout à fait tort.?

OKOZELA TROP ! 


On ne vous suit plus très bien, c'est quoi encore votre pitch ?

 
Novembre, il est à nouveau question d'interdire l'installation d'éoliennes...
- A cause des poussières  !
à proximité des champs d'honneur et des pelouses de dispersion

Philosophons 
 Le meilleur temps pour réparer sa toiture ou aller pisser dans le jardin ce n'est pas la saison des pluies

Et en Belgique, il n'y a pas d'histoires ?
En Belgique une personne venait d'être...
- D'après la police, cette personne serait « décédée d’un arrêt cardiaque consécutif à un coup de couteau »...
poignardée, peu après 19H30, au coin de la rue Trappé et de la rue Saint-Gilles, au centre-ville de Liège, quand soudain.


Et en RDC ?
On peut se demander si je ne m'étais pas enfermé pas dans un piège en écrivant un buku qui ne finira jamais... et que je ne pourrai peut-être même pas (pour ne pas nuire aux uns ou aux autres) diffuser en RDC... et dont, par ailleurs, le thème, l'écriture et l'objectif particulier rebutaient de nombreux proches et amis qui n'entendaient rien ou ne voulaient rien comprendre à mon projet...
Un buku qui n'intéresse aucun marché ... et dont je risque d'être le seul lecteur... et que je continuerai néanmoins d'écrire... pour personne... en boucle, en boucle, en boucle... indéfiniment, avec des refrains qui reviennent régulièrement... jusqu'à ce que la boucle devienne une spirale et la spirale un tourbillon et le tourbillon une tornade ou un typhon et que mes câbles pètent et que mon cerveau prenne feu, explose et vole en éclats.



Après une journée bien remplie, l'araignée, repue et fatiguée, se reposait paisiblement  quand soudain... 
- Somo !
Edingwe révéla que, dans sa jeunesse, avant de devenir catcheur, Moto na Ngenge...
-  Nabandaki kobeta ba prof na nga, na ba directeurs ! Nazalaka mobulu makasi ! 
il avait été un grand kuluna 

Je cherchais sur internet des informations sur le cyanure, la veine jugulaire, l'artère carotide et la rigidité cadavérique, quand soudain... 
- Omagod !
un crapaud et un hérisson se tinrent par la main pour traverser la chaussée d'Ixelles, à la hauteur de la rue Maes 

La découverte d'un pain de sucre excita les bourbons et les rendit euphoriques et plus hardis, quand soudain...
- Kokamua !
on m'invita à rejoindre le team d'écriture d'une nouvelle série télévisée 

Deux jeunes filles, âgées de 14 et de 5ans opéraient dans le quartier Parioli à Rome, quand soudain...
- Omagad !
une marionnette coupa ses fils et  congédia son montreur 

Je jouais à la balle pelote à la place du Châtelain (ou au carrefour des rues Longue Vie, de la Tulipe et Sans Souci), quand soudain...
- Kanda !
ils sont venus chercher Niemöller et l'ont emmené vers une destination inconnue

Nous nous embrassions entre parenthèses, sous un pont, à la cave ou au grenier, dans l'ascenseur ou l'escalier, derrière un rideau ou un paravent, sous un parapluie ou dans une encoignure pour ne pas déranger les parents, les voisins ou les passants, quand soudain... 
- OMG ! 
Cinq blogueurs pakistanais furent disculpés de lourdes accusations de blasphème qui pesaient contre eux

 
Je me posais la question de savoir à quel endroit serrer le cou de la girafe pour mieux l'étrangler, quand soudain... 
- OMG !
un tribunal espagnol accepta d'examiner une nouvelle demande de paternité contre Julio Iglesias

Je découvris une porte cachée par une armoire, quand soudain...
- OMG !
les charrettes à cheval furent retirées de la circulation dans la ville de Sofia tandis qu'à Westminster, les signes avants-coureurs d'une catastrophe furent ignorés de manière persistants

J'arbitrais un combat de coques entre oeufs de Pâques, escargots de Bourgogne, moules de Zélande, tortues luth de Thaïlande, quand soudain...
- Kokamwa !
la musique s'arrêta, une voiture démarra, un coucou lança son cri, la brise agita le sommet des arbres, le chant du rossignol s'éleva près du vieux saule

On venait de m'implanter une puce électronique au niveau de l'oreille, quand soudain...
- Koseka !
l'avion présidentiel américain fût assailli par un essaim de sauterelles 

Eh oui, je tente de relancer ma carrière de romancier, je tâtonne, je racole, j'aguiche, j'appâte, j'allèche, je crayonne, j 'ébauche, j'esquisse,  j'enclenche, j'entonne, je dégoupille, j'amorce la pompe à eau, je fais tourner la manivelle...
- Sans effet !
mais ça ne veut pas, rien ne vient, aucun roma !
J'expérimente de nouvelles formules et des mélanges détonnants, j'essaie de lancer une nouvelle histoire, d'entreprendre  de nouvelles aventures, de commencer une nouvelle vie...
- En vain ! Flop ! Pschtt ! le bide ! Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

Nakomeka ? Nakobandela ? Je tente ? Je recommence ? 
Je m'obstine et je persiste ?
Je persiste !
La boucherie J. Hainaut-Marsille ( à l'angle des rues de Venise et du Viaduc) venait à peine de fermer pour toujours, quand soudain...
- Soni !
Alfred de Musset, plumitif stipendié, se mit à écrire des textes de commande pour Napoléon III 
On m'interpelle
- Tu as des ratés dans ton moteur ou dans ton coeur ? Tu écris toujours ?
- J'aurais dû arrêter ?
- Non,
pas vraiment... mais ton français est trop long !
- De quoi m'accuse-t-on ? De coller des mots sur les bancs des écoles, de renverser des pots de mots dans les couloirs, de vider des extincteurs de mots sur les tableaux des salles de classe ? De mettre la main aux fesses des mots ? Du tirer des mots-pralines dans la poitrine des gens ou de dissimuler des mots-cigognes dans des cuissardes ou des bottes culottes montant jusqu'en haut des cuisses ou jusqu'à la poitrine ? De jouer de l'arc musical avec des mots de fer barbelé ? De retourner les mots-valets, les mots-flics, les mots-bedeaux, les mots-videurs, les mots-chiens de garde, les mots-fonctionnaires contre leurs maîtres ? De manger les mots avec les doigts ? De dissimuler les mots du crime sous un tas de feuilles de noisetier ? On me reproche une certaine agressivité ? Je ne suis pas un écrivain consensuel, je suis un écrivain d'assaut !
- Ce n'est pas exactement ça ! Arrête de te cacher derrière tes mots ! Ils ne te sauveront pas toujours et finiront bien par t'abandonner et te laisser tout nu… Je voulais simplement te dire que tu étais plus drôle avant... quand tu nous racontais tes histoires d'hosties consacrées dont les pouvoirs étaient venus à expiration, de nombrils rongés par la mérule, de convois funèbres assaillis par les guêpes ou de cercueils abandonnés par leurs porteurs sous une pluie battante et qui s'étaient enterrés tout seuls, engloutis sous une coulée de boue ou avalés par un glissement de terrain... ou des histoires de catéchumènes qui perdaient leur pucelage le soir même de leur première communion ou de novices qui s’entraînaient à tripoter les couilles de jeunes vicaires et des gens de maison du vieux curé onaniste (le bedeau, le sacristain, le sonneur de cloches, l'orphéoniste, le fossoyeur et quelques acolytes boutonneux, le crâne chauve ou les cheveux divisés par une raie, des lunettes ovales) en jouant avec des boules de souris d'ordinateur ou même de cette gamine trop curieuse qui, profitant de l'absence de la mère de famille, avait tenté d'ouvrir avec une lame de rasoir, les testicules de son frère cadet, âgé d'un an et demi, en croyant y trouver des noix palmistes ... ou des histoires de chauffeurs-livreurs de corbillards qui avaient perdu leur carnet de commande, interrogeaient (y a-t-il un deuil dans le quartier?) les passants, cherchaient désespérément leur route et ne savaient plus où décharger les corps qu'ils devaient remettre à destination dans un délai convenu... ou des histoires de corbillards emboutis par des camions de l'armée ou qui tombaient en panne sur la route du cimetière et de morts qui devaient poursuivre leur route à pied (dans leur beau costume et avec leurs chaussures neuves qui faisaient mal au pied), en se dépêchant, accompagnés de chiens errants attirés par les odeurs de cadavre, pour ne pas rater leur enterrement et de vivants qui piétinaient les tombes pour bien tasser leurs morts. C'était plus érotique à l'époque mais, apparemment, c'est fini bien-bien tout ça. Tu n'en as plus que pour ta femme mariée et vos fieffés enfants. Et on a l'impression que tu radotes et que tu commences à faire de la littérature, ou même à jérémiader ou à te prendre trop au sérieux et que tu as perdu la meilleure partie de ton humour... Résultat des courses : on attend toujours de rire. Tu n'as vraiment rien d'autre en magasin ?

Devenu producteur de littérature à débander (alors même que je me targue d'être le président-fondateur de la Société de l'Outrance Jupilérienne, en sigle la SOJ) et à ne même plus... kiekiekiekie ! faire rire les gens, j'exhibe piteusement, au pied d'un lit conjugal vermoulu, une vieille floche boudinée que je soupèse et que j'agite lamentablement dans tous les sens... et qui me vaut d'être agoni d'injures : «  Cela ne ressemble plus à rien, ton truc. On dirait un trognon de chambre à air d'une bicyclette pour garçonnet ou le gros pouce pataud d'un gant de vaisselle poisseux. Et tu voudrais qu'une femme mariée mouille pour ça ? Et tu voudrais qu'elle prenne ça dans sa bouche ou qu'elle laisse ce machin-là s'enfoncer à l'intérieur de son corps ? Range ta limace fétide dans son aumônière, klootzak ! Et dégage, longwa ! je ne te retiens pas »
Les matons des beaux-arts et des belles-lettres s'en mêlent et
- Quelles sont les bonnes pratiques ? Quels ordres ont-ils recu de la Haute Hiérarchie ? Que puis-je faire et que dois-je m'interdire de faire  ?
m'interpellent. Ils me disent doctement que si... ne le prenez pas mal ! je veux reconquérir mon lectorat d'érotomanes petits-bourgeois à prétentions esthétisantes (et par le titre de votre ouvrage alléchés, comme pour le premier ouvrage), je dois absolument, dans mon nouveau buku, éviter de demander à ma femme mariée de me torcher les fesses avec la langue.



Bernadette Soubirous tournait le dos à la vierge marie pour faire un selfie, quand soudain... 
- Somo !
Je fus assommé d'un coup de trompe par un éléphant irascible

Les poules de garde  se sont endormies et les limaces ont envahi le potager, quand soudain... 
- WTF !
le vent se mit à souffler dans la mauvaise direction 

Viktor se promenait sur la plage d'Ostende, en hiver, à marée basse, avec son chien, quand soudain...
- Kokamua ! 
Fernando installa sa fabrique de bronze d'éclairage et d'ameublement au n° 40  de la rue Maes 


YOKELA NGAI MAWA !  

Les  matons des belles-lettres...
- On te tient à l'oeil, Vié ba Diamba ! On a reçu des instructions !et des beaux-arts, du littérairement correct et de la réponse appropriée à réserver aux attentes du Tout-Puissant Marché, me traquent, me bombardent de questions et cherchent à me coincer : « Quel est votre pitch et quel est votre lectorat ? Quelle est votre visibilité médiatique ? Quelles sont vos références ? Quel âge avez-vous ? Vous connaissez des gens ? Etes-vous célibataire ? Quelles sont vos préférences sexuelles ? Etes-vous titulauire d'un livret d'épargne, d'un plan d'épargne logement ou d'une assurance vie ? Vivez-vous encore chez vos parents ? Avez-vous des enfants ? Accepteriez-vous d'en adopter ? Accepteriez-vous de participer à des émissions de télé-réalité ? Seriez-vous capable d'improviser en direct à la télévision si votre prompteur venait à tombre subitement en panne ? Avez-vous le sens de la concurrence et l'esprit de compétition ? Avez-vous de la répartie ? Etes-vous flexible et polyvalent ? Etes-vous bankable, fuckable, géolocalisable, joignable à toute heure, même le week-end, en pleine nuit et pendant les vacances ? De quel avantage compétitif estimez-vous pouvoir vous prévaloir ? Que a été le taux de remplissage des ouvrages que vous avez déjà publiés ? Croyez-vous pouvoir vous adapter à la culture de notre entreprise et à sa ligne éditoriale ? Quel est votre score d'attrition? A quel niveau se situe votre employabilité ? Seriez-vous capable de doper votre attractivité et d'asseoir votre notoriété ? Portez-vous des chaussures à bouts pointus ou carrés et des pantalons taille basse ou sous les aisselles ? Avez-vous le mal de mer ou des montagnes ? Etes-vous socialisable ? Etes-vous pris de tachycardie à l'idée de prendre l'avion, de danser la valse ou le tango, d'embarquer sur un ferry ou de porter un smoking ? Aimez-vous les gâteries, chatteries, culs de bourdon et autres friandises ? Appréciez-vous à leur juste valeur le champagne et les pralines ? Quelles sont vos expertises sociales ? Avez-vous de la répartie ? Savez-vous patiner sur glace, monter à cheval, jouer au golf et au tennis, délacer les lacets d'un corset ? Acceptez-vous d'être video-surveillé ? Même à la maison ? Etes-vous photogénique ? De quelle force disposez-vous sur les réseaux sociaux ? Quel est votre profil Facebook ? En êtes-vous un membre actif ? Combien de connexions par jour ? Combien de « J'aime » sur votre page Facebook ? Que renseignent les banques de données biométriques à votre sujet ? Etes-vous présent sur Twitter ? Combien de followers avez-vous ? Etes-vous capables d'anticiper les attentes de vos lecteurs potentiels ? Etes-vous capable d'écrire des histoires simples, courtes et accrocheuses ? Etes-vous capable de mobiliser vos lecteurs, de les lancer sur de fausses pistes, de leur insuffler de l'espoir et de la déception et de les amener à marcher à quatre pattes, les pieds et les jambes nues, les yeux bandés, la bouche close et les oreilles bouchées, les mains en avant, dans l'obscurité la plus totale, jusqu'au bord du précipice ? Etes-vous capable de transporter vos personnages, sans coup férir, du fin fond d'un bidonville de Mumbaï au fin fond d'un canyon de l'Utah ?»
Quoi leur répondre ?
 

Il y a des accointances, tout comme il y a des répugnances...
- Tout le monde n'est pas au goût de tout le monde !
Les escargots n'aiment pas les canards tandis que les champignons aiment les chancres, les feuilles mortes et le marc de café. 
La tortue et le hérisson sont de très bons amis mais ne se touchent jamais. 
Le corbeau et le renard ne tombent pas dans les mêmes pièges, ils bien aiment fanfaronner, se mettre en scène, jouer de sketchs ensemble, raconter des histoires aux gens et sont alors, de toute évidence, complices et complémentaires. 
Les concombres détestent les fourmis (et le poivre noir les rats et les souris) tandis que le pain aime les odeurs d'urine et se nourrit de chou bouilli. 
Les poissons ne raffolent pas des crottes de lapin mais les truffes apprécient la moquette qui pousse au pied des arbres. 
Les chauve-souris ne mordent pas les salades et les araignées (les carnivores, celles qui ne sont pas végétariennes) ne piquent pas les fleurs.


KABILA  = KANAMBWA


Le petit chaperon rouge et le grand méchant loup jouaient à cache-cache dans la forêt lointaine où chante le hibou, quand soudain...
- Kokamua !
Grand-Mère akangi ba jeunes na zambo bazosala action et ils furent bien obligés de se défendre

Vingt-quatre singes, dix antilopes, six porcs épics, sept rats de Gambie, une tortue et quelques sangliers tombèrent dans une embuscade au point kilomètre 23, sur la route de l'Ituri, quand soudain...
- Kokamua !
une voix d'ours des cavernes sortit de la cabine de pilotage

Je gardais des porcs dans une forêt de hêtres, quand soudain...
- Omagad !
le défibrillateur fit entendre un bruit strident qui indiquait que le coeur ne battait plus.

Je ramenais les chèvres avant le lever du soleil pour la traite, quand soudain... 
- Somo !
des piétons furent fauchés par des chasseurs de Pokémon se déplaçant en chaise roulante

Je me serrais fortement le front à l'aide d'une liane ou d'une ficelle pour soigner mon mal de tête, quand soudain...
- What the fuck !
un buffle encorna un lion et, méprisant, ne le mangea même pas 

Le coq du curé et les cloches de l'église ne chantaient plus à la même heure, quand soudain...
- Tufi na bango !
on m'invita à rendre le coût de mon vieillissement moins pesant pour la Sécu 
 
Le coq est un animal bruyant, arrogant et
- Une fois noyé dans du vin rouge, il peut devenir utile
plutôt nuisible. Jamais aucun fromage ne tombe de
son large bec.
De plus il n'
a apparemment rien d'autre à faire pendant la journée que de sauter toutes les poules qui rôdent autour de la cuisine en plein air. Et de leur indiquer, avec autorité, l'endroit où elles (surtout celles qui sont d'un bon rapport) doivent désormais déposer leurs œufs.
Le coq est un sale petit maquereau de merde. 
Certaines poules, éprises de liberté, d'égalité et de fraternité se transforment alors en « ploues », pour se soustraire à la dictature stupide du coq et parviennent à s'installer ailleurs, en toute indépendance, dans un appartement à elles toutes seules.


Je faisais des recherches sur internet pour apprendre à fabriquer une bombe, quand soudain...
- Omagad !
des crabes sortirent de la rivière, envahirent les rues, pénétrèrent dans les maisons

YOLO, ELINGI KOLOBA : YOU ONLY LIVE ONCE ?

Un cheval de course, souffrant de mal de dos...
- Naboyi na ngai ! Je laisse tomber ! On est monté par n'importe qui ! On ne peut même pas choisir son cavalier !
se débarrassa de son cavalier et se mit à courir plus vite que les autres chevaux, quand soudain...  
- Omagad ! C'était suspect !
une voiture fut surprise à rouler à une allure normale sur une route droite et sans obstacle, insolemment.
 
YIBA LETA, AKOTAKA NDAKO YA NGANGA TE !

Je venais de monter dans le bus 71 (à son arrêt provisoire de la rue Malibran), quand soudain...
- Somo !
un homme, parcourant nerveusement l’allée centrale du véhicule en agitant un couteau, m’a posé une question perturbante et ...
- Que faite-vous dans un train à destination de Kinshasa ?
je n'ai pas su quoi lui répondre : comment distinguer un homme toxique d’un homme comestible ?


BOLIMBISA NGAI  !


Des rats couraient dans les faux plafonds rongés par l'humidité, quand soudain ... 
- What the fuck ! Kobanga !
l'affaire se compliqua, je cessai d'être marchandisable et je perdis toute valeur marchande.

Je me débarrassais  des fétus de paille qui s'étaient fichés dans mes cheveux quand soudain...
- Kokamua !
des rayures de zèbre furent imprimées par erreur sur la robe d'une girafe 


MUNDELE AZA MUNDIBU TE !


Un psychiatre rendait une visite privée à une prostituée, en dehors de ses heures de service, pour l'entretenir de ses problèmes personnels, quand soudain... 
- Kokamua !
un arbre sardonique et grimaçant apparut à la fenêtre et...
- Kanda !
se pencha à l'intérieur de la chambre, gloussa de rire et glissa quelques mots à l'oreille de la consultante


MASASI EZO LELA !


Les colons se désolent : il est particulièrement difficile de retrouver le poisson pêché et qui s'est libéré ! 


Un oiseau se réfugiait dans un terrier pour échapper au griffes d'un oiseau de proie, quand soudain... 
- Elengi !
je découvris un saxophone profondément endormi sur le canapé du salon, avec un large sourire et une tétine en bouche

Je réveille mes morts et ça leur fait du bien
Je me rappelle d'Odette dont j'ai appris le décès alors même que j'en avais complètement oublié l'existence

Il y a quelques années d'ici, Willy, en effet, m'a annoncé la mort d'Odette, son ex-épouse, dont j'avais oublié le nom... et même l'existence. Mais dont je me rappelle, à présent, avec jubilation, une scène mémorable qu'elle avait faite à notre voisin Emmanuel, pour une question de change et de dette non réglée. Il avait envoyé un domestique faire savoir à Odette qu'il refusait de la recevoir chez lui et qu'elle n'avait qu'à l'attendre au bureau. Furieuse, Odette s'était mise entièrement nue devant la barrière de la parcelle d'Emmanuel en hurlant et en réclamant à tue-tête l'argent qu'on leur devait, à elle et à son mari (notre ami Willy Mincke, alias « Patron Gin Tonic », qui, à l’époque, venait de rentrer définitivement au pays des vieux sorciers)... jusqu'au moment où Emmanuel, pour mettre fin à cette « situation grotesque et scandaleuse » que sa culture d'aristocrate du Nord-Kivu ne lui permettait, apparemment, ni de comprendre, ni de maîtriser… il fallait absolument faire taire Odette ! et surtout qu'elle se rhabille ! avait été bien obligé de laisser rentrer sa créancière dans la maison familiale... où Odette s'était donc installée, deux jours durant, au salon, sur le grand canapé, dormant et mangeant sur place, assiégeant et tourmentant son débiteur, en présence de l'épouse d'Emmanuel et de leurs enfants, des domestiques et des visiteurs... et finissant évidemment par l'emporter... Emmanuel ayant (mais pas facilement, le cours du café était au plus bas) trouvé les fonds nécessaires pour rembourser sa dette ! Odette
- Ni Ngbandi, ni Ngbaka mais peut-être Mbuza ?
était valeureuse !


MAKAMBO WANA ETALI BISO TE


Un cargo rouillé, de nationalité indéterminée, chargé de voitures ayant échappé de justesse à la casse, s'introduisait furtivement dans le Port autonome de Lomé, quand soudain... 
- Kokamua !
un rat sortit de la bouche du prédicateur et se mit à proférer


NAKOREPONDRE YO TE, PONA OZA VIEUX NA NGAI !


Les bourgeois se désolent : pénurie de beurre et de foie gras, comment allons-nous passer les fêtes de fin d'année ?

L'assassin et ses victimes habitaients tous au XXIème siècle, quand soudain... 
- Kanda !
les grands carnivores d'Europe débarquèrent en Amérique, déplaçant et massacrant toutes les espèces autochtones


TOKOMI BA MISTA !


Il y avait de la bidoche et du sang partout
A la recherche d'un effet multiplicateur important, le kamikaze s'était fait sauter au grand marché, devant l'étal d'un boucher


FABREGAS ALOBI : BISO BA KINOIS, ATA ELOKO EZO SIMBA TE, TOKO LOBA KAKA EZO SIMBA !


Les rencontres nocturnes entre les ours affamés (qui se dandinent dans les rues pentues des villages des Carpates) et les migrants hébétés (également à le recherche de nourriture) se terminent souvent par des bagarres sanglantes autour des poubelles des hôtels, restaurants et chalets pour vacanciers
Plusieurs ours ont dû être hospitalisés ces derniers temps... aux frais d'un syndicat d'initiative (aussitôt mobilisé), d'une association de voyagistes, d'une amicale d'hôteliers ou de restaurateurs et d'une ASBL de protection de la vie sauvage


TOLINGI BAKONZI AWA TE ! TOBOYI BANDOKI !

Faut-il taxer lourdement
les gens qui abrègent leur vie (et ne pas rembourser leurs frais de funérailles) ou doit-on au contraire les féliciter de contribuer à réduire les dépenses de la sécurité sociale ?

ZELA ! NAZO VENEZUELA !


Ainsi donc, en histoire, on ne sait jamais et on continuera toujours à se poser des questions :
Malraux était-il une sale petite frappe et Brutus un héros républicain ?  
Et Catinina, pourquoi cette bagarre avec Cicéron ?
Et Jean Cocteau pour qui se faisait-il régulièrement retendre les peaux du visage ? Pour pouvoir continuer à faire le beau dans les salons de quelles mères maquerelles ? 
Et Charlotte Corday était-elle membre du même parti politique que Jeanne d'Arc et Marine Le Pen ? 


Des pucerons champêtres piquaient les épis pour en aspirer la sève, quand soudain... 
- Somo ! 
elle découvrit le bouton d'arrêt, raccrocha le téléphone, cassa le thermomètre, actionna l'interrupteur et mourut sur le champ

BA CONGOLAIS BALOBI WANA EZA BA JEUX NA BANGO !  ETALI PEUPLE TE !

On avait lavé les murs, énergiquement, à la grosse brosse et au savon de Marseille, et on les avait repeints très soigneusement, pour gommer toutes les histoires dont ils gardaient la mémoire, quand soudain...
- Kokamua !
un sanglier me bouscula dans le vide alors que je pissais par la fenêtre

J'avais déjà enlevé les nappes et je commençais à placer les chaises sur les tables, quand soudain... 
- Somo !
une embarcation à la dérive, sans voile ni moteur, sans rames ni gouvernail, s'échoua sur la plage, avec à son bord une famille (père, mère, vieillards et enfants) de cadavres en décomposition

Elle vivait recluse, ne sortant plus de chez elle que pour aller à la messe, quand soudain... 
- Kobanga !
je grattai une allumette, approchai la flamme de la gazinière, quand soudain... 
- Ebangisaka !
un hors-bord entra en collision avec une planche de surf, un tronc d'arbre, un cadavre ou un crocodile, quand soudain...  
- Kokamua !
une moissonneuse-batteuse se mit en route à trois heures du matin 

YAKOBUAKA NGA !


A quoi Napoléon Bonaparte occupait-il ses journées sur l'île de Sainte-Hélène qui, à l'époque n'était pas encore desservie par un vol commercial et ne disposait même pas d'un distributeur automatique de billets de banque ? Relisait-il ses mémoires au bord de la piscine d'un hôtel (sans connexion internet ni télévision) pour (quelques rares) touristes misanthropes ou d'une maison de retraite pour PDG déposés par leur conseil d'administration et bannis par le FMI ? Jouait-il aux cartes avec des prisonniers sud-africains boers ? Etalait-il sa serviette sur la plage pour bronzer (ou jouait-il avec les galets du bord de mer ?) et nageait-il avec les dauphins pour se reconstruire (tandis que la marine britannique patrouillait au large) ? Descendait-il et remontait-il inlassablement la rue principale de Jamestown (ses maisons colorées) ou visitait-il l'arrière-pays (ses paysages époustouflants, sa vallée de géraniums) ?


IMBWA AZALAKA NA MAKOLO MINEI KASI ALANDAKA KAKA NZELA MOKO 


J'écrivais ma première lettre d'amour, en bavant, sous la couette, avec des lettres rondes, à la lumière d'une lampe de poche et je dégoulinais de guimauve et de miel quand soudain...
- Kokamua ! C'est quoi ça ?
je me suis mis à glouglouter et à hoqueter comme un dindon furieux
Comment guérir un dindon du hoquet ? Placer sur sa langue un morceau de sucre avec du vinaigre et attendre qu’il fonde ?

OYO AZALI NA MATOYI AYOKA !

Les os, ça sert à tenir tous les morceaux de viande ensemble ? 
C'est comme les ficelles d'un rôti, non ?

TIKA NGAI NAMELA !


Je venais de prendre mon petit déjeuner et je finissais je léchais mon assiette, quand soudain...
- Somo ! Allais-je mourir de froid à la frontière bulgare ?
une épaisse brume s’est abattue sur la forêt. Il était temps de détruire tous mes manuscrits et de disparaître sans laisser de traces...


Qui me dira tout sur la vie secrète des champignons


Un poisson mordillait les bottes d'un pêcheur quand soudain...
- Kokamua !
une guêpe piqua une vipère, sur la langue
 
C'est de plus en plus difficile de raconter des histoires.

Depuis deux jours, je n'ai plus de réseau (plus d'informations sur ce qui se passe ou ne se passe pas dans la ville-duché d'Expo) et plus d'inspiration. Je ne sais plus quoi faire de mes personnages ni à quoi les occuper. Je suis donc obligé d'explorer avec une lampe de poche, les vides technique de mes granges et mes combles, d'en déloger mon vieil ami, le hibou oreilles de chat et de raconter ses aventures... et je ne trouve rien nulle part et mon hibou prétend souffrir d'une extinction de voix.

De  quelle histoire rêver alors puique l'inspiration ets défaillante ?
Cela se passait dans un Thalys en provenance de Paris et à destination de la ville-région de Bruzout. A quelques exceptions près (ma femme mariée et moi-même, évidemment), tous les voyageurs étaient des Français ou des Jupilériens originaires de la République autocratique du Luabongo. Les agents de la compagnie ont essayé d'obliger les passagers à descendre dans une petite gare locale des environs de Bruzout, à Grimbergen ou à Limal, prétextant que, pour des raisons de sécurité, le train ne pouvait pas
- Tout le monde descend ! Des bus sont à votre disposition et vous attendent à la sortie de la gare !
- Pour nous conduire où ça ? Au centre 127 bis ?

aller plus les transporter jusqu'à la capitale. Les passagers ne voulaient pas se laisser faire. Surtout les femmes, particulièrement déterminées et qui se référaient à l'Etat de droit. Ils ont refusé en bloc de sortir du train et ont exigé d'être déposés à la gare du Midi, comme prévu dans le contrat de base, comme indiqué sur le billet qui leur avait été délivré en bonne et due forme. Echauffourée à l'intérieur du Thalys. Echanges de propos vifs et de coups. Kamon ! Une vingtaine de corps habillés de la police fédérale appelés en renfort. Et repoussés à coups de talons aiguilles. Arrivée des chaînes de télévision, prévenues par téléphone. RTL, la VRT, Tele-Brussel et la RTBF, tout le monde était là. Finalement le train est reparti pour Bruzout, avec tous ses passagers. Et les a déposés à la gare du Midi
.




BANA MIKE BAZOSALA KINDUMBA PONA KOLUKA ELOKO YA KOLIA


Les impalas, les springboks et les gazelles de Thompson...
- Sabre au clair ou baïonnettes au canon !
chargent. 
Les oeufs d'autruche s'enterrent dans la sable. Les escargots abandonnent leur coquille et courent se mettre à l'abri
Un zèbre s'immobilise et se cache derrière ses propres rayures


MBOKA EZA KOKUFA !
OZO SALA NINI ?


Des araignées tentaient de prendre la neige au filet
Un corps flottait dans le canal, à hauteur du quai des Péniches
Un parapluie en flammes s'écrasait au pied d'un immeuble
 
Je faisais monter un mouton dans mon appartement, par l'escalier de service, en cachette du concierge de l'immeuble quand soudain...
- Kanda !
mal arrimé, mon cercueil a glissé, a défoncé la porte arrière du corbillard 
- Une simple carriole tirée par un chien de trait (je ne pouvais pas m'offrir davantage, ni calèche, ni deux chevaux) !
et s'est écrasé sur la chaussée
C‘était le moment de mener une vie tranquille, de cesser toute activité héroïque, de regagner ma niche ou ma cellule de dégrisement, non ?

TIKA NAGAI NASAKANA  !

Small is beautiful ?
La petite Bretagne, le petit Canyon (celui de l'Arizona ou celui de Zhangjiajie), le petit Nord, Alexandre le Petit, le petit duché de Luxembourg, la petite place de Bruxelles, la petite messe du dimanche à Nassogne, la petite rue du village,  le petit honneur de vous serrer la pince
Les grands pois

SILENCE NA NGA ELOBI TE QUE NAZA YUMA !
 
Rassemblement de corneilles noires ou tournoiements de corbeaux de mauvaise augure. 
Ils ont repéré des proies et...
- On se régalera des restes !
les désignent aux tueurs, lionnes, hyènes et loups.

EZA YA SOLO
BA VERITES BABIMI 

Encore en panne d'inspiration, quoi faire encore sinon lire ? 
A quoi vais-je m'occuper maintenant : surveiller les feux de brousse (les mains en jumelles sur les yeux, tout en haut de l'échelle du château d'eau) qui commencent à crépiter aux alentours de Djaba, approfondir ou reprendre les chapitres antérieurs de mon buku (les chapitres dits « obscurs », ceux que j'ai écrits quand j'étais encore dans le trou, au plus profond de la gueule du crocodile et que je n'avais pas encore retrouvé toute ma tête) onirique, gouailleur, burlesque et extravagant, bloquer ma diarrhée verbale, éviter les sentiers de la forêts de Soignes ou de la forêt des Borquins où
- La guerre soit avec vous !
des bandes de voyous, Babouin et ses « tous consorts »s'insultent, s'affrontent et se disputent le même territoire et rançonnent les passants qui se mêlent de leurs histoires, protestent et lancent des pavés, des cacas Molotov, des mangues et des noix de coco de mécontentement dans les fenêtres et sur les toits de tôle... et me reposer des nouvelles de la République autocratique du Luabongo qui ne me parviennent plus ?

Et je m'occupe et je relis, pour la deuxième ou troisième fois, « Les Arnaqueurs » de Jim Thompson, un buku qui vient de la rue Maes et qui porte encore les marques des dents de Cannabis. J'ai, de nouveau, beaucoup aimé, au tout début du buku, la première rencontre entre Moira Langtry (je suis venue pour les yaourts !) et Roy Dillon (qu'est-ce qu'une fille comme vous vient faire dans un endroit pareil ?) venus, l'un et l'autre, repérer des pigeons dans une « communauté » de frappadingues de la côte ouest, animée par « un Yogi, une espèce de gourou »...
Après, j'ai moins aimé. Comment, quelques années plus tôt, Moïra avait été amenée à quitter Cole « le fermier » Langley, l'homme avec qui (il leur arrivait
- Ça, j'ai adoooooooooré, vous pensez bien !
de rester des heures ensemble, assis dans des cabinets extérieurs, des cabinets jumeaux, à guetter les rares passants, à observer les oiseaux, à lire et à discuter) elle avait vécu « dix années parmi les plus merveilleuses de sa vie ». J'aime avoir conservé mon « âme de midinet » et j'ai été très déçu : cette romance se termine de manière lamentable et désespérante. Ensuite, c'est le personnage de Carol Roberg qui m'est apparu complètement grotesque, écœurant, indécent.

J'ai, comme d'babitude, pour la deuxième ou troisième fois, abandonné le buku au milieu du gué, à la merci des crocodiles.
J'ai donc quitté « Les Arnaqueurs » de Jim Thompson pour « L'Amant » de Marguerite Duras et
- Fais un Google, connard !
- Je n'ai plus accès au réseau, Mèré !

je me demande, pour la deuxième ou troisième fois, ce que Marie-Claude Carpenter et
- Hélène Lagonelle je l'ai bien aimée aussi... mais pas de la même façon que Moira Langtry (je dois dire que Lilly Dillon, la mère de Roy, alias « rien qu'un bras », « rien qu'une dent » ou « ce n'est qu'une gorge », n'était pas mal non plus, même si les deux nanas se ressemblaient trop et ne pouvaient pas se sentir), évidemment ! Et puis elle pleurniche un peu beaucoup, la belle Hélène, non?
Betty Fernandez viennent faire dans cette histoire... et je décide de ne plus prendre de risques et je me rabats sur « L'ours Pafu raconte », dix contes illustrés par Adrienne Segur, parus aux éditions « Aux trois soleils », en 1946, à Paris... une ville merveilleuse où j'aime passer une journée entière dans le métro sans jamais rencontrer personne ni remonter à la surface ... et que j'aurais pu commencer à déchiffrer, dès l'âge de 6 ou 7 ans, si on me les avait
- J'étais précoce, alors ! C'est après que ça a commencé à merder !
donnés à bouquiner et, comme il me reste encore du temps à tirer, je dévore rapidement, en quelques vingt minutes, avec avidité mais sans trop d'appréhension, « Emilie et le crayon magique », un récit d'Henriette Bichonnier, une gamine de la Deuxième Guerre mondiale, née en 1943 à Clertmond-Ferrand et quatre ans plus jeune que moi.


Un tshitantiste, portant des chaussures compensées à semelles rouges, s'était assoupi sur une chaise en plastique sous un gros parasol et achevait de suer et de cuver sa ration de diamants d'une journée bien remplie, quand soudain...
- Kokamua !
une bruyante chamaillerie le réveilla en sursaut : un renard disputait à un corbeau le placenta d’une accouchée ou les entrailles d'un pendu, quand soudain...
- Ebangisaka !
une araignée végétarienne piqua une fleur carnivore et lui injecta son venin mortel avant de la dévorer vivante


TOKOSALA LISUSU TE ! TOSENGI BOLIMBISI  !

La nuit, je laissai
la fenêtre ouverte pour que le chat puisse faire ses aventures, quand soudain...
- Kokamua ! 
le feu a pris dans un magasin de meubles quand soudain...
- Kokamua ! 
le sida est arrivé à Léopoldville, en train, dans les années 1920, quand soudain...
- Kokamua !
je me suis fait voler la main par une diseuse de bonne aventure

Ah, vous raconterais-je  l'histoire d'un jeune femme, végétarienne, au coeur généreux et aux manières exquises dont on pouvait supposer...
- Grotesque préjugé! Etre végétarien, ça n'empêche pas d'être sanguinaire.
qu'elle aimait faire des doudouces plus féroce qu'un épervier, passait son temps libre dans les campagnes, les parcs et les bois ou à la fenêtre de son appartement, à tirer sur des rongeurs et des oiseaux qu'elle ne mangeait même pas... sous prétexte qu'ils lui bouffaient toutes ses graines. A plat ventre ou en rampant dans l'herbe humide, imitant le chuchotement des moineaux, le gémissement des tourterelles ou le grognement des marcassins ou à l'affût sur son balcon, même en plein hiver, avec
- Pas d'armes à feu, c'est polluant !
son arc et ses flèches empoisonnées, sa sarbacane ou son arbalète, elle mettait en joue et... Schlag ! assassinait tout ce qui bougeait et troublait la quiétude des plantes dont elle estimait avoir la garde. Tout le monde y passait, tous les granivores de toutes les espèces : les taupes (qui ne voyaient pas grand chose mais... Schlag  ! qui entendaient du bruit en surface et montaient voir ce qui se passait) et les souriceaux, les castors, les écureuils friands de baies et de noisettes, les lièvres et les lapins, les rats des moissons (qui grimpaient... Schlag ! sur les tiges des blés jusqu'aux épis et en dévoraient les grains), les campagnols, les mulots et les musaraignes, les cobayes, les chinchillas (à ne pas confondre avec les chihuahuas que leurs propriétaires nourrissaient exclusivement avec le « mou » du boucher, des vidures de poulet et de poisson ou du Canigou... et qui, dès lors, n'étaient pas mis en joue par notre intégriste fondamentaliste et échappaient à ses humeurs massacrantes) et les octodons (qui grignotaient effrontément les pommes de Mère Anto, tombées au pied d'un arbre ou emballées dans un sac en plastique déposé à même le sol, sur le plancher de la salle à manger), les colombes et les perdrix, les gélinotes, les dindons, les pintades, les poules, les faisans, les potamochères (qui se vautraient et… Schtonk ! Schlag ! copulaient et se roulaient dans les champs de céréales)... et même les oiseaux de nuit, les chauves-souris, les caïmans, les chemineaux et même les épouvantails
- Soupçonnés à tort!
qui avaient investi les vieux moulins à vent, tombés en ruine, amputés de leurs ailes et recouverts de lierre... Elle visait juste et… Schlag ! tout le monde y passait ! Sauf les charançons du blé ou du riz qui ne se laissaient pas facilement apercevoir et tirer. Les corps des victimes étaient ensuite laissés à l'abandon, à la disposition des renards (dont on lui avait dit qu'ils n'appartenaient pas à la catégorie des  nuisibles puisqu'ils ne se nourrissaient pas de graines), des égoutiers, des équarrisseurs, des boueux ou des éboueurs. Elle a fini par se choper une bonne pneumonie et quand elle en est morte, personne ne l'a pleurée ?

Quelle histoire triste, n 'est-ce pas ? Je vous le disais bien, les contes de fée pour animaux pour animaux ça n'existe pas. Les contes de fée pour animaux, ce sont des histoires qui se terminent toujours dans une casserole ou sur le grill
C'est l'histoire d'un vieux canasson, perclus de rhumatismes, dont les descendants n'hésitent pas à casser les bras et les jambes de telle sorte que l'aïeul puisse enfin reposer en paix, confortablement, dans un cercueil capitonné et soigneusement décoré que tout le monde pourra admiré et qui fera honneur à tout le troupeau ?
 
La cause est entendue, je suis décidément incapable d'écrire des contes de fée pour animaux, des contes qui feraient rire à pleines dents les lapins et baver les crapauds jusqu'au plastron, striduler les cigales, chuchoter les moineaux, glouglouter les dindons, japper les chiens, glapir les renards, croasser et protester violemment les corbeaux outragés, barrir les éléphants et hululer les hibous à tête de chat... toujours entreprenants, toujours en éveil, toujours affamés de nouvelles aventures, de nouveaux contes et de nouvelles légendes... Eh bien non, je n'en suis pas capable




VANDA NA YO ! 

Bernadette, Thérèse et tant d'autres...
- Toutes ces dames sont au salon !
attendaient d'être élues, espéraient être sanctifiées par le Seigneur, quand soudain
- Kokamua !
Jésus se réfugia dans le coffre de sa voiture, pour y dormir à l'aise, à l'abri de la pluie et du vente, loin de ses fidèles
 
A mon retour d'un très long voyage à l'étranger, un dimanche matin, je suis allé faire quelques emplettes dans l'épicerie.du quartier
Ce n'était plus Ichab qui tenait la caisse, ni même Samir, mais un "oncle" que je connais de vue et qui ressemble à Martin Lanzas. Je lui ai demandé si Ichab est malade et il m'a répondu que oui.
- Gravement ?
- Il en a pris pour deux ans !
 
Il y a quelques mois, au retour du marché matinal, Ichab avait eu une bête embrouille avec les flicards  :des insultes racistes proférées par les keufs et une tentative d'intimidation qui avait mal tourné et ...- Sors de ta camionnette ! 
Ichab
n'avait pas voulu se laisser faire. Répliques. Gros mots. Engueulades. Bras d'honneur. Gnons. Intervention de tous les djeuns du quartier. Bagarre généralisée au croisement des rues de Fiennes et Sergent De Bruyne, près de la place Bara. Un café saccagé. Les flicards ont finalement embarqué Ichab avec l'aide de collègues appelés en renfort. Et, comme d'habitude, les shérifs ont monté tout un scénario mensonger et manipulé les témoignages et accusé Ichab d'avoir « sombré dans l'islam radical », d'avoir transformé un cimetière chrétien en terrain de paintball (où se seraient entraînés de jeunes jihadistes en partance pour la Syrie), d'avoir lancé des appels à la prière collective en plein marché matinal de la ville de Bruxelles


BASOLOLAKI KITOKO

Contrairement à mon PC
- Un ordinateur caractériel, ça existe ?
je suis capable de faire des erreurs et d'en tirer profit !
La supériorité de l'homme sur l'ordinateur, c'est de pouvoir se tromper en dehors de toute méthode, non ?

Je balance
une phrase avec plus de mots...
- Je vous les mets quand même ?
 qu'il n'en faut


MUANA BALAKISA MOSAPI, SUKA AZWA LIKAMA
ELINGI KOLOBA
(elingi koloba : L'enfant pointé du doigt aura tôt ou tard des emmerdes)


Après la curée, devenu trop lourd, un vautour ne parvient plus à décoller et s'écrase en bout de piste 


Je venais de dégrafer son soutien-gorge et...
- Moment d'émotion intense et de recueillement profond !
de lui enlever sa petite culotte, délicatement, avec une tendresse infinie, comme on déballe un cadeau précieux, quand soudain...
- Soni !
je perdis mon dentier


MISO MAKASI, NDOKI TE !


Un corbeau n'agit jamais seul. Une hyène, un loup, une lionne et un vautour non plus. Tous à la recherche
- Une aubaine !
 d'enfants fugueurs, de paumés, de migrants, de sans-abri 


Totalement trempé, des cheveux aux souliers, en passant par la veste et le pantalon... Que s'était-il donc passé ?
Me serais-je-je porté à l'aide d'une dame de 70 ans qui traversait les étangs d'Ixelles à bord d'une barque volée et qui...
- Je ne vous ai rien demandé, Monsieur ! Tika ngai ! Je suis capable de faire ça toute seule !
cherchait tout simplement à se suicider.
 

YO NANI OBOYA ?

Où ca trouver des mots? 
Dans le carré excentré des indigents, des vagabonds et des solitaires d'un cimetière « à l'ancienne » dont la direction se réserve le droit d'entrée et dont les tombes
- On vient parfois de loin et de longtemps pour se faire enterrer ici, savez-vous ! Et parfois même du XIXe ou du XVIIIe siècle !
de bonne famille, apeurées et silencieuses, se rassemblent frileusement autour de l'église pour se protéger des vampires ou des pilleurs ?
dans une station-service entre Grand-Bigard et Zellik ou dans un café de la Barrière de Saint-Gilles ?


Partout et tout ce qui passe est bon à prendre. J'aime
- Vous aimez écrire ? Participez à notre concours ! Si votre texte est retenu, vous gagnerez un dictionnaire !
rencontrer dans l'ascenseur des mots que je ne connaissais pas ou que j'avais complètement oublié. De jour ou de nuit. Dans l'ascenseur, au bord de l'eau ou sur le trottoir. Dans un commissariat de police de la Châtellenie d'Awel où un client se fait engueuler par le personnel et est invité à avouer à haute voix, au comptoir et devant tout le monde, son nom, son adresse, ses qualités, ses infirmités, ses plaintes et ses péchés. Dans les épiceries et les grands magasins, devant des guichets d'un bureau de poste, sur les murs et les palissades. Ce sont les mots qui m’intéressent. Les mots, il faut les prendre là où ils sont : à leur place. Les voler là où ils habitent : dans la bouche des gens, sur les murs des toilettes des gens, dans les rubriques nécrologiques des gens (qu'ils prennent parfois le soin de rédiger eux-mêmes, avant de passer la main), dans la cour de récréation des gens, dans les histoires que les gens se racontent sur les terrasses ou sur les bancs. Ou dans le tram 81. Ou dans le bus 71
. Ou sur l'avenue Kimpompo, dans le bourg de Kimbanseke, où
- La nuit, quand les habitants entendent du bruit, ils pensent à des mauvais sorciers et ils se mettent à prier...
on peut voler à l'aise, sans danger, tous les mots que les boutiquiers laissent traîner sur leurs enseignes. Ou sur des morceaux d'un journal en langue allemande, vendus à la pièce par une petite fille, à l'entrée des chiottes extérieures d’un bar à chicha de Cochabamba.  Les mots, il faut les lire dans les yeux des gens, sur les objets qui les entourent, dans les paysages et les animaux qui leur sont familiers. J’aime les mots, la matière des mots, leurs formes, leurs fesses. J’aime leurs fringues et leurs déguisements. J’aime leurs accouplements. J’aime qu’ils se rebiffent. J’aime qu’ils s’abandonnent. J’aime qu’ils pissent quand on les presse. J’aime
- Dans les mots, tout se mange ! Comme dans le cochon : les fleurs, les feuilles, les tiges et les tubercules !
le blanc des mots, la peau, les ailes, la carcasse, les gésiers, les veines, le foie, le sang des mots. J'aime le bruit des mots dans les phrases, ils frissonnent, se serrent les uns contre les autres comme des brebis apeurées. J'aime le bruit des lettres à l’intérieur des mots, elles grattent. Tout ce que je ne note pas sur le champ
- D’abord je fais mon marché, ensuite je cuisine.
meurt aussitôt. Tout ce que je n’écris pas sur le champ, n’a jamais existé et n’existera plus jamais. Quand une idée passe, il faut
- Tous les mots sont bons, toute les mots sont justes, tous les mots sont comestibles ! Il faut juste leur laisser une petite chance !
la saisir aussitôt, avec n'importe quoi, un filet à papillons ou une pince à attraper les crotales, la coincer et la pendre à un crochet du garde-manger. J’écris dans la salon des dingues-fumeurs du 9ème étage de l’hôpital Erasme. Avec plein de gens autour de moi (en robe de chambre et en pantoufles). Dans l’insécurité la plus totale. En cachette et totalement transparent.



Je venais de me glisser sous la vache pour en boire le lait à même le pis, quand soudain...
- Soni !
j'ai perdu le fil de mon histoire


TIKA NGAI NALELA 


Avant, on importait des oiseaux immigrés et on leur proposait d'habiter des cages dans nos mines
Aujourd'hui, on les invite à égayer nos vieux et à changer leurs couches-culottes
Ou à travailler au noir dans un peep-show, elle comme artiste et lui comme nettoyeur de cabines.

BATU OYO BAZOYA MATANGA PONA KOLIA MBONGO i

Je commandais un dernier café, sous l'oeil réprobateur du serveur, après avoir déjà réglé l'addition, quand soudain...
- Soni ! 
une famille  de migrants s'installa secrètement dans un abri précaire construit à la hâte dans les caves ou au sommet de l'immeuble

NABOYI KOSENGA PARDON !

Je dormais à poil, toutes fenêtres ouvertes, à une centaine de mètres du cimetière, quand soudain...
- Vraiment !
un réfugié, poursuivi par les flics, les entraîna dans les caves du Peterbos (dont les galeries relient les immeubles les uns aux autres) et réussit à leuréchapper

TOKOMI WAPI ?

Un zèbre prend la fuite pour échapper à la disparition de son espèce
Des poursuites...
- D'un coup de sabot, le zèbre fracture la mâchoire du crocodile !
sont engagées

EKUFELI  TE !

Elle était ma punaise et j'étais son morpion.
Nous nous piquions mutuellement quand soudain...
- Vraiment !
nous nous sommes mis à parler des novlangues...
- Moi, le nouchi d'Adidjan et elle, le lunfardo de Buenos Aires !
si bien que nous ne nous comprenions plus 

OMONI NGAI YUMA ?
KOSAKANA NA NGAI TE !

Les mouches ne réagissent pas et s'attardent encore..
- Elles n'ont pas souhaité réagir ou ont-elles souhaité ne pas réagir ?
alors que les oiseaux s'esbignent lorsqu'on les regarde trop attentivement
Par contre les mouches ne savent pas chanter

OYO LIBOMA TO NINI ?

Je donnais deux grands coups de talon sur le seuil pour lui annoncer mon arrivée, quand soudain...
- Danzé !
je la vis s'enfuir par la porte de derrière et je me rendis bien compte alors qu’il n’y avait pas une minute à perdre et qu'il fallait absolument que je la retienne avant qu'elle ne s'éloigne pour toujours et que je devais sans férir lui dire quelque chose d'important, d'essentiels, de foudroyant ou de merveilleux, quand soudain...
- Kanambwa! Les voies du Seigneur sont impénétrables !
mon inspiration s'est cou-
pée !
Comme se coupent l'eau, le gaz , l'électricité ou la connexion internet  quand je n'ai pas payé mes factures...
Quoi faire pour passer le temps en attendant qu'elle revienne ? Organiser un concours de crachat de noyaux de cerises ou des courses d'escargots avec mes petits camarades ?  

OSI OMONI YANGO WAPI  ?


Il achevait de ramasser les puces de son chien...
- Un chien peluche, lobotomisé, qui n'aboie pas, ne lèche pas, ne mord pas, ne suit personne dans la rue, refuse les bonbons !
et de les replacer sur son dos, quand soudain...
- Kobanga !
des frelons (qui s'étaient postés en embuscade, guettant la sortie des abeilles et surveillant les mouvements de la ruche et des alentours), surgirent et se lancèrent à l'attaque

Une mère canne ne se risquerait plus à mener ses petits à la mare.
Les maisons elles-mêmes ne sont plus sûres. Les grillages sont cisaillés, les serrures fracturées et les portes des caves forcées à coups de crosses.
Je jette mon vélo dans les orties, retire la batterie de mon téléphone portable pour éviter de me faire géolocaliser, pénètre dans les fourrés. 

NAUTI KUNA EPAYI YA BA OYO BAPESAKA  BANGO POUVOIR 


A Disneyland, on applaudit les immigrés quand ils sont bien sages et savent jouer d’un instrument de musique aux sonorités folkloriques qui émeuvent ou évoquent des vacances en famille. On les adore s'ils sont chrétiens de préférence (ou susceptibles de le devenir), respectueux et reconnaissants, travailleurs flexibles, de jour et de nuit, sous-payés, mal logés et non syndiqués, prêts à briser des grèves ou à se prostituer… et quand nous font bien rire ou pleurer à chaudes larmes.

A Disneyland, les immigrés chagrins, mal rasés, ténébreux, hargneux ou revendicatifs, ayant perdu leur famille, leurs biens et leurs illusions errant sans propriétaire connu, seront capturés, internés dans des camps ou des ghettos, neutralisés, châtrés ou lobotomisés
- Mais s’ils se désespèrent et qu’ils se pendent aux arbres de nos parcs et jardins ou aux poutres de nos greniers?
- Nous ne nous laisserons pas intimider ! 

NINI EZA REELLEMENT SIMA YA MAKAMBO OYO ?
 
Ayant reçu sur la tête le contenu d'un baquet d'eau sale, d'un bassin de cendres chaudes ou d'un seau de matières fécales, un ange est tombé de son nuage et s’est écrasé sur le trottoir, quand soudain...
- Vraiment ! Débarrassé de son cavalier, c’est le cheval qui gagne toutes les courses !

l'inspiration m'est revenue. Comme reviennent l'eau, le gaz, l'électricité ou la connexion internet

PONA NINI OBANGAKA KOLINGA NGAI ?

Peut-on, dans une économie de marché, mettre en compétition (toutes les combinaisons sont possibles et tous les couples sont permis, les mauvais coups aussi, le largage de barrils d’explosifs ou l’explosion de bombes à fragmentation dans le carré des oignons ou dans un champ de pommes de terre ne sont pas à exclure)
Ceux qui sont chargés de recouvrir de chaux les cadavres en décomposition
et les vendeurs de véhicules d’occasion et de pièces de rechange du rond-point Gambela
Le préparateur psychologique d’une équipe de football capable de faire pousser des carpes dans un garage
et une coiffeuse à domicile victime de nombreuses addictions (à la drogue, à la bible, aux jeux de hasard, à l’alcool ou même au foot)
Le charbonnage du Hasard à Cheratte
et une femme de chambre chinoise égarée dans le bush australien
Un investisseur néo-zélandais d'origine srilankaise
et le bedeau d’une église diabolique, toujours mal éclairée, où des complots se trament
Les glaneuses qui récupèrent les cheveux d’ange accrochés aux branches des sapins de Noël
et celui qui est chargé d’enlever les fers des vieux chevaux avant de les envoyer dans la bétonneuse à viande hachée
Un donneur de moëlle osseuse originaire de Ponta Delgada
et un appendicectomisé né dans les anciens quartiers défavorisés de South Boston
Le pilote d’un avion furtif, peint tout en noir, chargé de rapatrier clandestinement ou, plus exactement, d’exfiltrer les corps des agents infiltrés (empoisonneurs, espions ou terroristes, membres d’une organisation criminelle irlando-américains travaillant en sous-traitance pour la CIA ou les « services » du POSUS), ayant échoué dans leur mission , en Afghanistan, en Irak ou en Syrie et qui n’ont pas droit à des funérailles officielles et dont les cercueils ne seront pas recouverts de drapeaux et ne seront pas portés par six soldats en grande tenue 
et un tatoueur et placeur de piercings intimes,
Une contrebassiste top-model
et un accordéoniste qui ne jouait pas dans l’orchestre symphonique d’un centre de désintoxication en Californie
Une petite marchande de fleurs (ou une marchande de petits fleurs, je ne sais plus)
et le président-fondateur d’une société de création de parfum
Un corps qui flotte dans le canal, à hauteur du quai des péniches
et le corps d’un agent de maintenance, en chasuble jaune fluo, happé par une machine qui s’est subitement remise en marche
Celui qui était toujours le dernier choix au moment de constituer les équipes de football dans la cour de récréation de l’internat
et une vendeuse des riz, de semoule et d’huile de palme (en provenance d’Angola via le poste frontière de Lufu) aux marchés Somba Zikida ou Mariano
Une diplômée de la Cambre en reliure d’art devenue vendeuse experte en sanitaire
et un contrôleur aérien de l’aéroport de Kualanamu (dans le nord de Sumatra)

 
A Kikwit, des enseignants et des fonctionnaires organisent un sit-in devant la mairie de Kikwit pour réclamer des arriérés de salaires, quand soudain
Dans quelques coins de la ville, des vaches pensives et rêveuses, pour l'achat desquelles des habitants se sont cotisés pendant longtemps attendent d’être abattues le 31 décembre, quand soudain.
Dans la cité minière de Durba, le calme semblait être revenu après un soulèvement des Wewa qui protestaient contre la mort de deux de leurs collègues percutés par un véhicule, quand souain
A Kananga une vingtaine de femmes commerçantes avaient été payées  (1 dollar par personne) pour marcher nues  du bâtiment administratif
où se trouve le cabinet du sorcier proconsulaire "élu" à la tête du duché du Kasaï-Occidental jusqu'au siège de l'Assemblée ducale, quand soudain
A Bunia, au quartier Yambi Yaya, des « bandits en tenues de policiers » s'étaient introduits dans une maison et emportaient de l’argent et des habit quand soudain.
A Mbandaka et à Kisangani, des chagrinés d'argent envisagent de passer le réveillon dans la méditation ou dans des assemblées de prière
- Rendons grâce au Seigneur pour ses innombrables bienfaits !
quand soudain
 Réitérons notre confiance et notre attachement (et une dîme spéciale pour la bonne année
Du côté de l'avenue du Commerce et du marché central, des Wewa zigzaguaient entre les voitures bloquées dans des embouteillages monstres, quand soudain
A Kingabwa, à Kinsuka, à Ngafani, à Buadi et même à Delvaux, dans les « poches noires » de Kisenso, de Mpaka ou de Malweka et dans beaucoup d'autres quartiers de la ville de Kinshasa
- Tout le monde était dans la rue et personne ne voulait rater sa fête !
 les Conjoncturés se préparaient à « fêter» la nouvelle année sans musique et dans l'obscurité tout le monde quand soudain


TAMBWE MWAMBA = COCO MUYULU
ALOBELI FORCES OCCULTES NA YE AVANT ABETA CONCERT 
 
Dieu, se profilant derrière chaque massacre, enfin reconnu et montré du doigt par un de ses fidèles : " C’est lui ! Mutu yango azolanda biso ! L’espacement des yeux, la position du nez, la forme du visage, la dentition carnassière, je le reconnais ! C’est bien lui ! Sa respiration de baleine ou son râle de scaphandrier ! Son haleine de mort ! Ses croûtes jaunâtres au coin des yeux ! Azolanda biso na mbeli  ! Namoni ye ! C’est lui ! C’est bien lui ! C’est Dieu ! C’est le tueur ! C’est l’assassin ! " 
 
Dieu (assis sur sa chaise roulante, une couverture usée sur l'épaule, une télécommande à la main, frappé par un diabète qui l’a rendu aveugle, sourd et carnassier, avide de sacrifices humains) est partout, scénarise la vie des gens et n'arrête pas de faire chier son monde. Dans un taxibus ou
- Dieu est-il parmi nous ? A-t-il payé sa place comme tout le monde ? Que Dieu présent parmi nous se fasse connaître auprès du receveur ou du personnel de cabine !
dans un avion, au cimetière et même à l'Unimak, l'Université de la liberté de penser et de s'exprimer en République autocratique du Luabongo. Si la limace nait dans le chou, c'est pour que le cigogne l'y trouve (plus facilement que sur un tas de feuilles mortes), car tel est le dessein de Dieu.
Dieu est partout. En Awoyo comme au Luabongo.
En Amérique aussi, surtout au Colorado : ouragans, incendies de forêts, pluies torrentielles et inondations, Dieu ne cesse pas de se manifester...
Mais chez eux, en Amérique, c'est pire : Dieu est encore plus présent.  Aux États-Unis d'Amérique, Dieu est dans le business, Dieu est côté en Bourse, Dieu est devenu « la main invisible » du système du Marché, Dieu « est » le Marché. Dieu est aussi, dès lors, un produit d’exportation et les Américains (républicains de l'Arizona et démocrates de l’État de New York) cherchent, par tous les moyens, à exporter les différentes marques de Dieu qu’ils produisent ou qu’ils contrôlent et à les imposer au reste du monde et particulièrement en Afrique, où ils n’arrêtent pas de dépêcher des missionnaires... Au nom du Djihad chrétien ! ...pour anéantir et supplanter les productions métaphysiques ou psychédéliques locales... Tenant des discours sacrilèges qui insultent les ancêtres, les chefs de terre et les gardiens de la mémoire, blasphèment les divinités de toutes origines, les vaudous, les génies et les esprits, outragent les devins, les marabouts, les féticheurs, les guérisseurs et les sorciers, tous accusés de contrevenir gravement aux lois du Tout-Puissant Marché... tandis que leurs groupes de mobilisation,
de propagande et d'animation religieuse font le spectacle, entonnent des cantiques, entrent en transes, invitent à semer, se déchaînent et font passer le panier. 
Dieu (assis sur sa chaise roulante, une couverture usée sur l'épaule, une télécommande à la main, frappé par un diabète qui l’a rendu aveugle, sourd et carnassier, avide de sacrifices humains) est à présent partout, disais-je. Dans la ville-duché d'Expo aussi... où un pasteur ambulant, originaire du Kasaï... ne pas s'exciter inutilement, attendre la fin de l'histoire, la chute ! sans église fixe mais totalement investi dans l'œuvre de Dieu, prêche
- Partageons la parole du Seigneur !
- Amen !
et ne cesse d'importuner les passagers d'un véhicule de transport Mercédès 207, bondé, mal aéré, brinquebalant, qui fait la navette entre l'arrêt Regideso et le place de la Victoire. L'homme de Dieu prescrit à la maman d'un enfant criailleur (croûteux, crotté, crétin, crispé, craintif, crevard et décharné) de coller un mbata sur le bec de son affreux canard, de lui ordonner de se taire et de lui faire boire
- Pour le laver de toutes ses impuretés, pour chasser de son corps le démon qui le perturbe !
une bouteille entière d'huile de palme... Il demande ensuite à une passagère
- Mulungweeeeeeee !
qui se plaint de la chaleur suffocante régnant à l'intérieur du taxibus de lui semer 20 dollars... pour qu'il lui impose les mains et l'aide à retrouver ses esprits. A bouts de nerfs, le chauffeur... un de ces poros  qui s'amphétaminisent au diamba et au lotoko, roulent à tombeau ouvert sur le boulevard Lumumba, échangent des insultes avec les Wewa sans casques et aux t-shirts poussiéreux, les conducteurs d'engins de travaux publics, les transporteurs routiers, les vendeurs d'eau, les conducteurs des autres taxibus, font des queues de poisson, stationnent au milieu de la chaussée ou s'emparent hargneusement des meilleurs emplacements de parking, déboîtent et accélèrent brutalement ... exténué, la chemise trempée, complètement chanvré ou en état d'ébriété avancé, abruti par les odeurs d'essence, la poussière et les cris, exaspéré par les embouteillages et les rackets des roulages et
- Sans compter le carburant que dois acheter moi-même ! Et les corps habillés qui voyagent sans payer et ce nyama de pasteur qui prétend, « au nom de Jésus », ne rien débourser !
et le versement à remettre en fin de journée à la patronne, l'épouse d'un sorcier bien connu... invective l'oint de Dieu et le fait jeter bruyamment en dehors de son taxibus, par le receveur (aidé par quelques passagers, rigolards), entre
- Va donc te plaindre à ton président-fondateur de l'opposition radicale souveraine, Fo-tête ! Pesa ye mbote !
la 10ème et la 12ème rue, à Limete... « comme ton Jésus qui a chassé les marchands du temple pour y installer ses vendeurs de bondieuseries », ajoute-t-il, furibond...
On va me détester (dans un certain cercle de prières) ! Waoooiii !
Ce n'est pas toujours facile la vie de pasteur ou de prophète. Tout le monde n'est pas élu. Si on veut cesser de prêcher dans les taxibus et de se faire insulter par le chauffeur, le receveur ou certains passagers, il faut se trouver un autre terrain de chasse, un espace de prédication à soi, un bon micro, quelques chaises en plastique. Et surtout, il faut avoir la grâce, être visité par le Saint-Esprit. Et il y en a qui rament vachement. On m'a raconté la triste histoire d'un prophète – Un pédiatre ? - de l’Église Mpeve a Longo, soixante ans d’âge, marié et père de six enfants, habitant le quartier Bikanga dans le bourg de Kisenso, qui est décédé dans sa chambre après avoir... en compagnie d'un autre membre de la même église, une « nièce », âgée d'environ cinquante ans... mais installée dans une autre pièce de la même maison... observé - Sans succès ! - septante ou même soixante-quinze jours de jeûne dans l’espoir d’être investi de la puissance du Saint- Esprit. On ne s'étonnera pas, dès lors, que certains pasteurs, prophètes, séminaristes, prêtres ou évêques abandonnent « le travail de Dieu » et entrent dans les « services ». C'est un autre racket, bien sûr... mais plus lucratif et un peu moins risqué. On peut même, si on est assez malin, cumuler les deux boulots.

C'est le foutu bon Dieu qu'il faut craindre et non pas le Diabulu, Zabolo ou
- Appelez-moi Stan ! Ou Stany !
le grand Satana. Quand on passé toute sa vie à bien honorer ses démons (sa femme mariée, ses paquets de Tumbaco, ses grandes bouteilles de Mongonzo) et qu'on ne les as jamais trahis, sauf pour des raisons médicales, on ne peut pas avoir peur de l'Enfer... et d'y être condamné à pédaler, pédaler, pédaler, pédaler, pédaler sur un vélo d'appartement, toute sa mort durant.
Personnellement, j'ai toujours bien servi mes démons et ils se sont toujours portés à mon secours lorsque j'ai fait appel à eux. Ils ne m'ont jamais laissé tomber et m'ont permis d'accomplir des miracles : chevaucher un tonneau de bière récalcitrant et le faire monter de la cave à la cuisine, par exemple... et tant d'autres faits prodigieux.
J'ai toujours été correct avec mes démons et je les ai toujours reçus chez moi comme en famille. Je ne vois pas pourquoi, après ma mort, je serais mal reçu chez eux. Pourquoi me poursuivraient-ils et chercheraient-ils à me mettre en pièces ? Qu'est-ce qui pourrait justifier un tel changement d'attitude ? Les démons ne sont pas les soldats du Bon Dieu quand même. E bongo !
TANGO MUSUSU NDOKI YE YOO !
 
Se peut-il que le cheval soit considéré comme un animal de proie par les vers de terre qui prennent l’air en surface dans l’herbe humide ?

BAKIMI MATANGA !

Je passe mes nuits dans une encoignure, dans un garage à vélo...
- Le problème, en ville, c’est qu’on est réveillé trop tôt ! Dès l’aube, il y a toujours quelqu’un qui vient nous chasser  !
ou sous un portail.
Je pars à la recherche d’un coin plus tranquille, loin des maraudes (qui dérangent et proposent un thé, un café, des œufs durs, un dortoir…)
Sous un viaduc parfois, dans les vides techniques d’un tunnel ou d’un métro...
Mais de préférence sous une tente en bordure de bois (mais pas trop près des allées) avec un miroir accroché à un arbre, des couettes , des pagnes ou des couvertures suspendus à un fil tendu entre deux arbres, une gazinière pouvant servir également de chauffage
- C’est toujours mieux qu’en ville ! Quand j’ai la flemme, je ne vais pas bosser (chiner, me proposer comme porteur sur les marchés, travailler au noir dans un resto, faire la manche pour 30 à 40 euros par jour), je me mets en mode survie et je reste sous ma tente
- Et pour les toilettes ?
- Je vais derrière un arbre !

ESKE BOZUI ELOKO NATINDELAKI YO ?

Encore un roman raté qui refuse de démarrer !  
Je tombe sur mon cul, je cale mon moteur et je file par la porte de la cuisine.
J'actionne la sonnette de mon vélo, driiiiiiing ngging ! et j'évite de justesse une vache qui traverse la place Flagey alors que je me trouve en phase d'atterrissage, je reprends de l'altitude et je me réfugie dans mes nuages..


Nakomeka ? Nakobandela ? Je tente ? Je recommence ? 
Je m'obstine et je persiste !
On mangeait tranquillement à l'extérieur, toujours la même chose (une grosse boule de fufu avec des makayabu frits dans l'huile de palme), quand soudain...
- Kokamua !
une co-locataire (une nouvelle qui venait à peine de s'installer dans la parcelle), très en colère, les cheveux en bataille, un seul pagne lui couvrant la poitrine, se mit à poursuivre notre propriétaire et...
- Moyibi !
appelant à l'aide, ameutant les voisins, quand soudain...
- Esekisaka !
des corps habillés en bleu sont arrivés en courant et...
- Avec leurs armes bringuebalantes ! Braguettes ouvertes et uniformes déboutonnés! En mapapa ! 
ont aussitôt tiré en l'air pour disperser l'attroupement et avant même d'entendre les explications de la plaignante...
- Nzoto na nga ezali ofele te ! Il faut afuta ! Violer sans payer, c'est de la grivèlerie !
et les justifications de l'accusé...
- Elle ne m'a pas encore versé toute la garantie ! Je n'ai touché qu'un acompte ! Je suis quand même son propriétaire, elle me doit du respect ! 
ils ont exigé le transport pour s'être déplacés, menaçant de jouer de la matraque dans la foule et d'adoucir les jeunes récalcitrants en leur frappant la tête à coups de crosse, quand soudain... 
- Elengi !
une rosée matinale se plaqua sur la toile de l'araignée

OBOYA, OBOYA TE, NAZA KAKA NDEKO NA YO  !

Des ogres rôdent dans les bois, s’accroupissent derrière des paillassons, volent des enfants à leur parents...
- Je ne vole jamais les enfants qui m'ont été présentés ou dont je connais les parents ! prétend l'ogre de bonne édication
les égorgent, les suspendent à des crochets de boucher, la tête vers le bas pour faciliter l’écoulement et la collecte du sang. 
Les enfants destinés à être mangés dans la soirée étaient incisés à partir de l’anus, écorchés, étripés, épicés, cuits au barbecue et mangés avec appétit
D’autres étaient gardés en réserve. Coupés dans le sens de la longueur, ils étaient pendus au plafond et mis à fumer.

MBOTAMA ELAMU ! 

 
Existe-t-il des contes de fée pour animaux ?


On peut rêver d'une fleur qui meurt de sa belle mort.
Comme meurent les coquelicots,... dans leurs champs, en état d'ébriété, après s'être abreuvés du sang des soldats
Comme meurent aussi les pissenlits, les boutons d'or, les épervières... dans leurs champ, parmi les ronces, les chardons et les orties, paisiblement, sans avoir été cueillis !et toutes ces fleurs communes, ces fleurs de pauvres, ces fleurs pamba-pamba, ces fleurs qui poussent partout... même sur des corniches, derrière des barbelés ou à l'abri de palissades couvertes d'affiches décolorées ! ces fleurs sans importance et sans odeur qui, jusqu'à présent, sont considérées comme nuisibles : elle abiment le gazon ! n'ont aucune valeur marchande et n'intéressent pas le système du Marché... et qu'on ne retrouvera sans doute jamais dans l'enclos des fleurs à couper, avec des gens qui figurent dans le dictionnaire des noms propres... comme des Fabre d'Eglantine, des Jeanne Marie Phlipon (dite Madame Roland), des Maximilien de Robespierre, des Olympe
- La Révolution française était une révolution féministe : les hommes et les femmes étaient égaux devant la guillotine !
de Gouges, des Saint-Just... jetés dans le même enclos des fleurs à couper, parmi les fleurs à sang bleu, pimplochées, perruquées et parfumées, de vieille noblesse anglaise, autrichienne, espagnole, hollandaise, russe, polonaise, prussienne, vaticane ou française, portant des noms latins à particule, serrées peureusement les unes contre les autres, comme des canards réfugiés sous un lit ou des chiot planqués dans un tiroir, faisant sur elles et attachées parfois à un tuteur pour qu'elles ne puissent pas s'échapper.
Peut-on rêver d'un arbre, d'un porc et d'une vache qui meurent chez eux, à la campagne, au bois, au champ, entourés de fleurs ou de champignons, de mort naturelle... et non pas abattus, débités, égorgés, découpés et saignés à la hache, à la machette ou au surin ?

Existe-t-il des contes de fée pour animaux de la ferme : les canards, les lapins et les poules, les chèvres... et le bélier qui fait mine de reculer pour mieux rentrer dans le cul des citadins d'Expo, de Mélo ou de la Châtellenie d'Awel... et, mieux encore dans le lard des écrivains voyageurs ou des experts-rebouteux, bons apôtres et surveillants généraux de la communauté internationale des bien-pensants... tous en promenade à la campagne sous les tropiques ou en Ardenne (et qui tournent autour des brebis et leur tripotent les laines) ! des histoires qui s'achèveraient bien, par des funérailles
- Tu y étais Douchka ?
- Je déteste les matanga ! De mortuis nil nisi bonum ? Alors qu'il y aurait tant de choses à dire et tant d’histoires croustillantes à raconter! Alors qu’on pourrait profiter de l’occasion pour extraire quelques balles perdues, sortir des dossiers secrets et découvrir même un petit coffret de cuir rouge (avec des aveux écrits, 34 lettres d’amour, des reconnaissances de dette, des fétiches et des fioles de poison) caché au fond d’une armoire ! Qu’est-ce qu’on rate !

en famille : une levée du corps, une veillée mortuaire

- Participer aux obsèques de quelqu'un, c'est devenir son égal ou son supérieur hiérarchique, non ? . C'est se l'approprier ? 
une mise au tombeau ? En présence des proches, des voisins et du chef de quartier ? Des histoires où les cochons ne seraient pas… Oink ! Oink ! Oiiiiiiiiink ! sacrifiés en l'honneur des Dieux et ne termineraient pas leur existence, soigneusement engraissés, superbement écorchés, somptueusement décorés, avec un ananas juteux dans le groin ? Des histoires où Agatha Christie n'étriperait pas les animaux de la basse-cour pour lire le nom d'un assassin dans leurs entrailles  ? Des histoires où les poules, les moutons, les cabris ou les dindes ne finiraient pas dans la gueule d'un crocodile à l'occasion de la Tabaski ou des fêtes de fin d'année ?

Existe-t-il des contes de fée dans lesquels tous, ceux de la forêt et ceux des vergers... les chênes, les hêtres, les charmes, les bouleaux, les platanes, les cyprès, les poiriers, les pruniers, les cerisiers, les pommiers, les manguiers, les goyaviers, les badamiers et les arbres dont les fruits sont appelés « colas du singe », les palmiers qui s'ouvrent comme des parapluies, les fromagers, les cocotiers, les boababs, les séquoias, les cèdres de l'Atlas et les chênes du Canada... ne seraient plus des proies, des jouets ou des souffre-douleur : mordus par les animaux sauvages ou domestiques, parasités par le guy, les insectes ou les champignons, meurtris par les pierres acérées… Schlag  ! que les enfants du bedeau ou du curé de la mission catholique (plus démerdards et quelquefois bagarreurs que les autres, des dénicheurs d'oiseaux, habitués à recevoir des châtaignes et… Schtonk ! à rendre des marrons et à utiliser des frondes et se servant même du vieux dentier de leur papum ou de leur papounet ratichon comme pierre à lancer, sachant se battre, invectiver, injurier et régler leurs comptes à coups de poings et de cartables envoyés dans les pattes ou dans la gueule) ou les étudiants du campus de Mélo (faisant la « chasse cueillette » aux mangues, entre deux séminaires, pendant les heures creuses... et les mangues refusant de tomber en prétextant qu'elles n'étaient pas encore mûres... et faisant valoir qu'elles n'avaient pas encore fait leur première communion et qu'elles n'avaient pas atteint l'âge d'être mangées) lancent en direction des fruits, des écureuils, des nids... Schtonk ! Schlag ! d'oiseaux tisserins ou des cerf-volants... brûlés par les barbecues allumés imprudemment sous leur feuillage par un troupeau de touristes en vadrouille... écorchés
- Les racines frappées et piétinées... et rentrant sous terre pour se mettre à l'abri des hauts-talons et des coups de bottines !
par les couvercles de boîtes de sardines et de corned-beef ou par les pédaliers des VTT... incendiés par les feux de brousse allumés par des chasseurs de gibier (biches, antilopes et agoutis)... blessés par des shrapnels ou des éclats de grenades ou d'obus... cochonnés par les joueurs de paint-ball... obligés de supporter le poids de cabanes, de balançoires et de pendus... et, finalement, abattus à la cognée ou la tronçonneuse par de pesants, taiseux et puissants bûcherons... Existe-t-il des contes de fée où les arbres de la forêt, des vergers et des trottoirs ne seraient pas vandalisés par les promeneurs, renversés par des tracteurs ou empoisonnés au savon de vaisselle, au produit pour sol ou à l'eau de Javel... mais ne pourraient être jetés à terre que par les vents violents des tempêtes et des ouragans et pourraient même vivre centenaires ou même
- S'ils le désirent ! Mais ils n'y seraient pas obligés !
jusqu'à mille ans, comme les oliviers avant que les colons… les Noko, ceux par qui le malheur arrive ! ne viennent les arracher et s'emparer de la terre des paysans ? Tous les arbres ! Même ceux de l'administration et de l'assistance publique, les arbres sans familles, émasculés ou excisés, qui se morfondent dans les vieilles cours des casernes, des internats, des hospices ou des prisons...
Existe-t-il encore des fées, tout simplement, portant de très beaux noms de potions magiques ou de pilules miraculeuses : Olamine, Clozapine, Rispéridone, Ocytocine, Aripiprazole, Olanzapine, Paliperidone, Simvastanine ou Quiétapine ?
Existe-t-il encore des fées ou ont-elles toutes finalement succombé ? Ont-elles toutes dû se plier au système du Marché ? Et les contes de fées sont-ils devenus des contes du Tout-Puissant Marché commençant par : « il y en avait, une fois » : il y en avait qui n'avaient pas grand-chose et qui voulaient en avoir
davantage, il y en avait qui n'avaient rien et d'autres qui possédaient tout...
Mwana Danzé aimait surprendre les champignons à l’aube, au moment même où ils se réveillaient, avant qu’ils ne se perdent les bois
MOKONZI AZALA NA BINOOO... BOKENDE NA BOBOTOOO !

Alerte et entreprenante, comme un ver à la recherche d'un fruit, une mouche me harcèle pour que je lui ouvre la fenêtre  

TIKA NGAI NASIBA  ! 

Sisyphe a beau faire, toute les pisses des vaches, toutes les merdes des pigeons et tous les crachats des hommes finissent à la mer 

AKOMI BOBANGA KOMATA NA PODIUM  ? 
OBOYI ? SALA MONDE NA YO !
Aucune histoire ne me parvient. Sauf celle de Vivi « la coiffeuse » qui est tombée dans un puisard (elle aurait pu se casser la jambe) en mettant du linge à sécher sur un fil. Le reste, ce sont des histoires de short à recoudre, d'ongles à couper et
- Tu as pris tes médicaments, m'gamin ! Tu as pensé à remplir ton pilulier ?
de pilulier à remplir chaque semaine, chaque semaine, chaque semaine.
Une dizaine de pilules par jour, dont celles
- Ellle portait un de ces parfums (léger mais perçant, prenant, discret, élégant, gracieux, je ne sais pas moi, je ne suis pas un kiwi et mes narines ne s'ouvrent pas au bout d'un long bec mince et un peu courbe avec lequel je fouille le sol à la recherche de vers, d'insectes, de larves et de baies... et je n'ai jamais été entraîné à qualifier les parfums imperceptible... mais néanmoins perceptible) ! J'en bien senti toutes ses odeurs quand elle s'est penchée sur moi et m'a chatouillé le corps un peu partout, comme savent le faire les neurologues, lors de notre premier rendez-vous. Au deuxième, elle est restée assise derrière son bureau !
du docteur Zakia soki Zadia soki Zadika (un comprimé le matin et un le soir). Même ici les médicaments me narguent et
- Mon infirmière me manque, mam'zelle !
- Sia ! Je t'ai déjà dit que je ne serai jamais ton infirmière, branleur, et que je ne porterai jamais ta chaise à porteur... même quand tu seras assis dedans pour le reste de ta vie ! Tu t'imagines peut-être que je vais poser les brancards de ta brouette, à tous les coins de rue et au beau milieu des rayons d'un supermarché Delhaize ou Aldi, pour serrer la main du facteur ou des voisins  et leur offrir ainsi le plaisir de compatir à mes malheurs ! Occupe-toi plutôt de ta neurologue française ! Tu as pris tes médicaments, j'espère ?
- Oui, ce matin... Mais j'ai pris ceux du soir... Qu'est-ce que je vais devoir prendre ce soir ?
- Siatapata ! On devrait te mettre un collier autour du cou et t'envoyer des décharges électriques !
me tombent des doigts, courent se réfugier sous le lit ou la table de nuit et je ne les retrouve jamais (comme une crêpe au gingembre, une autruche ou la sœur Sourire d'une précédent histoire).
Un groupe de joyeux pélerins vient de débarquer bruyamment. Ils ont tout amené avec eux  : la boisson, la musique, des vivres et même un brasero. Une groupe d'une quinzaine de citoyens en provenance de Mélo. A moins qu'il ne s'agisse de touristes, Chinois et Américains, éméchés et bruyants en vacances officielles, en campagne d'évangélisation ou en mission secrète de prospection. Ils se sont installés sous la paillote. Place des fêtes. Et ça secoue, ça secoue, ça secoue. Pas moyen de déprimer. Pourvu qu'ils ne mettent pas le feu au toit.

Je devrais peut-être en rester là et me contenter de boucher quelques trous, épingler, riveter, étançonner, établir des passerelles et des liens, ajouter une bonne dose de farine de maïs ou de fécule de pomme de terre, faire gonfler les séquences précédentes, leur faire prendre du poids (et, peut-être, leur donner du sens), rétropédaler, quitter la série des septante-quatre et revenir à celle des quatre-vingt treize, non ?
C'est le bide . Aucune histoire ne me parvient. Même à Lomé
 
J’étais du bon côté du manche (celui du bourreau, du bûcheron, du mec, du patron, du blanc, du patron, du colon, de la force publique), quand soudain...
- Kanda !
je me suis à débander, les mots se sont envolés, les  essuie-glaces ont cessé de fonctionner, les images sont devenue floues, les disques durs se sont effacés 

BATU BAYAKI EBELE KO SOUTENIR  NGAI !

Les coopérants :  Avant Paul Gauguin à Tahiti, avant Arthur Rimbaud à Sumatra, à Aden ou en Abyssinie, il y a eu Honoré de Balzac à Java, non ?
A la recherche d’une houri aux yeux noirs ou d’un gisement d’or ou d’argent ? 

EZA NA TINA TE !

Je m'étais perdu dans la forêt de Soignes, quand soudain...
- Kokamua !
je me suis retrouvé sur le fleuve Congo, sur la rivière Kasaï ou sur le lac Maï Ndombe, à bord de l'ITB Kokolo, du MB Gungu, de la baleinière Zala Mayele ou du transporteur de bois Bomanga qui a été pris dans une tempête et a fait naufrage alors qu'il poussait deux barges remplies de grumes sur lesquelles des centaines de passagers non inventoriées étaient parvenus à se jucher vaille que vaille

NAKOREPENDRE YO TE PONA OZA VIEUX NA NGAI  ! 

Et pendant ce temps-là, à une autre époque et dans un autre lieu 
Dans mes aventures de hibou à oreilles de chat, une charrette passe dans la rue, tirée « par une femme en haillons et des enfants déguenillés » et se dirige vers le square de Lincoln's Inn Fieds « battu par un vent mordant ». Une chienne « famélique, aux mamelles pendantes, suit la carriole en boîtillant » et fouille les tas d'ordures avec ses pattes et son museau.
- Une aventure de hibou à oreilles de chat ou un roman de Charles Dickens (ou plutôt... il ne faut pas aller chercher si loin ! de Lee Jackson) ? Tu triches, Douchka !
- Non, je ne triche pas, j'attends tout simplement que le réseau revienne, petite chérie. Je lis, quoi ! Je m'instruis !

A Londres, à l'époque victorienne, comme chaque matin depuis toujours, ces femmes et ces enfants passaient chaque jour, très tôt, avec leur charrette et débarrassaient les gens de leurs cadavres cachés ... mais que des odeurs pernicieuses ou faisandées commençaient à trahir ! râtelaient les détritus et immondices et emportaient au loin les rêves équivoques de la nuit et les haleine fétides de l'aube dont les bourgeoises et des bourgeois, encore ensommeillés, cherchaient à se débarrasser rapidement, avant d'aller partager la parole du Seigneur et de jeter un coup d'oeil sur les cours des Bourses internationales et qu'ils emballaient à la va-vite (avec un petit papier posé dessus, où il était indiqué généreusement : « pour donner »), dans un vieux panier en osier du genre kitunga, un sac de jute ou du papier-ciment (ou qu'ils enfermaient dans un tupperware
- Ça aussi, ça se passe à Londres, douchka ? Toujours à l 'époque victorienne ? Ou dans les bas-fonds de New York, de Sao Paulo, de Mexico, de Beijing, de Jo'Bourg ou de Tokyo ? A quelle époque ?
- Dans ma tête, kaka , petite chérie ! Kobanga te !
ou dans d'affreux sachets en plastique noir... après avoir passé ces ordures au mixer ou les avoir découpées en tout petits morceaux) et qu'ils déposaient furtivement sur leurs trottoirs pour se libérer de leur espérances, s'absoudre de leurs saloperies, se débarrasser de leurs remords, chasser leurs brumes et leurs brouillards, purifier leur existence et rendre la suite de leur journée plus sympathique et plus confortable... Ce qui leur permettait également, cela va sans dire, de se distancier des aventures de hiboux oreilles de chat auxquelles ils avaient, à leur corps défendant, été mêlés durant la nuit et auxquelles, pour s'éviter des ennuis et ne pas avoir de problèmes avec les « services », ces honnêtes citoyens souhaitaient à présent ne plus jamais
- Etali biso te !
pouvoir être associés. Même de loin. Même par inadvertance.

Elle ne se promenait pas toute seule dans la forêt de Soignes, ni dans la galerie Ravenstein, une fois la nuit tombée, après 19 heures. Elle ne secouait pas non plus les carpettes ou les tapis aux fenêtres. Elle refusait
- Que me propose-t-on ? Une bague dans le groin ? Un anneau d’amarrage dans un port ?
 
les demandes en mariage

VIEUX WANA AZA KIZENGI TROP !

Faillite du Sheraton à Bruxelles. Les clients reçoivent leur C4. Ceux qui résistent sont expulsés. 

Les flics et les curés lancent leurs lignes et tendent leurs collets
Le pêcheur et le braconnier posent beaucoup de questions
Tout le monde attend

AKUFI PONA KOLUKA MBONGO ?

La grande histoire de sa vie, c'est la mort de ses parents, morts dans un attentat. C'est son fonds de commerce. Elle vit de ça depuis 30 ans 

AKUFI NA NINI ?
BATIELI YE POISON ?

Il était une fois des dieux enfermés...
-  Mais leur capacité de destruction des espèces et des individus demeurait intact ! 
dans des capsules cryonéniques, quand soudain... 
- Kanda !
un infâme activiste se mit à déposer des hippopotames patibulaires tout au long des allées forestières qui menaient au château pour effrayer le cheval de Madame la Baronne 

Et pendant ce temps-là, que se passe-t-il à Lomé, dans cette autre histoire que j'essayais de faire démarrer ?

Pendant ce temps-là, à Djaba, Vivi-la-coiffeuse a laissé ses cheveux à l'abandon, Massan-l'austère est, comme d'habitude d'humeur huguenote et le visage d'Aïcha-au-joli-petit-cul, à présent renfrogné, a perdu son sourire enjôleur. Tout le monde parait me tirer la gueule ou tirer la gueule à tout le monde. Que se passe-t-il  encore ? Je veux bien croire que n'y suis pour rien ? Ce sont peut-être, tout simplement, les signes avant-coureurs d'un orage, de la dernière grande pluie qui précède l'Harmattan ?

Toujours en panne d'écriture ? on peut se risquer à faire du journalisme et raconter comment
un homme de soixante-dix ans s'est écrasé au décollage alors qu'il s'envolait, lourdement, comme un vautour, en compagnie de quelques collègues, pour la ville de Cape Coast où devait se tenir une importante réunion de sorciers et qu'il a été retrouvé au bord de la rivière Okrudu, à Kaimebre, un village proche de Kasoa, dans le comté
- Evidemment ! C'est toujours dans ce pays-là que ça se passe !
- Je vous demande pardon, non !
d'Accra, au Ghana, et qu'il avait le corps couvert de boue et qu'il portait des seins saillants comme ceux d'une adolescente (empruntés, a-t-il admis sous les coups, à sa propre fille âgée de 16 ans) et qu'il a fallu appeler les corps habillés pour l'arracher des mains d'une foule de plusieurs centaines de personnes, ameutée par une radio locale et prête à le lyncher, et que la West African Cement (Wacem) vient de décaisser 14 millions de francs cfa pour indemniser les riverains propriétaires (revendiquant, à juste titre, la pleine et entière jouissance des cadavres et des biens ensevelis sur leurs terres) ou occupants d'une partie du site d'exploitation de Tabligbo et que ce montant est destiné à couvrir aussi les coûts liés au déplacement des fétiches et que le Collectif « Sauvons l'Awoyo » CSA, accusé à l'époque d'en être le commanditaire, commémore aujourd'hui le premier anniversaire des incendies criminels qui, en janvier 2013, ont ravagé
- Ohooh ? Pour le plus grand bonheur des banques... et à la satisfaction de certains « services » qui soupçonnaient les femmes commerçantes de se montrer complaisantes envers le CST ?
les marchés de Kara et de Mélo et détruit une bonne partie des avoirs (et du pouvoir) en liquide des revendeuses de tissus bazin et autres Nanas-Benz (dont on dit qu'elles ne déposaient jamais leur argent dans des comptes) et fait perdre à Mélo son titre très convoité de « capitale du pagne » et que de nombreuses sociétés productrices de « pure water » sont menacées de fermeture pour cause d'irrespect des normes sanitaires et que l'affaire de la tuerie des jeunes filles reste toujours aussi floue... Et Simliya Kpatcha, toujours impliqué, toujours coupable, toujours condamné ? Et a-t-on finalement éclairci cette histoire de sous-vêtements féminins qui auraient été découverts à son domicile ? S'agit-il du même Kpatcha... que l'autre ? Mais non, branleur, qu'est-ce que tu racontes ! L'autre a été indemnisé ! Arrête de dire des conneries ! Tu vas finir par t'attirer des ennuis... et que le journaliste Félix Nahm-Tougli de la radio Légende Fm, fermée depuis le 26 juillet 2013 après l'interview du commandant Olivier Amah, accusé d'avoir incité l'armée à la révolte, reste toujours introuvable ... et que le commandant Amah a été libéré et que le président Faure a rencontré Gilchrist Olympio, l'opposant historique défroqué et que Jean-Pierre Fabre, nouveau leader de l'opposition... en voie de reconversion ? a rencontré le président Faure... et que, merci Seigneur de nous en avoir délivrés ! la vieille dame qui était au guichet de la poste d'Agbalepedo a enfin pris sa retraite... et que ma musique des djeuns
- Tu vas m'acheter des disques et me montrer comment on danse ?
- Ozorêver, mam'zelle !

c'est le cool catché  ou le gweta... et que, par ailleurs, toujours dans le domaine de la culture (si cher à Jipéji… Et alors ? Et après ? et à Alain Brezault), certains opérateurs envisagent de donner un nouveau souffle à une pratique théâtrale « profane » et très populaire qui se pratiquait jadis dans les rues et les bars d'Accra, de Cape Coast, d'Aflao, de Mélo, d'Aného, de Cotonou ou de Porto-Novo, dans les années 60-70 : le concert-party...
On apprend aussi, et cette information ne prête pas à rigoler ! que l'église catholique togolaise et l'Ambassade de France ont lancé à Vogan un projet intitulé « Identification et Réhabilitation des Reliques Ecologiques dans la préfecture de Vo »... qui sera exécuté dans les forêts sacrées de Togoville et de Badjénopé et aussi dans le village d'Agbodrafo (relevant, lui, de la préfecture des Lacs). Qu'est-ce que ça cache ? Quels secrets cherchent-ils à découvrir, batu wana ? Essayent-ils, sous le fallacieux prétexte de « faire face aux problèmes de désertification constatés partout en Afrique »... dixit la représentante de l'ambassade de France ! de neutraliser le pouvoir des fétiches ? Et pendant ce temps-là une ex-revendeuse de tchoukoutou à Yadè meurt à l'âge de quatre-vingt quinze ans... tandis que les « démarcheurs » continuent de placer des domestiques, déplacer des cuisiniers, remplacer des femmes de ménage, proposer des maisons à louer et de toucher chaque fois leur commission... et, enfin, que la mer continue inexorablement d'avancer, de dévorer les terres, d'avaler les routes, d'engloutir les maisons. Partout. Sur toute la côte.
Avépozo, Baguida, Agbata, Gbodjomé, Nimagnan, Agbodrafo, Kpémé, Gomoukopé et Aného, toutes les aggMélorations situées en bordure ou à proximité de la mer sont victimes de l'érosion côtière


BA NANI BALIAKI BANGO ?
 
La grande migration se poursuit et constitue une aubaine pour tous les prédateurs. Les lions et les crocodiles s’attaquant d’abord aux plus vulnérables : les vieux, les malades, les blessés, les faons et les adolescents (rêvant naïvement d’avoir une chambre à eux avec une porte qui ferme à clef), les lents, les jeunes imprudents, les sans domicile fixe, les musiciens des rues et les mendiants, les fugueurs et les réfugiés, ceux qui ne savent pas bien courir, ceux qui ne nagent pas bien et prélèvent leur part de viande à chaque passage. Des hippopotames se dressent et défendent leur territoire. Les léopards et les guépards observent et tendent des embuscades. Les hyènes tachetées chargent et épuisent leurs victimes à l’endurance. Les chacals, les marabouts et les vautours se rassemblent et se disputent les cadavres.

VIEUX WANA AKOSALA MEME PAS DEUX MINUTES DEBOUT !

Pluie verglaçante, les prédateurs rôdent, les ombres s'allongent, les journées retrécissent...
- C'est à l'automne (en septembre et, surtout en octobre) que les hommes et les entreprises tombent en faillite !
Des excréments humains sont découverts dans les parcs publics, sur les toits des immeubles, dans les caves et dans les souterrains. Le corps d'un homme de 37 ans est repêché dans le canal à la hauteur du Petit Château.

PASI ELEKI ! 

Attendant mes clients à la sortie d'un bar, je m'étais endormi sur le capot de ma voiture, quand soudain... 
- Soni trop !
NSPP (Notre Saint-Père le Pape) accorda une audience à Joseph Kabila en échange ou en remerciement de la signature, en date du 20 mai 2016, d'un accord-cadre entre le Saint-Siège et la RDC, un accord "attendu par le Vatican depuis plus de 10 ans" ! Et dont on dit qu'il "inscrit dans le marbre" la protection des biens de l'Eglise catholique apostolique et romaine au Congo

Il était une fois une fourmi qui explorait un citron sous toutes les coutures, cherchant une brèche, une occurrence, une opportunité, comme un tamanoir explore une termitière, quand soudain... 
- Mawa !
une dizaine de corps, portant des traces de tortures et autres sévices corporels,  sont repêchés dans la rivière N'Djili, au quartier Kingabwa, entre la commune de Limete et celle de Masina

Toujours en panne, quoi faire sinon rêver ?

Elles avaient laissé un tel désordre indescriptible : un tas de journaux traînant par terre à côté du poêle ardennais, un cendrier plein de mégots et deux à trois verres à vin, encore à moitié remplis de café froid... posés dans l'égouttoir à vaisselle de la cuisine... que j'ai tout de suite
- C'est quoi ça ?
- Mama na nga, Macho est arrivé !

repérés en arrivant, avant même de déposer mon sac. J'étais très fatigué, très énervé. Ma femme mariée

- Fais pas chier, Douchka ! cesse de brailler comme un chameau coincé dans une embouteillage ! Mords sur ta chique !

et sa copine Antoinette Safu Mbakata étaient, comme en avaient pris l'habitude, venues squatter le château de Moncul à l'insu des maîtres de ces lieux. Eh oui, il semblait bien que la baraque, à peine rachetée, avait été laissée à l'abandon par ses nouveaux propriétaires qui ne s'étaient jamais entendus avec les fantômes des lieux : les ardoises de la toiture étaient, à présent, tapissées de mousse, certaines fenêtres avaient été condamnées, un salon d'apparat (dans lesquels, déjà auparavant, personne n'entrait jamais sauf dans les grandes occasions... et dont les meubles, fauteuils, tableaux, billards, juke-boxes, crucifix et pianos désaccordés étaient habituellement recouverts de housses ou de draps) avait carrément été muré et abandonné aux araignées et aux souris mais, de façon surprenante, l'électricité, l'eau et la télédistribution n'avaient pas été coupés ! Et j'étais venu rejoindre les deux commères en prenant le train Expo-Matadi jusqu'à la gare de Songololo, à 90 Kilomètres à l’Est de Matadi, dans le duché Ne Kongo où il était interdit de passer la nuit dans la salle d'attente si bien que j'avais dû me taper à pied les quelques douze kilomètres séparant la gare de la baraque, avec le sac de mon kimbalangbalang en bandoulière, traverser deux ou trois villages et saluer tous les vieux paysans assis sur des bancs devant leur maison, les deux mains posées sur le pommeau de leur canne ou se mettant debout sur une seule jambe, comme une poule, une cigogne ou un héron, pour reposer l'autre... Kraëck ! Kraëck ! et qui ne répondaient pas toujours à mon salut et ne portaient pas les doigts à la visière de leur casquette... mais peut-être étaient-ils sourds, avaient-ils les cartilages articulaires rongés par l'arthrose, avaient-ils oublié de mettre leur râtelier en bouche ou ne me reconnaissaient-ils plus. J'étais fourbu, d'une humeur massacrante et je me préparais à dormir sous une meule de foin dans la prairie basse, tout près de ma forêt d'arbres qui, pour la plupart, dépérissaient faute de soins, faute d'avoir été cueillis, taillés ou greffés. Le parc également était envahi de hautes herbes et l'intérieur de la maison était dans un état de délabrement très avancé et...
- Tu boudes, Douchka ?
- Va jouer ! Tu m'emmerdes ! Je ne boude pas, je fais de la résistance ! Allez vit' m'laver vot'vaisselle sale, toi et ta bêt'copine !
- Tu vas bouder comme ça longtemps, mon vieux chariot ? Su c'est dans tes projets, je te conseille vivement de retourner au Luabongo !
- Qu'est-ce que tu as dit ?
- J'ai dit que tu es toujours aussi sourd ?
- L'avantage d'être sourd, c'est que je n'entends plus les moustiques, petite chérie !
- Oui mais ça ne les empêche pas de te piquer ! Et toc ! Mais je t'ai posé une question et tu n'y as toujours pas répondu : tu boudes ?
- Je ne boude pas, je suis fâché, je fais de la résistance !
- Contre qui ?
- Je ne sais pas mais je vais essayer de le rester tiiiiiii... le plus longtemps possible ! Et d'ailleurs, contrairement à ce que tu t'imagines, je ne me trouve pas au Luabongo mais dans un maquis, en Awoyo!
- Même si tu es venu à pied depuis la gare de Songololo ? Il faudra que tu m'expliques ça ! Okomi vrai bimbim ! Et si tu te trouves bien en Awoyo, retournes-y alors, m'gamin !
- Tu m'emmerdes !
- C'est ça ! C'est tous les jours la même chose ! C'est insupportable ! Je n'en peux plus !


C'est à ce moment-là que... pin-pon, ! pin-pon ! … pimpon pole, mindele madesu bayei ! Saïd Al Bouckary, Jamal Tahtah et
- Saluut ! On était dans le coin ! On a vu la bagnole d' Ana !
Mohamed Belhouari se sont amenés, en voiture claxonnante et pétaradante. Et leur joyeuse arrivée
- Tiens donc, Vié ba Diamba ! On te croyait dans la ville-duché d'Expo ou dans le canton de Djaba ! Et comment se fait-il qu'on te retrouve à présent ici, en Ardenne, au Royaume de Jupiler ?
m'a complètement détendu et...
C'est à ce moment-là que... merde alors, je l'avais complètement oublié ! mon collègue Henri Jouant de la Régie des Bâtiments aurait dû venir nous rejoindre, en début de soirée, par le bus de 18h30 si bien que, ne le voyant pas arriver et sachant qu'il ne connaissait pas le bled, j'ai enfilé rapidement ma veste en cuir et me suis préparé à aller à sa rencontre. Je voulais m'assurer, en effet, qu'il ne s'était pas égaré du côté de la grand-place du village... ou même dans un des villages des alentours... trop occupé à expérimenter les bières caractérielles de la région, dans une des rares buvettes de l'ancien poste administratif de la territoriale ou dans un de ces cafés de Marloie, de Jemelle ou de Forrières qui, tous les vendredis soir, se rassemblent aux environs de la gare de Songololo et qui, tous les dimanches matin, se regroupent, à la sortie de la grand-messe, autour de l'église de la mission catholique. Toujours très obligeant, Saïd a proposé alors de m'accompagner en voiture et...
C'est à ce moment-là, juste avant de monter dans la bagnole, que je me suis rappelé
-
Je serais clampsé deux ans avant que tu ne l'apprennes ? J'ai toujours dit que tu étais une saloperie !
que mon pote Henri Jouant était mort depuis déjà bien longtemps et...
C'est à ce moment-là que... pin-pon, ! pin-pon ! … pimpon pole, mundele madesu ayei ! Willy Mincke
- Salut, Vié ! J'étais dans l'coin ! J'ai vu des bagnoles... Mais je suis quand même très étonné de te rencontrer ici : on m'avait dit que tu te trouvais en Awoyo et je comptais demander à ta femme mariée ce que tu y fabriquais et si tu avais fui la ville-duché d'Expo ... Obwaki ? Okomi réfugié  ? Poto moyindo ekomi mboka ya ba ndoki ?
s'amène. Les nouveaux propriétaires avaient été informés de l'occupation illégale de leur château par le mâton de la maison d'en face (celui qui rossait ou qui violait régulièrement sa belle-fille fugueuse, je ne sais plus très bien) qui leur avait adressé une lettre anonyme au Luxembourg dans laquelle il faisait son devoir de citoyen et dénonçait ma femme mariée, squatteuse de biens d'autrui. Les nouveaux propriétaires réclamaient à présent d'être indemnisés et, en vue d'un arrangement à l'amiable, avaient dépêché
- Et vous avez de la chance, ta femme mariée et toi, qu'Odette vienne de mourir, la pauvrette ! Ils auraient pu vous l'envoyer et la charger du recouvrement !
auprès de nous un ami, Willy Mincke, alias « Patron Gin Tonic ».

A la recherche d'un nouveau roman, il est encore temps que je m'y mette ?
J'actionne et je m'entête,  je pars à ;'assaut , je m'obstine, je prends le vent, je mouline, je pousse sur la pédale, j'appuie sur tous les boutons, je fais entendre une série de borborygmes et des bruits détonants, j'invective et j'interpelle, je rue dans tous les brancards...
- Sans effet ! 
mais ça ne démarre pas et la manivelle me saute des mains, le vent tombe et 
- Psscht ! Flop ! Le bide !
je retombe sur le cul...
Je persiste ?

Rien. Toujours rien. ça ne bande pas
Rien. Toujours rien.
Et mon hibou cartonne et m'offre une toute dernière aventure qui se passe dans un village du bout du monde.
J'étais le téléphoniste-postier, l'épicier et le confesseur public de ce village. J'étais surtout le tenancier de seul bistrot du lieu. Et mon officine tenait également lieu de confessionnal et de bureau de poste pour toute la communauté.
J'officiais derrière un très long comptoir avec un coin poste et téléphone (sans fil, fonctionnant à l'aide d'un panneau solaire) à gauche et un coin confessionnal, commérages, dénonciations calomnieuses et échange de bons procédés à droite. Au milieu se trouvait l'espace bar avec 5 à 6 tabourets. J'assurais mon service en passant d'un coin du comptoir à l'autre, rapidement, en patins à roulettes ou en skateboard.


Nous mélangions nos fluides, liquides et sécrétions, quand soudain... 
- What the fuck !
je poussais par inadvertance sur le bouton d'arrêt d'urgence

Elle soignait sa peur des hommes à l'aide d'un casque de réalité virtuelle, quand soudain... 
- Somo !
des SDF récupérèrent des engins explosifs dans des poubelles et s'amusèrent à les faire sauter 

Où ça encore trouver des mots ?

Sur Oshwe, à Matonge-Kalamu, en compagnie de Look et d'El Campo (le-meilleur-distributeur-pirate-des-vieux-tubes-de-musique-Luabongaise), au New Version (ex-Mayaza), près du Staff Bana Kin, juste à côté de l’immeuble de Koffi Olomide, à quelques mètres du couloir Madiakoko... en terrasse, juste en face d’un dépôt de boissons où se produit, chaque week-end, un excellent groupe de musique (tradi-moderne) mongo...
Au quartier Bon Marché (alias Las Vegas), dans le bourg de Barumbu (alias Ghetto, alias Kazamar) où des épieuses et même des épieurs aguichent les agents de la Mission des Nations Unies au Luabongo et autres représentants de la communauté internationale des biens-pensants éclairés, certes, par les philosophes New Wave du XXIe siècle mais venus ici carrément s'encanailler et proposent de leur lécher la quenouille et les caroncules myrtiformes... et les interpellent dans des termes d'une vulgarité confondante : « Pssst ! Tozali awa ! Goût ya dangeeeeeer ! Pipe ? Missionnaire ? Poulet rôti ? Mata na mpunda ? Kokita na cave ?  »...
Au marché de la Liberté, à Masina ou chez Zong-Lu, dans une buvette-magasin du quartier Sans Fil... epai bana ya Chine
Au Dallas (celui de Kapella) avec ma femme mariée (mieux connue dans le quartier sous le nom de Mwana Danzé que Freddy Tsimba lui a attribué) et Kanuma (alias Petit)
chez Fikisi, à Bandalungwa, où Jeannot Bombenga, se produisait (et se produit encore?) tous les dimanches à partir de 20 heures (et jusqu'à quel âge?)
A la cathédrale de Kara ou au grand marché de Mélo
Au bar M’Bolo à Atikoumé.
Devant la pharmacie Besda, à Adidogomé-Aménopé, sur la route de Kpalimé
Sur le parvis de l'église du village des Boucs où les fermiers et les fermières, vêtus de leurs plus beaux atours, se réunissent et échangent les informations et les méchancetés de la semaine avant la grand-messe du dimanche
Dans le quartier cap-verdien de Reboleira à Lisbonne.
Dans la favela Pavao-Pavaozinho, entre Copacabana et Ipanema (plutôt qu'à la place Tien' anmen de Beijing, à la Grand-place de Bruzout, à la place Jemaa-el-Fna de Marrakech, à la place de la Révolution à la Havane ou à la place des Trois Cultures de Mexico)
Au service de prélèvement de sans de l'Institut Bordet où je ne me mêle pas d'arbitrer une querelle
- Moi, j'ai un cancer des rognons !
- Moi, j'ai un cancer républicain du trou de balle et un autre de la cavité buccale !
- Moi, j'ai un carcinome royal et basocellulaire sur la peau du crâne ! Et encore un autre au bout du nez !
de cancéreux, de chameaux à une seule bosse ou de vaches à une seule corne : « Mon cancer est le plus goûteux ! Un cancer, ça se mange ? Mon cancer est plus fort que le tien ! Le mien a de bien meilleurs odeurs ! Ton cancer pue! Comment ça? J'te dis que mon cancer est le plus beau ! Et mon cancer à moi est beaucoup plus important que tous les vôtres réunis ! »
Au Tarmac des auteurs, à Kintambo
- Descendre à l'arrêt vélodrome, au coin des avenues Boma et Komoriko
sur l'avenue Uele, n° 6bis... avec (par temps de délestage) un groupe électrogène qui empêche d'entendre les acteurs
Chez Tintin, en compagnie de Viktor Rousseau qui se prend pour Hugo (ou pour Chateaubriand)
Dans un nganda de l'avenue Kabambare, entre l'avenue Kasa-Vubu et l'ancienne avenue Bokassa.
En Lorraine jupilérienne, en Flandre française ou en Wallonie picarde (on n'est jamais tout seul chez soi, on est toujours aussi un peu chez les autres)
Sur un voilier au large de Barcelone ou sur l'âne archiprêtre d'un village de Sardaigne.
A la foire annuelle internationale du pigeon de Langfang, dans le Hebei.
Dans un hôtel-bar de Bumbu aux odeurs de merde et d'eau de javel.
A la frontière de la Transsylvanie et de la Moldavie, au croisement de l'avenue Louise et de la rue Belle-Vue menant aux étangs d'Awel ou sur un trottoir de l'avenue Emile Duray, du côté Abbaye de la Cambre, entre vingt-trois heures trente et trois heures du matin.
Devant un urinoir, soit celui de l'ex-Greenwich (dont le café était excellent), soit celui de l'ex-La Samba (dont l'orchestre était excellent) où Isaac Musekiwa terminait ses nuits au saxophone... avant de se faire renverser par une voiture sur l'avenue Kasa-Vubu, au petit matin, et de finir sa vie à l'hôpital Mama Yemo.
Dans une boutique du centre commercial de Mongbwalu, une cité minière située à quatre-vingt kilomètres de Bunia (où on vend des appareils électroménagers, des habits, des matelas en mousse et des ustensiles de cuisine... mais qui joue aussi un rôle de comptoir de fortune pour l'achat d'or)
Partout et tout ce qui passe est bon à prendre. J'aime
- Vous aimez écrire ? Participez à notre concours ! Si votre texte est retenu, vous gagnerez un dictionnaire !
rencontrer dans l'ascenseur des mots que je ne connaissais pas ou que j'avais complètement oublié. De jour ou de nuit. Dans l'ascenseur, au bord de l'eau ou sur le trottoir. Dans un commissariat de police de la Châtellenie d'Awel où un client se fait engueuler par le personnel et est invité à avouer à haute voix, au comptoir et devant tout le monde, son nom, son adresse, ses qualités, ses infirmités, ses plaintes et ses péchés. Dans les épiceries et les grands magasins, devant des guichets d'un bureau de poste, sur les murs et les palissades. Ce sont les mots qui m’intéressent. Les mots, il faut les prendre là où ils sont : à leur place. Les voler là où ils habitent : dans la bouche des gens, sur les murs des toilettes des gens, dans les rubriques nécrologiques des gens (qu'ils prennent parfois le soin de rédiger eux-mêmes, avant de passer la main), dans la cour de récréation des gens, dans les histoires que les gens se racontent sur les terrasses ou sur les bancs. Ou dans le tram 81. Ou dans le bus 71
. Ou sur l'avenue Kimpompo, dans le bourg de Kimbanseke, où
- La nuit, quand les habitants entendent du bruit, ils pensent à des mauvais sorciers et ils se mettent à prier...
on peut voler à l'aise, sans danger, tous les mots que les boutiquiers laissent traîner sur leurs enseignes. Ou sur des morceaux d'un journal en langue allemande, vendus à la pièce par une petite fille, à l'entrée des chiottes extérieures d’un bar à chicha de Cochabamba.  Les mots, il faut les lire dans les yeux des gens, sur les objets qui les entourent, dans les paysages et les animaux qui leur sont familiers. J’aime les mots, la matière des mots, leurs formes, leurs fesses. J’aime leurs fringues et leurs déguisements. J’aime leurs accouplements. J’aime qu’ils se rebiffent. J’aime qu’ils s’abandonnent. J’aime qu’ils pissent quand on les presse. J’aime
- Dans les mots, tout se mange ! Comme dans le cochon : les fleurs, les feuilles, les tiges et les tubercules !
le blanc des mots, la peau, les ailes, la carcasse, les gésiers, les veines, le foie, le sang des mots. J'aime le bruit des mots dans les phrases, ils frissonnent, se serrent les uns contre les autres comme des brebis apeurées. J'aime le bruit des lettres à l’intérieur des mots, elles grattent. Tout ce que je ne note pas sur le champ
- D’abord je fais mon marché, ensuite je cuisine.
meurt aussitôt. Tout ce que je n’écris pas sur le champ, n’a jamais existé et n’existera plus jamais. Quand une idée passe, il faut
- Tous les mots sont bons, toute les mots sont justes, tous les mots sont comestibles ! Il faut juste leur laisser une petite chance !
la saisir aussitôt, avec n'importe quoi, un filet à papillons ou une pince à attraper les crotales, la coincer et la pendre à un crochet du garde-manger. J’écris dans la salon des dingues-fumeurs du 9ème étage de l’hôpital Erasme. Avec plein de gens autour de moi (en robe de chambre et en pantoufles). Dans l’insécurité la plus totale. En cachette et totalement transparent.
J'écris à Matadi Kibala, à Mokali et à Mabanza
J'écris au coin de Madison Avenue et de la Vingt-neuvième Rue
J'écris sur la place de la cathédrale de Bogota et devant l 'école privée « La Clémence Divine », à Agoè-Anokui
J'écris vers 2h du matin, aux abords de la forêt de Brocéliande ou au bord de la rivière Lokenge, à 30 km de la cité de Lodja
J'écris « Chez Mamie »
- Ou, plus exactement, chez Martine et Rudy, Martine étant la cousine de Malou Fontier, non ?
dans le bourg de la Nsele, au quartier Kindobo
Aux « Brochettes de la Capitale » ou ce qu'il en reste, sur le Boulevard Circulaire, à Mélo.
J'écris, à présent, au maquis-gîte rural de Nassogne, sur la route de Todomé, dans le canton de Djaba, préfecture de l'Avé où, depuis quelques minutes, Gougoui n'arrête pas d'appeler Kudjo
- Kudjo, Kudjo, Kudjoooooooooo !
qui ne peut pas être ici quand on l'envoie là-bas si bien qu'il n'est pas tout seul (Il y a aussi John et Sevi) à s'occuper de tout (un feu de brousse qui s'approche dangereusement) et de n'importe quoi (une invasion de termites à la recherche de bois ou de fourmis légionnaires, les fourmis « magnans », à la recherche d'un point d'eau en période d'Harmattan) dans le jardin et tout autour de la maison et des paillotes. Les termites blanches de terreur et les fourmis rouges de colère (mais ce n'est pas tellement une question de couleur de peau) se détestent et ne font jamais cause commune...

Je tirais (ou poussais) une charrette à glaces, quand soudain...
- OMG !
les  laissés-pour-compte de la ruée vers l'or se transformèrent...
- Et les creuseurs en wewas !
en mineurs de fond dans des mines de charbon

J'enlevais mes chaussures au portique de sécurité de l'aéroport, quand soudain...
- Kanda !
des voisins m'accusèrent de loger et d'entretenir dans mon jardin des plantes invasives, bruyantes et agressives qui portaient atteinte à leur tranquillité


NGONGA EBETA,  MUTU NIONSO ABETA SIFFLET, NGONGA, NZUNGU, MANZANZA !
 
Les vieux au pouvoir et
- Est-ce que quelqu’un peut me dire ce qui se passe ici ?
les vieux de l’opposition
s’affrontaient à coups de cyclones dévastateurs…

LELO TOSUKI WAPI ? 

Il était une fois des corbeaux qui se retrouvaient tous les soirs sur un terrain vague (devisant, se gaussant des passants et les insultant...
- Kouffars ! Traitres ! Mécréants ! 
en attendant patiemment une fin du monde qui ne venait jamais), quand soudain... 
- Ebangisaka !
on a retrouvé les corps de l'assassin, éventré, dans une valise abandonnée sur le parvis de l'église
 
BAZO BETA LISOLO YA PROJET YA KOBOMA BATU NA BUTU

Il était une fois un fantôme qui errait dans les couloirs, tenant en laisse un  pied à perfusion (qui lui servait aussi de canne), quand soudain...
- Kokamua !
un albatros a atterri (se posant sur le pont d'un navire), deux ans après avoir pris son envol.

REACTION NA YO EKOZALA NDENGE NINI ? 

Grave de chez grave !

Il ne me reste donc plus que le sentiment de n'être arrivé et de ne pouvoir arriver à rien. Encore une journée foutue... et j'ai même cochonné un de mes shorts avec un feutre bleu (décidément, c'est ma couleur du jour, le bleu !) que j'avais fourré en poche en oubliant
- Bin-bin ! Bin-bin ! Bin-bin ! Bin-bin !
de remettre le capuchon. Le bide, la veste, la tasse, la gamelle, disais-je. Et le bide n'est jamais beau. Et le bide n'est jamais drôle. Je suis toujours dans le trou et je n'arrive pas à passer les vitesses et à me sortir de l'ornière dans laquelle je me suis enfoncé. Je n'arrive pas à atteindre les « objectifs » d'un « projet » littéraire qui était, sans doute, au départ, très ambitieux... mais que j'ai dû oublier en cours de route ou qui ont disparu. Il n'arrive plus rien et plus rien ne se produit... Je tambourine à la fenêtre, je griffe en vain les vitres avec les ongles. Mes capteurs
- Mais enfin, mon vieux chariot, tu ne vas quand même pas obliger tes lecteurs à supporter ta sinistrose et ta méchante humeur ?
- Pourquoi pas, ma grenouille arboricole aux yeux gris-verts, tout ça fait partie d'un même lot, non ? Et peut-être, pour certains d'entre eux particulièrement doués, parviendrai-je, spécialement à leur intention, à écrire enfin « le buku qui se termine par la mort du lecteur » ?

sont-ils devenus insensibles ou totalement défaillants ? Que s'est-il passé ? Comment rattraper une sauce gombo qui se dessèche et cesse d'être gluante ou un fumet céleste de cochon de lait grillé qui tend à s'échapper vers d'autres narines ? Ce sont sûrement « Les Arnaqueurs » qui m'ont mis dans cet état navrant. « Les Arnaqueurs » m'auront cassé. Et pourtant ce buku est plutôt mal foutu. Comment peut-il m'avoir fait cet effet-là ? Je ne serais donc pas moi-même à l'abri ? Moi aussi un buku peut me tuer ? J'aurais dû laisser tomber le buku avant. Ça ne sentait pas bon. Pourquoi
- Et tes lecteurs, à toi, m'gamin, tu t'imagines peut-être qu'ils vont se cramponner? Ils ne sont pas masos !
- Le lecteur a le droit de ne pas terminer sa lecture, d'accord ! Mais moi, j'ai aussi le droit de virer mon lecteur si, par légèreté, il se permet de survivre à la lecture de mon buku ! Le droit de lui demander de dégager et de faire ses paquets ! Le droit de lui annoncer que sa place à table et son emplacement de parking ont déjà été attribués à quelqu'un d'autre !

me suis-je donc accroché ?

Ma femme mariée
- Va au soleil ! Prends des vitamines D ! Arrête de bouder et de me tirer la gueule !
- Nasali nini ?
- Eloko te...

- Tika nga alors ! Tu fais chier ! Va jouer ! Dois-je te rappeler...
- Coupe-toi les poils du nez !
- Veux-tu bien aller jouer, non ?
m'emmerde... elle a toujours raison (croit-elle), elle ne me supporte plus mais elle me manque totalement et toujours davantage !
Comment faire pour me tirer des flûtes ? Comment brouiller les pistes lorsque les lecteurs ou les crapuleux
- On te tient à l'oeil, Vié ba Diamba ! On ne nous la fait plus ! C'est sûrement toi le terroriste à la praline qui pue ! Personne d'autre !
commencent à douter de quelque chose, se montrent méfiants ou agressifs ? Je pourrais m'inspirer d'une technique proposée par Italo Calvino : l'auteur du buku de base (à court d'imagination ou menacé par les flics ou ses lecteurs) ouvre une deuxième buku à l'intérieur de son premier buku dans lequel il lance son personnage dans de nouvelles aventures complètement différentes : des aventures de touriste tropical, de Rimbaud des temps modernes, par exemple... avec hélicoptères et voitures tout-terrain climatisées, groupes électrogènes, liaison satellitaire avec la base de la Mission des Nations Unies au Luabongo la plus proche, réserves d'eau potable, caisses de corned-beef, de sardines en boîtes et cannettes de bière, réchaud à gaz, frigos portatifs, moustiquaires, trousses de premiers soins, cuisiniers, médecin, porteurs et quelques corps habillés, des gardes-parcs, armés de kalachnikovs, pour faciliter les contacts avec les villageois et mettre les vaillants découvreurs de nouveaux mondes à l'abri de la vindicte populaire ! et, si la traque se poursuit et
- On va lui crever ses pneus et lui tordre ses essuies-glaces !
que la menace subsiste, il ouvre alors un troisième buku à l'intérieur du deuxième et ainsi de suite...

Une inspiration s'empara d'un homme de Dieu et lui souffla
les concepts de fast-mass et de mass-hut, nouveaux produits qu'il lança aussitôt sur le marché au bénéfice des fidèles pressés et des vieilles personnes priant recluses à domicile

Je m'emparais de quelques oeufs qu'une poule avait planqués dans les poches d'un épouvantail, quand soudain...
- Kanda !
je reçus sur la gueule tout le contenu d'un pot de chambre, versé dans la rue depuis une fenêtre du cinquième étage de l'immeuble 

SOKI OLONGWE TE, TOKOBOMA YO ! 

Quatre chatons et leur maman faisaient la sieste dans un nid de cigogne, quand soudain... 
- Kobanga !
on entendit les hurlements des ambulances et des voitures de police qui se jetaient sur leurs proies 

BAKOMI KOKUFA LOKOLA BA SOSO NA POISON  !

Molunge trop ! Les girafes s’étaient mises en marche à la tombée du jour. Les éléphants aussi avaient attendu la nuit pour se remettre en route. Les hippopotames patrouillaient dans la rivière au clair de lune. Les crocodiles observaient, se tenaient coi, faisaient mine de somnoler mais se tenaient sur leurs gardes. 

NALELA YO  ? NABOYI KOLELA YO ! 

Rossé (à coups de canne) par un aveugle et...
- On ne manque pas de respect aux serpents, oh ! 
mordu par un chien d'aveugle, un boa constrictor  souffrait des articulations et ne pouvait plus enlacer ni avaler personne 

Un locataire du sixième étage promenait son chien sur le toit de l'immeuble pour la faire pisser dans la corniche, quand soudain... 
- Kokamua !
sept musiciens, deux cyclistes, sept basketteuses et un arbitre de football ont quitté l'hôtel où était logée la délégation congolaise et ont disparu sans laisser de traces

SOKI OLONGWE TE,  TOKOBOMA YO !
 
Quand ils sont tenaillés par la faim…
- Vie ekomi pasi ! Tozo futama te, bana bazali kotaga te, kolia pe pasi !
les poissons se transforment en oiseaux (marquant aussitôt leur nouveau territoire en chantant à tue-tête), les racines en serpent (comme un lézard qui rabaisserait sa capuche et garderait ses mains en poche) et les fleurs en papillons…
Les rivières se fatiguaient et s'arrêtaient de couler pendant la saison sèche
Les dunes et les forêts se déplaçaient, pendant la nuit, silencieusement

OBOYI ? SALA MONDE NA YO !

Les loups suivent les troupeaux. Ils attendent que les chiens et les bergers s'endorment.

Un homme et un boa...
- L'un devait mourir pour que l'autre survive !
avaient faim l'un de l'autre. Quelles embrassades ! Un crocodile et un lion étaient dans le même état.

Nous échangions des baisers innocents sous un plaid, quand soudain...
- Somo !
la queue du renard s'est prise dans la porte de l'ascenseur de l'immeuble

OYO EKOYA EYA !

Une glycine espionne grimpait jusqu'au balcon (agrippant un cendrier posé sur le rebord de la fenêtre), quand soudain... 
- Kokamua !
quelques phrases prononcées maladroitement, des cris d'animation , des slogans, des proverbes, des arrêts sur images et sur bande son, des éructations, borborygmes, mots épars, ramassés dans la rue ou dans les "transports" et jetés, en vrac, dans une série de petits textes en français (deux mondes se croisent ou se teléscopent, ne se comprennent pas et ne cherchent pas vraiment à communiquer), dans le désordre le plus total, à contretemps ou à mauvais escient... 

NABANDI KOLOBA LINGALA

Il ne me restait
plus quand chose à faire (encore quelques assiettes à laver, un préavis à prester, quelques affaires à ranger, quelques  souvenirs à supprimer, quelques rêves débiles à piétiner, quelques photos à déchirer, quelques videos à détruire, quelques indices à effacer... avant de passer les derniers mois de ma vie à l'hôtel : le linge lavé et repassé, les souliers cirés, les draps changés, l'eau toujours chaude et les croissants aussi !)  et
- Le temps d'achever mon cercueil, j'arrive ! 
je m'étais déjà annoncé quand soudain... 
- Couiiic ? 
- Meuuuunon !
j'ai été recruté comme boy-pêcheur (chargé d'appâter les hameçons, de démêler les lignes et de hisser les prises à bord du yacht privé) par un richissime américain, chinois, saoudien, qatari ou japonais

AAAH, MOKILI !

Une glycine espionne grimpait jusqu'au balcon (agrippant un cendrier posé sur le rebord de la fenêtre), quand soudain... 
- Les voies du Seigneur sont impénétrables ! Kanambwa !
quelques phrases prononcées maladroitement, en hoquetant, des cris d'animation , des slogans, des proverbes, des arrêts sur images et sur bande son, des éructations et autres borborygmes, des mots épars, ramassés dans la rue ou dans les "transports" et jetés, en vrac, dans une série de petits textes en français (deux mondes se croisent ou se teléscopent, ne se comprennent pas et ne cherchent pas vraiment à communiquer), dans le désordre le plus total, à contretemps ou à mauvais escient... 

PORO ATIKI LIFALASA, ABANDI KOLOBA LINGALA
























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